Le corps de Karine Esquivillon, portée disparue depuis le 27 mars, avait été retrouvé dans un bois proche de son domicile en Vendée, suite aux aveux de son mari Michel Pialle. Ce dernier a avoué avoir tué sa femme, mais soutient la thèse de l’accident. Un scénario qui semble peu probable au vu du dossier selon le parquet de la Roche-sur-Yon.
Portée disparue en mars 2023 en Vendée, le corps de Karine Esquivillon avait finalement été retrouvé trois mois plus tard dans un bois près de son domicile de Malnoue, après les aveux de son mari, Michel Pialle, qui avait plaidé l’accident auprès des enquêteurs.

Une théorie qui semble ne pas avoir convaincu la justice, car le parquet de la Roche-sur-Yon requiert un procès pour “meurtre” contre Michel Pialle, le mari de Karine Esquivillon, a appris BFMTV d’une source proche du dossier ce vendredi 1er août.

Un coup de feu “parti accidentellement”

Après plusieurs mois d’enquête et après avoir été au centre des suspicions, Michel Pialle, avait indiqué avoir tué sa femme Karine par accident après un coup de feu “parti accidentellement” au moment où il prenait une carabine “en photo en vue de sa mise en vente sur internet”, avait rapporté à l’époque la procureure de la République, Emmanuelle Lepissier.

À la suite des aveux de Michel Pialle, des plongeurs avaient dragué le fond de la rivière la Vie à proximité du domicile familial et retrouvé un silencieux qui avait été disposé sur l’arme du crime. La présence de ce dispositif de réduction sonore sur l’arme lors du tir fait partie des éléments qui poussent le ministère public à estimer que cet homicide est volontaire.

Aussi, l’hypothèse selon laquelle Michel Pialle, tireur sportif, aurait manipulé l’arme devant Karine Esquivillon est peu probable selon le parquet, car cette dernière avait “très peur des armes et refusait toute manipulation en sa présence”.

D’autres éléments fragilisent la théorie de l’accident énoncée par Michel Pialle. Parmi eux, le fait qu’il n’ait jamais appelé les secours après le tir. Une absence de réaction à laquelle s’ajoutent les difficultés que traversait le couple. Selon le parquet, les enfants parlent de l’absence de liberté de la mère, emprise qui ne manquait pas de faire écho à la situation décrite par sa première épouse.

Le comportement de Michel Pialle durant “la disparition” de sa femme rend aussi la thèse de l’accident peu probable pour la justice. Celui-ci avait d’abord soutenu la thèse du départ volontaire de son épouse “gagnant ainsi du temps pour dissimuler des éléments de preuve,” indique le parquet de la Roche-sur-Yon dans son réquisitoire définitif, obtenu par BFMTV.

Pour consolider sa version, Michel Pialle s’était aussi servi du téléphone portable de sa femme pour envoyer des messages pour faire croire au départ volontaire de sa femme “avec des fautes et une syntaxe caractéristique de l’écriture de Michel Pialle”, indique la procureure de la République Sarah Huet dans son réquisitoire, concluant que “Michel Pialle avait bien anticipé et préparé le scénario du départ volontaire”.

“Michel Pialle a tué sa femme”

Cette affaire laisse les trois enfants du couple Esquivillon-Pialle sans parents. Du côté de leur fille, Eva Louise Esquivillon, la théorie de l’accident n’est pas crédible.

“Alors qu’ils étaient en cours de séparation, Michel Pialle a tué sa femme à coup de carabine 22 Long Rifle puis a dissimulé son corps. Les versions changeantes et abracadabrantesques de Michel Pialle au soutien de sa thèse de l’accident ne sauraient convaincre personne et ne sont qu’une souffrance de plus infligée aux enfants de Karine Esquivillon. C’est sans surprise que le parquet demande, son renvoi devant la cour d’assises pour meurtre sur conjoint”, a indiqué à BFMTV, son avocate Me Pauline Rongier.

Face à l’ensemble de ces éléments, la mise en accusation de Michel Pialle pour meurtre par conjoint devant la cour d’assises de Vendée est requise par le parquet de la Roche-sur-Yon. Les juges d’instruction vont désormais devoir trancher.