Samuel Le Bihan, figure emblématique du cinéma et de la télévision française, n’est pas seulement un acteur de talent. C’est un homme aux multiples facettes, dont l’existence est jalonnée de défis extrêmes, d’engagements profonds et d’une quête constante de sens. Dans un entretien à cœur ouvert, il se livre sur son parcours, de l’intensité d’un rôle solitaire à son combat personnel pour l’autisme, offrant une perspective unique sur ce qui façonne un homme à la fois public et profondément intime.
Le monde de Samuel Le Bihan est un savant mélange de passion artistique et de responsabilités personnelles, où chaque expérience, qu’elle soit fictionnelle ou réelle, semble le transformer. Récemment, l’acteur a incarné le navigateur Yves Parlier dans le téléfilm “Seul” pour France Télévisions, une expérience qui l’a marqué au fer rouge. Le film retrace l’incroyable épopée de Parlier, qui a réussi à terminer le Vendée Globe sans assistance, une prouesse humaine et technique hors du commun. Pour Samuel Le Bihan, accepter ce rôle n’était pas seulement un désir de défi personnel en tant que comédien, mais une véritable immersion dans un univers qu’il connaît et respecte profondément : celui de la mer et de la navigation.
“Faire un film sur la mer, c’est une des choses les plus compliquées,” confie-t-il, évoquant les contraintes logistiques, la nécessité de tourner en conditions réelles, loin des studios et des fonds verts. L’équipe, composée de passionnés de voile, était prête à “jouer l’aventure”, une exigence qui résonne avec la détermination des marins. Le Vendée Globe, surnommé “l’Everest des mers”, est pour lui une aventure humaine et technologique fascinante, où des hommes et des femmes affrontent les pires tempêtes pour repousser les limites du possible. Cette compétition, qui se déroule tous les quatre ans et qui en est à sa 10ème édition, “crée la légende” à chaque fois.
L’interprétation d’Yves Parlier a demandé à Samuel Le Bihan un engagement total, tant physique que psychologique. Il n’a pas rencontré le navigateur avant le tournage, une décision qu’il considère rétrospectivement comme bénéfique. “Tant mieux, sinon j’aurais été impressionné,” explique-t-il. Il a dû s’immerger dans le monde de Parlier, faire sienne son histoire, afin d’incarner au mieux cet homme qui refuse d’abandonner. Le plus intéressant pour l’acteur n’était pas “l’exploit technique” en soi, mais “comment un homme face à des événements extrêmement contraires va essayer de tout faire pour aller au bout de son engagement”. Cette quête d’humanité au cœur de l’adversité est ce qui a touché Yves Parlier lui-même, qui a été “extrêmement ému” en voyant le film, allant jusqu’à inviter Samuel Le Bihan au départ du Vendée Globe. “C’est une marque de reconnaissance. Ça veut dire qu’on a bien bossé,” dit l’acteur avec humilité.
Le rôle fut si exigeant qu’il a eu un impact physique notable sur Samuel Le Bihan, qui a perdu 10 kilos. “J’ai arrêté de manger… Non, je mangeais beaucoup moins,” rectifie-t-il. Ce régime drastique s’est accompagné d’un isolement social, l’empêchant de partager des repas avec ses amis ou l’équipe de tournage. “Vous détachez tout le monde… même dans la vie réelle, j’étais aussi un peu dans ma bulle.” L’investissement était total : physique, psychologique, mental, émotionnel. Il a dû accepter la solitude et une forme de souffrance, la faim, l’épuisement. “C’est le tournage le plus épuisant que j’ai fait dans ma carrière. J’ai mis trois semaines à m’en remettre.” Pour se détacher d’un tel rôle, il évoque la nécessité de “partir en vacances, se prendre une cuite”, mais reconnaît avoir été “inadapté pendant un moment”, avant que la vie, la famille et les amis ne le “recherchent”. Ses proches ont d’ailleurs ressenti son absence, une présence physique mais une absence mentale, comme s’il était “dans un monde parallèle”.
La mer, pour Samuel Le Bihan, n’est pas qu’un décor de film. Elle est ancrée dans son histoire personnelle. “Mon père m’a appris la voile… je suis descendant de marin-pêcheur qui faisait la pêche à la voile.” Ce rôle dans “Seul” était ainsi un hommage à ses racines, à ce qui l’a “constitué, fabriqué”. Il voit les rôles comme des “masques qui vous permettent de donner des choses très intimes avec l’excuse d’interpréter quelqu’un d’autre”. Les émotions qu’il livre sont finalement “des émotions qui parlent de vous.”
