Robert Redford, l’un des visages les plus emblématiques du septième art, s’est éteint paisiblement à l’âge de 89 ans, ce mardi 16 septembre, dans sa maison de l’Utah. L’annonce de sa disparition, relayée par le New York Times, a suscité une vague d’émotion à travers le monde. Acteur, réalisateur et producteur, il a marqué plusieurs générations par son talent, son regard profond et son engagement indéfectible envers le cinéma.

 

 

Sa carrière débute dans les années 1960, mais c’est la décennie suivante qui l’installe au sommet d’Hollywood. Avec des rôles devenus cultes, il s’impose comme une véritable star mondiale. Dans Butch Cassidy et le Kid, son duo avec Paul Newman reste gravé dans la mémoire des cinéphiles. Peu après, il confirme sa place de premier plan dans L’Arnaque, un film qui remporta l’Oscar du meilleur film. Son interprétation de Jay Gatsby dans Gatsby le Magnifique ou encore celle d’un journaliste dans Les Hommes du président ont forgé son image d’acteur élégant, charismatique et engagé dans des récits porteurs de sens.

 


 

À mesure que le temps passe, Robert Redford ne se contente pas de briller devant la caméra. En 1980, il réalise Des gens comme les autres, un drame familial poignant qui lui vaut l’Oscar du meilleur réalisateur. Cette récompense confirme que son talent ne se limite pas à l’interprétation. Avec une sensibilité unique, il parvient à raconter des histoires humaines, universelles et profondément touchantes. Dès lors, il alterne avec aisance entre sa carrière d’acteur et celle de réalisateur, laissant derrière lui une filmographie riche et diversifiée.

 

 

Parallèlement à son parcours artistique, Redford s’illustre comme un défenseur infatigable de la nature et de la planète. Passionné par l’environnement, il soutient de nombreuses initiatives écologiques et utilise sa notoriété pour sensibiliser le public aux enjeux climatiques. Mais son héritage le plus marquant hors écran reste sans doute la création du Sundance Institute en 1981. À travers cette fondation, il a donné naissance au Festival de Sundance, devenu au fil des années le rendez-vous incontournable du cinéma indépendant. Grâce à lui, des générations de jeunes réalisateurs ont pu présenter leurs œuvres, souvent audacieuses et novatrices, au regard du monde entier.

 


 

La reconnaissance internationale ne s’est pas fait attendre. En 2002, il reçoit un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Quinze ans plus tard, la Mostra de Venise lui décerne un Lion d’or, suivi d’un César d’honneur en 2019. La France, où il jouit d’une immense popularité, l’élève au rang de Chevalier de la Légion d’honneur en 2010. Aux États-Unis, il est décoré en 2016 par le président Barack Obama de la Médaille présidentielle de la liberté, l’une des distinctions civiles les plus prestigieuses. Ces hommages illustrent la reconnaissance unanime envers un homme dont l’influence dépasse le cinéma.

 


 

Derrière la célébrité et les récompenses, Robert Redford a également connu des drames personnels. Marié en premières noces avec Lola Van Wagenen, il partagea avec elle près de trente années de vie commune et eut quatre enfants. Mais son existence fut marquée par la perte douloureuse de deux d’entre eux, Scott, mort à seulement cinq mois, et James, disparu en 2020. Ces épreuves intimes ont façonné l’homme autant que l’artiste, révélant une sensibilité qui transparaissait souvent dans ses choix de rôles et de mises en scène.

 

 

En 2009, il trouve de nouveau le bonheur aux côtés de Sybille Szaggars, artiste peintre allemande avec laquelle il s’était uni à Hambourg. Leur relation, débutée dans les années 1990, s’est prolongée jusqu’à la fin de sa vie. À ses côtés, Redford a mené une existence plus discrète, loin des plateaux de tournage, tout en restant attentif à l’évolution du monde artistique qu’il avait contribué à transformer.

 

La disparition de Robert Redford marque la fin d’une époque pour Hollywood. Sa silhouette, son sourire discret et sa voix posée incarnaient un cinéma à la fois populaire et exigeant. Son parcours illustre la trajectoire d’un homme qui n’a jamais cessé de croire dans la puissance des histoires et dans la force des images. De ses grands succès hollywoodiens à ses réalisations intimistes, en passant par son engagement écologique et son soutien indéfectible au cinéma indépendant, il laisse derrière lui une empreinte indélébile.

 


 

Aujourd’hui, les hommages affluent du monde entier. Collègues, réalisateurs, jeunes acteurs et spectateurs anonymes saluent tous la mémoire d’un artiste qui a su marier l’élégance et la simplicité. Beaucoup soulignent sa capacité à rester humble malgré la gloire, et à consacrer son temps et son énergie à des causes dépassant le cadre du cinéma. Ce mélange d’humanité et de professionnalisme explique sans doute pourquoi son aura reste intacte, même plusieurs décennies après ses premiers pas à l’écran.

 

 

L’héritage de Robert Redford n’appartient pas seulement à l’histoire du cinéma américain. Il appartient à la culture mondiale. Ses films continuent de toucher, d’inspirer et de rassembler. Le Sundance Institute qu’il a fondé poursuit sa mission de révéler de nouveaux talents. Et son engagement en faveur de l’environnement demeure une source d’inspiration pour ceux qui veulent concilier art et responsabilité.

 

À travers les souvenirs qu’il a laissés, les images projetées sur l’écran et les projets qu’il a initiés, Robert Redford restera une légende intemporelle. Sa disparition nous rappelle la fragilité de la vie, mais aussi la force des œuvres capables de traverser le temps. Plus qu’un acteur, plus qu’un réalisateur, il était un artisan de lumière. Son nom continuera à briller comme une étoile dans le firmament du cinéma.