Contre toute attente, le corps de Robert Badinter ne repose pas au Panthéon. Si l’ex-avocat a bien été honoré lors d’une cérémonie nationale bouleversante organisée ce jeudi 9 octobre, c’est un cercueil symbolique mais pas vide qui a été déposé sous la coupole. Un choix fort voulu par son épouse Élisabeth Badinter,

Jeudi 9 octobre 2025, de nombreuses personnalités se rassemblaient pour un moment solennel : l’entrée de Robert Badinter, ancien Ministre de la Justice de France au Panthéon. Un rendez-vous républicain important pour célébrer sa vie, ses combats et son héritage. Mais quelques heures avant la cérémonie, l’émotion a été brusquement bousculée : la tombe de Bagneux, où repose Robert Badinter, a été profanée. Des graffitis dénonçant ses engagements, en faveur de l’abolition de la peine de mort ou de la dépénalisation de l’homosexualité, ont été retrouvés sur la pierre funéraire. Depuis, une enquête pour profanation a été ouverte et confiée à la sûreté territoriale.

Pourtant, malgré ce contexte troublé, l’hommage à Robert Badinter, en présence de sa veuve Elisabeth et de leurs trois enfants, a suivi son cours, retransmis en direct à la télévision. Invité personnellement par le président de la République Emmanuel Macron, Julien Clerc s’est produit sur scène pour interpréter L’Assassin assassiné, chanson puissante et symbolique liée au combat du célèbre avocat contre la peine de mort. Un choix qui s’avère loin d’être anodin.
Robert Badinter ne reposera pas au Panthéon, découvrez pourquoi

Mais l’un des choix les plus inattendus est venu du cœur de la cérémonie : contre toute attente, le corps de Robert Badinter ne sera pas remis au Panthéon. C’est Élisabeth Badinter qui a fait ce choix, justifiant que son défunt mari et elle ne souhaitaient “pas être séparés“, a-t-elle déclaré dans les colonnes de Libération. Le couple s’était en effet engagé à reposer ensemble dans le carré juif du cimetière de Bagneux. 

A la place d’un corps, c’est un cercueil symbolique qui a été transféré. Il contient des objets chers à Robert Badinter : sa robe d’avocat et trois livres Idiss, en hommage à sa grand-mère, Choses vues de Victor Hugo, et la biographie de Nicolas de Condorcet écrite en collaboration avec son épouse. Des choix qui résument les engagements et la passion pour l’écriture de l’homme de droit.