Hervé Vilard à Vœuvre-lès-Nancy : un concert qui tourne au fiasco

Le 24 juillet dernier, à Vœuvre-lès-Nancy, un événement que beaucoup attendaient avec excitation a laissé place à une profonde déception. Hervé Vilard, figure emblématique de la chanson française, célèbre pour ses tubes intemporels comme Capri c’est fini, montait sur scène le jour de son 79e anniversaire. Les spectateurs s’étaient déplacés nombreux pour assister à ce moment nostalgique, espérant revivre avec émotion les plus beaux titres de l’artiste. Mais ce qui devait être une soirée magique s’est rapidement transformé en naufrage, tant sur le plan artistique qu’humain.

Dès le début, l’ambiance était pesante. Hervé Vilard est apparu distant, presque désintéressé. Plusieurs spectateurs présents dans la salle ont évoqué une attitude froide, arrogante, voire méprisante. Le chanteur aurait refusé catégoriquement d’être filmé ou que son concert soit retransmis sur grand écran. Résultat : une grande partie du public, notamment ceux situés en fond de salle, n’a tout simplement rien vu du spectacle. Une décision jugée incompréhensible par beaucoup, compte tenu du format de la salle et de la nature publique de l’événement.

Les témoignages se sont multipliés pour décrire un Hervé Vilard exigeant, peu aimable et visiblement peu concerné par le plaisir des spectateurs venus le célébrer. En coulisses, la situation n’était guère plus reluisante. Le repas prévu avec les élus locaux a tourné au malaise. Le maire de la commune, très affecté par l’attitude de l’artiste, a déclaré publiquement : « On a trouvé un monsieur qui n’est pas très content de vieillir. Il a critiqué tout le temps. » Des mots forts qui traduisent le malaise ressenti par l’équipe municipale, qui espérait tout autre chose de cette soirée.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’Hervé Vilard se retrouve au cœur d’une polémique. Récemment, il s’en était pris violemment à l’animateur Jordan de Luxe, refusant toute invitation et allant jusqu’à le traiter de « face de rat » dans une story Instagram. Des propos qui, s’ils relèvent d’un franc-parler assumé, commencent à ternir l’image d’un artiste dont le comportement est jugé de plus en plus excessif avec l’âge.

Face à la vague de critiques, Hervé Vilard n’a pas tardé à répondre. Selon lui, ce concert ne correspondait en rien à ce qui avait été prévu à l’origine. Il affirme qu’il s’attendait à un moment poétique, intime, dans un cadre chaleureux et feutré — loin de l’ambiance d’une grande salle d’exposition sans âme. Il reconnaît même qu’il aurait dû annuler l’événement, estimant que les conditions techniques et artistiques n’étaient pas réunies pour offrir un concert à la hauteur.

Malgré cette tentative de justification, les fans, eux, ne décolèrent pas. Pour eux, payer un billet pour entendre Capri c’est fini, c’est aussi s’attendre à un minimum de respect, d’engagement et de reconnaissance de la part de l’artiste. Beaucoup ont quitté la salle avec un goût amer, déçus de ne pas avoir retrouvé l’émotion qu’ils espéraient. “Ce soir-là, ce n’était pas Capri, c’était plutôt Waterloo”, résume ironiquement un spectateur.

Ce concert à Vœuvre-lès-Nancy risque bien de marquer un tournant malheureux dans la carrière d’Hervé Vilard. Loin d’un adieu triomphal à la scène, il restera sans doute dans les mémoires comme l’un des moments les plus ternes, voire les plus ratés, de sa longue carrière. Et pour la commune, ce rendez-vous manqué est vécu comme une blessure. L’équipe municipale, qui s’était investie dans l’organisation, se retrouve elle aussi désabusée.

Il est toujours difficile pour les artistes d’âge mûr de concilier leur statut de légende avec les exigences d’un public qui n’a pas oublié les grandes heures, mais qui attend encore des prestations sincères. Dans le cas d’Hervé Vilard, c’est une image d’homme blessé, amer, que retiennent désormais ceux qui l’ont vu ce soir-là. Une chose est certaine : pour Vœuvre-lès-Nancy, Capri, c’est bel et bien fini.