Pendant plus de quarante ans, il a été l’homme du silence. Le gardien discret d’une histoire que le monde croyait connaître, mais que lui seul avait vécue de l’intérieur. Daniel Biasini, 76 ans, n’est pas seulement le second mari de Romy Schneider ; il est le témoin d’une vie de lumière et d’abîmes, et le dernier à avoir partagé ses triomphes comme ses douleurs les plus intimes. Aujourd’hui, l’homme qui avait fait le serment de se taire a décidé de parler.
Non pas pour alimenter la machine à scandales, ni pour vendre des souvenirs. Mais pour une raison plus profonde, plus urgente : un acte d’amour. Dans un monde qui a transformé Romy en une “icône tragique” à consommer, Daniel Biasini veut lui rendre son humanité, sa vérité. Il veut effacer la caricature pour révéler la femme.
Sa voix est calme, posée, celle d’un homme qui n’a plus rien à prouver, seulement à transmettre. “Elle n’a jamais su vivre à moitié”, murmure-t-il. “Elle aimait jusqu’à s’oublier, elle souffrait avec la même intensité.” Ces mots sont la clé. Pour comprendre la fin, il faut revenir au début.
Leur histoire ne commence pas par un coup de foudre, mais par un coup de paix. Nous sommes en 1973, sur le tournage du film “Le train”. Romy Schneider est au sommet de sa gloire européenne. Elle est adulée, mais brisée. Son mariage avec le dramaturge allemand Harry Meyen l’a laissée “en morceaux”, luttant pour la garde de son fils, David. Elle est une forteresse assiégée par la solitude.
Lui, Daniel Biasini, n’a que 24 ans. Onze ans de moins qu’elle. Jeune attaché de presse franco-italien, il est “invisible parmi les techniciens”. Le destin les place face à face. “Elle m’a regardé comme on regarde quelqu’un qui comprend sans parler”, racontera-t-il. Il ne la voit pas comme une star, mais comme une âme. Il ne lui offre pas la passion dévorante d’un Delon, il lui offre ce dont elle a un besoin vital : “la paix”.
D’abord assistant, il devient son point fixe dans un univers chaotique. Il filtre les appels, organise sa vie, lui apporte du thé le soir quand elle rentre, épuisée, du tournage. De cette tendresse professionnelle naît une confiance, puis un amour. Un amour lent, sans éclat, fait de silences partagés. “Avec lui, je me sens jeune à nouveau”, confie-t-elle.
En 1975, ils se marient discrètement à Berlin. Daniel, lucide, dira : “J’étais son ancre”. Il devient aussi son abri. Les premières années sont une parenthèse dorée. La naissance de leur fille, Sarah, en 1977, est un “miracle”. “J’ai vu son visage s’illuminer d’une lumière que je ne lui connaissais pas”, se souvient Daniel.

Le monde veut Romy l’instable, la tragique. Daniel, lui, connaît la femme qui rit, qui cuisine, qui marche pieds nus dans leur jardin de Saint-Tropez. Une vie simple, loin des fêtes mondaines, où elle élève David et Sarah. “C’était les plus belles années”, murmure-t-il.
Mais la lumière n’efface pas les ombres. Le cinéma est un amant exigeant. Il réclame Romy tout entière. Daniel, de son côté, poursuit sa propre carrière de journaliste et d’écrivain. “Nous courions chacun après quelque chose. Elle, son art. Lui, sa liberté.” Les fissures apparaissent. Les fantômes de Romy – la peur de l’abandon, la trahison – reviennent la hanter. En 1981, après six ans d’une passion intense, ils divorcent. Sans haine, sans cris. Juste “deux êtres à bout de souffle”.
Pourtant, un fil invisible les lie encore. Mais ce fil est sur le point d’être tranché par la plus impensable des tragédies.
