La Petite Maison dans la Prairie : Les lieux de sépulture des 12 acteurs décédés 😢

Il est des séries qui sont bien plus que de simples programmes télévisés. Elles sont des refuges, des madeleines de Proust qui nous transportent instantanément vers une époque idéalisée, celle de l’enfance. “La Petite Maison dans la Prairie” est de cette trempe. De 1974 à 1983, les aventures de la famille Ingalls, leurs joies simples et leurs épreuves surmontées avec courage dans la petite bourgade de Walnut Grove, ont défini pour des millions de téléspectateurs une vision de l’Amérique pionnière, un monde de valeurs, de solidarité et de bienveillance. Charles, Caroline, Laura, Mary, Carrie… ces noms résonnent encore comme ceux de membres éloignés de notre propre famille. Pourtant, une fois les caméras éteintes et les décors remballés, la vie, la vraie, a repris ses droits, avec son lot de bonheurs, mais aussi de drames poignants, bien loin de l’idylle dépeinte à l’écran. Car derrière la façade en bois de la petite maison se cache une histoire bien plus sombre, celle de destins parfois brisés et de morts tragiques qui ont frappé le casting, laissant planer l’ombre d’une sorte de malédiction sur la communauté fictive de Walnut Grove.

Le patriarche, le cœur moral de la série, c’était bien sûr Michael Landon, l’inoubliable Charles Ingalls. Acteur, réalisateur, producteur, il était l’âme du programme. Sa chaleur, son sourire et son image de père parfait ont marqué des générations. C’est pourquoi l’annonce de sa maladie en 1991 a provoqué une onde de choc mondiale. Atteint d’un cancer du pancréas inopérable et foudroyant, il s’est éteint en seulement trois mois, le 1er juillet 1991, à l’âge de 54 ans. La mort de l’homme qui incarnait la force tranquille et l’optimisme a été le premier grand drame, la première fissure dans l’image parfaite de la série. Il laissait derrière lui une Amérique orpheline de son père de télévision préféré.

Mais Michael Landon n’est malheureusement pas le seul dont le destin s’est arrêté brutalement. Victor French, qui jouait son meilleur ami, le bourru au grand cœur Isaiah Edwards, a connu un sort tristement similaire. Trois mois seulement après la fin de la série, il est décédé d’un cancer du poumon en 1989, lui aussi à l’âge de 54 ans. L’amitié indéfectible qui liait Charles et Isaiah à l’écran semblait se prolonger dans une tragédie parallèle et funeste.

D’autres figures emblématiques de Walnut Grove ont également été emportées par la maladie, laissant un vide immense. Katherine MacGregor, la comédienne de génie qui se cachait derrière la méchante et avare Harriet Oleson, nous a quittés en 2018 à l’âge respectable de 93 ans. Son personnage, qu’on adorait détester, était l’un des ressorts comiques essentiels de la série. Son mari de fiction, le patient et bienveillant Nels Oleson, incarné par Richard Bull, l’avait précédée en 2014. Kevin Hagen, le Dr Hiram Baker, pilier de la communauté, est décédé en 2005, et Merlin Olsen, le gentil géant Jonathan Garvey, en 2010. La liste des disparus s’est allongée au fil des ans, nous rappelant cruellement le passage du temps.

Mais le drame le plus poignant est peut-être celui de Steve Tracy, qui interprétait Percival Dalton, le mari de la peste Nellie Oleson. Dans une Amérique encore marquée par la peur et la désinformation, il est décédé du SIDA en 1986, à seulement 34 ans. Sa partenaire à l’écran, Alison Arngrim (Nellie), est devenue par la suite une militante très active dans la lutte contre la maladie, honorant la mémoire de son ami parti bien trop tôt. Son histoire a jeté une lumière crue sur une réalité bien éloignée des préoccupations des pionniers du Minnesota.

Le destin a aussi frappé la plus jeune génération. Shannen Doherty, qui a fait ses débuts dans la série dans le rôle de Jenny Wilder avant de devenir une star mondiale avec “Beverly Hills 90210” et “Charmed”, a mené un long et courageux combat contre un cancer du sein, qui l’a finalement emportée en 2024, à l’âge de 53 ans. Son parcours, suivi par des millions de fans, a été un témoignage de résilience face à l’adversité.

Pour ceux qui sont encore parmi nous, la vie après Walnut Grove a pris des chemins très divers. Melissa Gilbert, l’éternelle Laura Ingalls, a continué sa carrière d’actrice et s’est même lancée en politique. Karen Grassle (Caroline Ingalls) a poursuivi sa route principalement au théâtre. Quant à Melissa Sue Anderson (Mary Ingalls), elle a choisi une vie plus discrète, loin de l’agitation d’Hollywood. L’un des destins les plus surprenants est celui de Jonathan Gilbert (Willie Oleson), le frère de Melissa à la ville comme à l’écran, qui a totalement tourné le dos au monde du spectacle pour devenir courtier en bourse.

Revoir “La Petite Maison dans la Prairie” aujourd’hui est une expérience douce-amère. La magie opère toujours, la bienveillance des personnages nous réchauffe le cœur. Mais notre regard n’est plus tout à fait le même. Nous savons que derrière ces visages familiers se cachent des vies d’hommes et de femmes, avec leurs triomphes et leurs blessures. Nous savons que Charles et Isaiah sont partis trop tôt, que le jeune Percival a été fauché en pleine jeunesse, et que la petite Jenny est devenue une étoile filante. La série, qui célébrait la vie dans ce qu’elle a de plus simple, est devenue, par la force des choses, un mémorial, un témoignage poignant de la fragilité de l’existence. Walnut Grove n’était pas un paradis épargné par le malheur. C’était simplement un reflet, idéalisé certes, de notre propre humanité.