Le studio des “Grandes Gueules” sur RMC est un lieu habitué des joutes verbales et des coups de sang. L’émission a fait de la confrontation directe sa marque de fabrique. Pourtant, la séquence récente impliquant le député La France Insoumise, Louis Boyard, a dépassé toutes les bornes de l’affrontement médiatique habituel. Ce ne fut pas un débat, mais une explosion. Un moment de télévision où, comme le souligne la voix off de la vidéo, “le temps de parole n’est pas calculé en minutes mais en décibel”.
Seul contre un plateau entier de chroniqueurs et d’animateurs, Louis Boyard est venu porter un message sur la crise de confiance entre la police et les jeunes des quartiers populaires. Mais en l’espace de quelques minutes, le débat a volé en éclats, se concentrant sur un seul mot, explosif et lourd de sens : “racaille”.
Tout commence lorsque M. Boyard tente d’expliquer pourquoi, selon lui, certaines institutions ne sont plus respectées. Il établit un parallèle : si un jeune “crache sur un prof ou le menace, c’est parce que l’institution n’est pas assez respectable”. L’allumette est jetée sur la poudrière. Les chroniqueurs, Olivier Truchot en tête, bondissent. “Donc ça justifie qu’on nous crache dessus ou qu’on nous parle mal ?”.

Le piège s’est refermé sur le député. Il a beau se défendre, nier avoir jamais justifié de tels actes (“premièrement j’ai jamais demandé à ce qu’on crache sur les professeurs”), le ton est donné. Le procès en “justification” de la violence est ouvert. Le débat glisse alors inévitablement vers la police. Boyard tente de recentrer : “il y a un problème de confiance et de rapport entre la police et une partie de la population”. Mais ses contradicteurs n’entendent pas “une partie de la population”. Ils entendent une catégorie bien précise.
C’est là que la confrontation devient totale. Les chroniqueurs accusent frontalement Louis Boyard de ne pas défendre les “jeunes des quartiers”, mais de se faire le porte-parole des délinquants. L’accusation est brutale : “vous êtes le représentant de la racaille”, “vous défendez la racaille”.
Louis Boyard explose à son tour. Il refuse cette sémantique, cette assimilation qu’il juge infâme. “Je vous laisserai pas parler des habitants des quartiers populaires comme de racailles ou comme de délinquants”. Il tente de renverser la table, accusant les chroniqueurs de ne rien connaître au sujet. “Vous ne connaissez rien aux quartiers populaires”, “quand est-ce que vous venez dans un quartier ?”. Il les accuse de ne parler “peut-être [qu’]avec les délinquants”, alors que lui parlerait aux autres.
Mais les “Grandes Gueules” lui renvoient l’accusation en miroir. Selon eux, le véritable mépris vient de Louis Boyard lui-même. Leur argumentaire est précis : “80 % des jeunes des quartiers ne sont pas des délinquants”. Et ces 80%, affirment-ils, “en ont marre de subir les délinquants” mais aussi “marre de subir la stigmatisation que des gens comme vous faites”. Pour le plateau, en se focalisant sur les violences policières et le contrôle au faciès, Boyard “passe son temps à présenter les gens de banlieue comme des délinquants qui sont tout le temps persécutés par la police”. C’est un dialogue de sourds total, où chaque camp s’accuse de la même chose : stigmatiser les habitants des quartiers.
Face au mur, “seul contre tous”, Louis Boyard utilise alors une autre carte : celle de la légitimité. Le sujet glisse sur le “racisme systémique dans la police”. Le député LFI regarde le plateau et assène : “vous permet pas d’avoir un débat qui nous permet de répondre” car il n’y a “pas une seule personne concernée sur le plateau”. L’accusation est implicite mais claire : le panel, blanc, n’est pas légitime pour débattre de ce sujet. Il défie alors les animateurs de venir sur le terrain : “j’invite les grandes gueules dans un quartier populaire”.
C’est à cet instant précis que la production de l’émission, dans un “coup de théâtre” médiatique parfait, dégaine ce que la vidéo appelle “l’arme secrète”. Un auditeur est mis à l’antenne. Il s’appelle Samir.
L’intervention de Samir change toute la dynamique du plateau. Il est la personnification de l’antithèse de Louis Boyard. Samir se présente : “je suis quartier populaire”, “je suis issu d’un quartier”, “je suis d’origine maghrébine”. Et il ajoute le détail qui tue : “je suis fonctionnaire de police”.

En quelques phrases calmes, à l’opposé du chaos ambiant, Samir va méthodiquement contredire le député. “Je réfute totally les paroles du député Boyard”. Sur les contrôles d’identité, il explique qu’ils sont “très réglementés”, citant l’article 78-2 du code de procédure pénale et les réquisitions du procureur.
Puis, il aborde le point le plus sensible, la “personne concernée” que Boyard réclamait. Sur le racisme systémique : “non je suis pas d’accord du tout”. “Moi ça fait plusieurs années que je suis dans la police j’ai jamais été confronté à ça j’ai toujours été accepté par mes collègues”. Il concède que “peut-être qu’il y a des cas, je dis pas que ça n’existe pas”, mais il l’affirme : “dire que c’est systémique et organisé de cette manière c’est c’est totally faux”.
Le silence qui suit est assourdissant. L’argument de l’expérience personnelle, de “l’homme de terrain” d’origine maghrébine, vient de frapper de plein fouet la construction théorique de Louis Boyard.
Mais le député ne se laisse pas démonter. Il pivote. Face à l’expérience personnelle de Samir, il oppose les données statistiques. Il ignore l’anecdote de Samir et le questionne sur les faits documentés : “qu’est-ce que vous répondez alors au rapport de la défenseur des droits qui dit qu’une personne d’origine africaine ou maghrébine est 20 fois plus contrôlée que la moyenne de la population ?”. Il ajoute : “il y a l’ONU aussi qui dénonce”.
La confrontation est totale. D’un côté, l’expérience vécue d’un policier qui ne se sent pas discriminé. De l’autre, les rapports officiels qui prouvent une discrimination statistique.
La discussion n’ira pas plus loin. Le temps d’antenne est écoulé, le débat est terminé, les micros sont coupés. La vidéo se conclut sur un “match nul”. Un nul qui ressemble surtout à une défaite collective. “Tout le monde a perdu des points et surtout nos oreilles”.

Cet échange, d’une violence rare, illustre parfaitement la fracture irréconciliable de la société française sur ces questions. Entre ceux qui voient des délinquants et ceux qui voient des victimes, entre ceux qui dénoncent la “racaille” et ceux qui dénoncent le “racisme systémique”, il n’y a plus de place pour la nuance. Le studio de RMC n’a été, l’espace d’un instant, que le miroir assourdissant d’un pays qui ne sait plus s’écouter.
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