L’été 1981. C’est le cœur du drame, le moment où tout bascule. David, le fils adoré de Romy, âgé de 14 ans, passe les vacances chez les parents de Daniel. Un après-midi, oubliant ses clés, l’adolescent tente d’escalader le portail de la maison, un geste qu’il a fait cent fois. Mais cette fois, le pied glisse.
La suite est un cauchemar que Daniel Biasini raconte avec une douleur encore palpable, quarante ans plus tard. Une pointe de fer transperce la cuisse de David, sectionnant l’artère fémorale. Daniel accourt, terrifié. Il pose ses mains sur la plaie pour tenter de stopper l’hémorragie, hurlant le prénom de l’enfant. “David le regardait, conscient. Et puis plus rien.”
Daniel Biasini prononce la phrase qui le hante : “Il est mort dans mes bras.”
Pour Romy, c’est la fin du monde. Les tabloïds, “tels des vautours”, s’emparent du drame, inventant des détails sordides, vendant des photos volées des funérailles. Romy, folle de douleur, hurle à la presse : “Vous l’avez tué deux fois !”
Daniel le sait : “Ce fut le moment où quelque chose en elle se brisa définitivement.” Moins d’un an plus tard, le 29 mai 1982, le cœur de Romy Schneider s’arrête. Elle n’a que 43 ans.
Immédiatement, les rumeurs jaillissent : suicide, overdose, alcool. Le mythe de la “star maudite” est né. Mais Daniel Biasini, l’homme qui l’a protégée dans la vie, va la protéger dans la mort. Il refuse ce récit.
“Ce n’était pas un suicide”, affirme-t-il, catégorique. “Son cœur s’est simplement arrêté.”
Il explique ce que personne ne voulait entendre. Romy souffrait atrocement, physiquement d’abord, après une lourde opération où on lui avait retiré un rein. Et moralement, bien sûr. La perte de son fils était un abîme. “Elle ne voulait pas mourir”, insiste Daniel. “Elle voulait seulement reposer. Elle ne savait plus comment continuer.”
Pendant quarante ans, il s’est tu. Il a organisé les funérailles, veillé sur leur fille Sarah, et même respecté la présence d’Alain Delon, assis des heures près du cercueil. “Ils appartenaient l’un à l’autre d’une manière que je ne pouvais pas toucher”, dira-t-il, sans jalousie.

Son silence était un bouclier. Mais ce silence est devenu intenable. La raison de son réveil ? La “caricature”. Des livres, et surtout des films, qui ont sali sa mémoire. Il cite “Trois jours à Quiberon”, un film qui le “bouleversa”. “On y montrait une Romy ivre, refusant un appel de son fils. Jamais ! s’indigne Daniel. Jamais elle n’a ignoré David.”
Il a porté plainte, il a perdu le procès. Mais peu importe. Son combat n’est pas judiciaire, il est moral. “Ils ont voulu faire d’elle une caricature. Mais elle n’était pas brisée. Elle riait, elle aimait, elle espérait encore.”
Aujourd’hui, Daniel Biasini vit apaisé dans le sud de la France, remarié à une écrivaine, entouré de ses souvenirs. Sa fille, Sarah Biasini, est devenue actrice à son tour, “pudique, introspective”, loin du tumulte qui a dévoré sa mère. Dans son propre livre, “La beauté du ciel”, elle a affronté ce fantôme, non pas pour pleurer l’icône, mais pour comprendre la femme. L’héritage de Romy n’est pas une tragédie, c’est une force qui se transmet.
En brisant son silence, Daniel Biasini n’a pas seulement révélé la vérité sur la mort de Romy. Il a révélé la vérité sur sa vie. Il a remplacé le mythe froid par un souvenir vibrant. Il a tenu sa dernière promesse : celle de la protéger, même par-delà la mort. “Je me bats encore”, dit-il. “Parce qu’elle ne peut plus se défendre elle-même.” C’est le dernier serment d’un amour éternel.
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