Dans l’imaginaire collectif français, il est l’incarnation de la “joie populaire”. Patrick Sébastien, c’est l’homme des “Sardines”, des “sunlights” et du “Plus grand cabaret du monde”. Un “clown intarissable” qui, pendant des décennies, a uni les générations autour du petit écran. Mais sous le nez rouge et le sourire infatigable, se cachait une “trame plus sombre”. Aujourd’hui, à 71 ans, le masque est tombé. Dans une confession poignante, presque un “murmure chargé d’années accumulées”, l’animateur a tout lâché. Son mariage, sa santé, ses pensées les plus noires. Et cette phrase, terrible, qui sert de nouvelle philosophie : “Je ne pardonne jamais”.

Le lieu de la confession est symbolique. Loin des décors clinquants de ses anciens plateaux, c’est dans le studio exigu d’une radio associative de sa Brive-la-Gaillarde natale que Patrick Sébastien a vidé son sac. Prévu pour parler de sa carrière, le dialogue a “dévié inexorablement vers l’intime”.

Acte 1 : Le mariage, cette “comédie du bonheur”

La première bombe est conjugale. Son mariage avec Nathalie Bouteau, sa “Nana”, celle qu’il rencontre en 1998, sa muse et sa manageuse, n’était qu’une façade. Les mots qu’il emploie sont d’une violence rare : “Mon mariage, un enfer pur”. Il parle “des années à feindre la comédie du bonheur”.

Pendant plus de vingt ans, le public a vu un couple fusionnel. En coulisses, c’était un “carrousel de reproche”, miné par “l’absence chronique” de l’animateur. Leur relation, née d’une “passion managériale”, s’était transformée en “codépendance toxique”. Le résumé qu’il en fait est tragique : “On s’aimait, mais on s’étouffait”. Il précise : “Elle voulait un mari sédentaire, moins un partenaire de scène”.

Le couple, qui s’était déjà fissuré lors des confinements de 2020, où les discussions “s’enflammaient sur des riens” et où Nathalie confiait “on vit côte à côte, pas ensemble”, a finalement explosé. La séparation a été officialisée en 2022, et le divorce administratif prononcé en 2024. Loin de la tristesse attendue, Patrick Sébastien parle d’un “soulagement, pas une victoire”.

Acte 2 : Le corps qui “s’effrite” et la peur du cancer

L’autre grande “triste annonce” concerne sa santé. À 71 ans, le “saltimbanque aguerri”, l’homme aux “sauts périlleux”, voit son corps, ce fidèle “compagnon de cascade”, “s’effriter”.

Il revient sur son cancer du côlon, diagnostiqué en juin 2022. Un mal qu’il a combattu discrètement, par chimiothérapie, et qui semble “vaincu en apparence”. Mais la victoire est amère. La maladie a laissé des “séquelles” : une fatigue récurrente, des troubles digestifs, et une “arthrose qui transforme chaque pas en supplice”. Le corps “lâche”, et l’âme suit.

Pire, la peur est revenue. L’animateur confie que des examens récents, en septembre dernier, ont révélé “des nodules pulmonaires suspects”. La voix se brise, selon les témoins de l’interview, lorsqu’il lâche le mot “récidive”. À cela s’ajoute une “hypertension artérielle” qui l’interdit désormais de ces “excès festifs” qui ont fait sa légende.

Le clown est fatigué. Les collaborateurs de ses derniers spectacles avaient déjà remarqué “l’homme diminué”, le “maquillage plus épais pour cacher les cernes”, “l’énergie dosée au compte-goutte”. La machine à rire est en panne.

Acte 3 : Les pensées noires et le pardon impossible

Ces deux effondrements, conjugal et physique, ont eu un impact mental dévastateur. Patrick Sébastien l’avoue sans fard : il y a eu des “nuits d’angoisse”. Des nuits où il a eu “des pensées suicidaires fugaces”. Un abîme dont seuls les appels de ses fils, Sébastien et Olivier, ont réussi à le sortir.

C’est là qu’intervient la phrase titre, terrible et définitive : “Je ne pardonne jamais”. Mais à qui ? À cette maladie qui le ronge ? À cette femme qu’il a aimée jusqu’à “l’étouffement” ? Non, le ressentiment semble plus large.

Il vise le “système”. Le “système qui broie l’intime au profit du spectacle”. Le système de France Télévision, qui l’a érigé en roi avant de le jeter sans ménagement en 2019, révélant “les fissures d’un système où le clown payait le prix de son indépendance”. Il ne pardonne pas ces années de “comédie du bonheur”, ces sacrifices sur l’autel de l’audimat.

Cette rancœur n’est pas nouvelle. Elle est l’armure qu’il s’est forgée depuis son enfance à Brive, marquée par la “rudesse quotidienne” et la “perte paternelle”. Sa philosophie n’est pas celle du pardon chrétien, mais celle de la “résilience” corrézienne : on encaisse, on n’oublie pas, on ne pardonne pas.

La confession, qui l’a laissé “effondré en sanglot” dans les bras de l’interviewer, est un “rituel catartique”. Le masque du clown, analysé par son psychologue rural comme un outil pour “rire pour les autres”, est définitivement tombé.

Aujourd’hui, Patrick Sébastien n’est plus l’animateur star. Il est un homme de 71 ans, en sursis, qui se bat contre son propre corps et qui regarde avec amertume les ruines de son mariage. La fête est finie. Reste un homme, avec ses failles, ses angoisses, et cette rancune tenace comme dernier bouclier.