Au-delà de sa carrière d’acteur, Samuel Le Bihan est un homme profondément engagé, notamment dans la cause de l’autisme. Cet engagement a pris une dimension publique avec la sortie de son roman “Un bonheur que je ne souhaite à personne”, qui raconte l’histoire d’une mère élevant son fils autiste. Cette histoire est en partie la sienne, puisque sa fille, Angia, est autiste. Il y a des années, il a décidé d’en parler publiquement, mû par la gratitude envers les associations qui l’avaient aidé. “C’est des parents qui ont monté des structures et qui ont fait avancer la France depuis 30 ans… il fallait que j’aide, que j’apporte quelque chose.” En se dévoilant et en écrivant ce livre, il a pris la parole, ce qui a mené à la création d’Autisme Info Service en 2019, devenu un service public d’aide aux parents et accompagnants. “Tout d’un coup, j’ai trouvé ma place dans ce combat.”
Cet engagement lui a valu la Légion d’honneur, un honneur qu’il décrit comme “émouvant”. “Vous recevez la Légion d’honneur quand vous avez fait quelque chose pour votre pays,” dit-il, avec le sentiment que “ce petit gamin qui avait besoin de reconnaissance, pour le coup, ça en a été une.” Il attache de l’importance aux symboles, qu’il considère comme des “repères” qui permettent de structurer les choses. Ce symbole l’a inspiré et motivé à poursuivre son combat.
Père de trois enfants, Samuel Le Bihan se décrit comme un “père pas traditionnel”. En raison de son métier, il est souvent “en pointillés”, part et revient. La communication est essentielle : “on se raconte comment on s’organise, comment on se structure.” Les enfants, plaisante-t-il, “tiennent un planning”, et il s’efforce d’être “très honnête avec ses enfants et pas mentir, pas tricher”. Il fait des erreurs, bien sûr, mais ce qui compte pour lui, c’est de leur donner “beaucoup d’amour, de les aider à avoir confiance en eux et donner des limites aussi, donner un cadre, une structure”. Il apprend à être père “par la pratique”, avec toutes les erreurs que cela implique.
Quant à son socle, il confie être un “vagabond”, cherchant longtemps un point d’ancrage. Aujourd’hui, il vit à Nice, et sa maison est devenue un “nid”, un lieu de protection pour ses enfants. Cependant, son “vrai plaisir, ce n’est pas de me sentir en sécurité. Mon vrai plaisir, c’est de sortir de cette bulle de confort pour aller me remettre en question”. Le plaisir, pour lui, c’est “d’évoluer, de grandir, d’apprendre des choses, de changer mes points de vue, mon rapport aux autres.”
Après plus de 33 ans de carrière, Samuel Le Bihan souhaite “continuer à être curieux” et “le plaisir de rencontrer la nouvelle génération”. Il admire le talent des jeunes acteurs, leur maturité, leur authenticité et leur engagement, constatant que “le niveau a beaucoup monté”. Il reconnaît que le monde actuel est “plus tendu, moins souple, moins ouvert” que celui de sa jeunesse, avec un rapport à l’environnement très différent. Pour préparer ses enfants à ce monde, il privilégie le dialogue, à l’opposé de la génération de ses propres parents qui, marqués par la guerre, “parlaient pas” et “ne montraient pas leurs sentiments”. Aujourd’hui, il est crucial d’échanger, d’écouter les enfants, de donner un cadre tout en étant capable de le “déplacer un peu parfois pour s’adapter”.
Au regard de sa vie, Samuel Le Bihan n’exprime pas de regrets au sens violent du terme. “J’ai fait plein d’erreurs, donc il y a plein de choses que je pourrais refaire en mieux,” admet-il, mais “il faut bien accepter ce qu’on a, ce qu’on est”. Il croit qu’on “ne peut pas apprendre sans faire d’erreurs”, et que l’important est de regarder ce que l’on avait au départ et ce que l’on en a fait. Pour lui, le chemin n’est pas fini : “J’ai encore deux, trois trucs à construire.” Il est animé par l’énergie des projets, la projection, les rencontres, et même les moments d’inconfort, car “c’est là où on apprend le plus de choses”. L’acteur souhaite “continuer d’apprendre des choses sur moi, pouvoir voyager, avoir des expériences de vie sur cette planète”, découvrir d’autres civilisations et territoires. L’essentiel, à la fin de cette conversation riche en émotions, c’est de “rester curieux”. Samuel Le Bihan nous offre ainsi le portrait d’un homme qui, loin des clichés, continue de naviguer avec courage et sincérité sur l’océan tumultueux de l’existence.
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