Hollywood est sous le choc. L’une de ses dernières légendes vivantes, Gene Hackman, l’acteur oscarisé dont l’intensité a marqué des générations de cinéphiles, a été retrouvé mort à son domicile du Nouveau-Mexique. Il avait 95 ans. À ses côtés gisait le corps de sa seconde épouse, Betsy Arakawa, âgée de 63 ans. Mais ce qui aurait pu être le triste épilogue d’une longue vie se transforme aujourd’hui en un mystère sordide, une affaire troublante où se mêlent détails macabres et comportements humains inexplicables.

La découverte des corps a eu lieu dans des circonstances qui glacent le sang. Ce ne sont pas seulement l’acteur et sa femme qui ont été trouvés sans vie ; leurs chiens gisaient également morts à leurs côtés. Une scène de fin tragique, presque biblique, dans la quiétude de leur maison.

Immédiatement, une première hypothèse a été avancée, notamment par Elizabeth Hackman, l’une des filles de l’acteur issues de son premier mariage. Elle a évoqué la possibilité d’une fuite de gaz. Une théorie plausible, un accident domestique tragique qui expliquerait la mort simultanée du couple et de leurs animaux. Mais cette piste confortable a été très rapidement balayée par les autorités.

Les enquêteurs ont été confrontés à une réalité bien plus complexe. Un détail médical crucial est venu dynamiter la théorie de l’accident : le pacemaker de Gene Hackman. L’appareil, conçu pour maintenir son cœur en vie, a cessé de fonctionner le 17 février. Or, les corps n’ont été découverts que neuf jours plus tard. Neuf jours. Une éternité pendant laquelle le silence régnait dans la maison du Nouveau-Mexique.

Cette découverte a ouvert la porte à une série de questions terrifiantes. Si la mort remonte au 17 février, voire avant, pourquoi personne ne s’en est-il inquiété ? Le couple, bien que retiré de la vie publique, n’était pas invisible. Des ouvriers travaillant dans le quartier ont d’ailleurs affirmé aux enquêteurs ne pas les avoir aperçus depuis plus de deux semaines, bien avant la date présumée du décès.

Puis, un autre élément, plus macabre encore, est venu s’ajouter au dossier. L’état du corps de Betsy Arakawa. Selon les premières constatations, les extrémités de son corps présentaient des signes de momification. Un phénomène qui ne se produit pas en quelques jours. Cela suggère que sa mort pourrait remonter à plusieurs semaines, bien avant celle de son mari. Le couple est-il mort en même temps ? Ou l’un a-t-il survécu à l’autre pendant un temps, dans l’horreur et le silence ? Le mystère est total.

Mais l’aspect le plus dérangeant de cette affaire ne réside pas uniquement dans les détails de la scène de crime. Il se trouve dans le comportement des héritières, les filles de Gene Hackman : Elizabeth et Leslie.

Officiellement en deuil, les deux femmes ont été photographiées le lendemain même de la découverte des cadavres de leur père et de leur belle-mère. Les clichés, pris à la sortie d’un restaurant de Burbank, en Californie, ont fait l’effet d’une bombe. On y voit les deux sœurs tout sourire, l’air détendu, presque hilare. Un contraste saisissant, insupportable, avec la gravité des événements qui venaient de frapper leur famille.

Bien sûr, un comportement troublant ne constitue pas une preuve d’implication. Le deuil est une expérience intime, et chacun réagit différemment face à la tragédie. Mais dans le contexte d’une mort si suspecte, ce détachement apparent alimente inévitablement les interrogations.

Pourquoi Elizabeth Hackman a-t-elle si rapidement et si publiquement soutenu la théorie de la fuite de gaz, une piste que les enquêteurs ont écartée presque aussitôt ? Essayait-elle d’orienter l’enquête vers une conclusion simple et non criminelle ? Pourquoi les deux filles de l’acteur semblaient-elles si légères, si visiblement heureuses, quelques heures seulement après avoir appris la mort de leur père dans des circonstances aussi atroces ?

L’enquête ne fait que commencer. Les autorités poursuivent leurs investigations, tentant de reconstituer le fil des derniers jours, des dernières semaines, de Gene Hackman et Betsy Arakawa. Chaque indice, chaque témoignage est scruté. Le mystère qui plane sur leur mort est épais, et les secrets que cette affaire pourrait révéler s’annoncent aussi sombres que la fin tragique de l’acteur.

Hollywood a perdu une icône, mais le public a peut-être gagné un drame bien réel, plus complexe et plus dérangeant que n’importe laquelle des fictions dans lesquelles Gene Hackman a joué. La police doit maintenant démêler le vrai du faux, comprendre comment un couple a pu mourir et rester sans sépulture dans sa propre maison pendant des jours, voire des semaines, et pourquoi, face à ce drame, le chagrin de certains ressemble étrangement à de la légèreté.