Audrey Crespo-Mara : un dernier adieu vibrant à Thierry Ardisson, l’homme en noir

Le 17 juillet 2025, sous un ciel parisien chargé d’émotion, Audrey Crespo-Mara a rendu un hommage bouleversant à son époux, Thierry Ardisson, disparu quelques jours plus tôt. L’église Saint-Roch, connue pour accueillir les adieux aux figures emblématiques de la culture et des médias, a été le théâtre d’une cérémonie unique, fidèle à l’esprit anticonformiste de l’animateur. Digne, forte et lumineuse, Audrey Crespo-Mara a porté, avec leurs enfants réunis, la mémoire de l’homme qu’elle a tant aimé.

Arrivée accompagnée de ses deux fils, Lamine et Sékou Mara, la journaliste de TF1 a également marché aux côtés des trois enfants de Thierry Ardisson : Manon, Gaston et Ninon. Cette union familiale, rare dans les circonstances les plus douloureuses, a offert une image forte, symbole d’un clan rassemblé autour d’un amour commun pour celui que le grand public surnommait « l’homme en noir ».

Une cérémonie fidèle à ses volontés

Conformément aux dernières volontés de Thierry Ardisson, Audrey Crespo-Mara a veillé au moindre détail de cette cérémonie d’adieu. Elle a accueilli elle-même les invités à l’entrée de l’église, leur adressant une bise, un mot, un regard. Ce rituel d’accueil, bien que rallongeant légèrement l’attente à l’extérieur de Saint-Roch, a instauré une atmosphère à la fois solennelle et chaleureuse, en parfaite adéquation avec la personnalité de l’animateur disparu.

Le spectacle, car il s’agissait bien là d’un « show à la Ardisson », a débuté à 16h30 précises. C’est à cet instant que le cercueil de Thierry Ardisson est apparu au pied des escaliers de l’église, marquant l’ouverture d’une cérémonie orchestrée de main de maître – par l’homme lui-même, depuis l’au-delà. Audrey Crespo-Mara a révélé qu’il lui avait même remis un conducteur pour le déroulé de cet ultime adieu. Fidèle à lui-même, Thierry Ardisson a donc « produit » ses obsèques, comme il l’aurait fait pour une émission de télévision.

Des adieux à son image : entre rock, tendresse et irrévérence

Entre les discours empreints d’amour, les lectures de textes religieux, et les chansons choisies avec soin – des Beatles à George Harrison, en passant par John Lennon et Jean-Louis Aubert –, la cérémonie s’est révélée émouvante et étonnamment vivante. Elle racontait, en filigrane, l’histoire d’un homme à la fois provocateur et spirituel, mélancolique et plein d’humour.

Audrey Crespo-Mara a pris la parole pour prononcer un discours d’une rare intensité. Selon les propos rapportés par BFMTV, elle a partagé avec émotion les dernières recommandations de son mari : « Tu m’as dit : pitié, à l’église avec les curés et les enfants, ne faites pas chiant. Alors on fera pas chiant, mon amour. » Ces mots, à la fois tendres et drôles, ont fait sourire et pleurer l’assemblée.

Puis, évoquant avec humour la date choisie par Thierry Ardisson pour s’éteindre, elle a ajouté : « Quant au choix de partir le 14 juillet, toi le monarchiste, chapeau bas. Tu es né un 6 janvier, le jour de la fête des rois, et tu as dit Fuck le jour de la révolution. Avec les enfants, ça nous a bien fait marrer. » Un clin d’œil provocateur, fidèle à l’esprit rebelle et à la lucidité ironique de son mari.

Le “bal des faux culs” et les sincères

Dans un moment plus poignant encore, Audrey Crespo-Mara a révélé une autre confidence de son mari à propos de la cérémonie : « Tu m’as dit à propos de cette cérémonie à Saint-Roch : fais gaffe, ce sera le bal des faux culs. » Une phrase qui résume avec franchise le regard acéré que portait Ardisson sur le monde médiatique, où sincérité et faux-semblants cohabitent souvent.

Mais la journaliste n’a pas voulu s’arrêter à cette note cynique. Elle a aussi tenu à rappeler à son époux combien il était aimé et admiré : « Oui, il y a sans doute des personnes qui ne t’ont pas assez aimé, pas assez aidé quand elles le pouvaient. Désolée pour cela mon amour. Mais il y a aussi tous ceux qui t’ont infiniment adoré, respecté, admiré, pendant tant d’années. Mon amour, on s’est tant aimé. »

Un dernier hommage audiovisuel

La veille de la cérémonie, Audrey Crespo-Mara avait diffusé sur TF1 un documentaire exceptionnel intitulé La face cachée de Thierry Ardisson, un projet qu’elle avait préparé depuis plusieurs mois. Ce film, sobre et profond, révélait des aspects peu connus de la personnalité de l’homme en noir – son sens du sacré, ses doutes, ses fidélités, ses blessures. Ce 17 juillet, son discours est venu clore un hommage total, en images, en mots et en musique, à celui qui fut bien plus qu’un animateur : un homme de télévision, de lettres, de verbe, de style – et surtout, un homme profondément aimé.

Dans l’église Saint-Roch, il ne restait alors plus qu’un silence vibrant. Le silence d’un dernier salut. Le silence d’un amour qui continue, au-delà de la mort.