Bienvenue dans le “cirque médiatico-politique”. La scène originelle, presque banale dans l’histoire récente de l’hémicycle, se déroule à l’Assemblée Nationale. Le jeune député La France Insoumise, Louis Boyard, s’emporte, coupe la parole, gesticule. La présidente de séance, Yaël Braun-Pivet, tente de ramener le calme. Les rappels à l’ordre fusent, la sanction tombe : “un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal”. L’incident est clos.
Mais le véritable spectacle, le “procès” aux yeux du grand public, ne s’est pas tenu sous les ors de la République. Il a eu lieu quelques heures plus tard, à des kilomètres de là, sous les lumières crues d’un plateau de télévision. Sur C8, dans “Touche pas à mon poste”, Cyril Hanouna et son équipe ne vont pas débattre du fond de l’intervention de Louis Boyard. Ils vont passer l’heure suivante à instruire une accusation bien plus sensationnelle, bien plus “croustillante” : le député Boyard était-il ivre ?
C’est le début d’une séquence hallucinante qui illustre parfaitement la fusion explosive entre politique spectacle et populisme médiatique. L’accusation est lancée par l’animateur lui-même, Cyril Hanouna. Oubliés les arguments politiques, place à l’analyse comportementale. “Il a l’œil fermé à un moment”, lance Hanouna, avant de livrer une comparaison assassine : “C’est un petit peu comme le mec dans le métro, hein… il va y avoir un problème, c’est sûr”.

Le mot est lâché. La rumeur est instillée. Louis Boyard ne serait pas un élu en colère, mais un homme “bourré” en service. La machine TPMP s’emballe alors, transformant une insinuation en une quasi-certitude. Les chroniqueurs embrayent. La solution ? Elle est évidente, populiste, et radicale : “Il faut faire un éthylotest !”
Cette proposition, “tester les députés”, devient le nouveau fil rouge de l’émission. Elle est répétée, martelée. “Moi je vois pas pourquoi à l’assemblée…” s’interroge un chroniqueur, “quand on conduit on n’a pas le droit d’être alcoolisé”. L’argument est simple, binaire, et terriblement efficace. Il déplace le débat du terrain politique (un député a-t-il le droit de chahuter ?) au terrain moral (un citoyen a-t-il le droit d’être ivre à son travail ?). La réponse, pour le public de TPMP, est évidente.
Ce qui se joue alors n’est plus une critique de Louis Boyard, mais le procès de toute une “élite” politique, jugée déconnectée et protégée. Hanouna, en maître de cérémonie de ce tribunal populaire, se fait le porte-voix de la “vraie vie” contre le “monde” des élus. “Ils ont le droit d’avoir des voitures, ils ont le droit de pas payer les restaurants…”, s’enflamme-t-il. “Ils sont bourrés à l’assemblé et ils les méritent [leurs 8000€] ! Y’a que vous pour dire ça ! […] Ils sont pas dans la vraie vie, ils sont pas dans le vrai monde !”
L’argument fait mouche. Hanouna utilise l’incident Boyard comme un cheval de Troie pour dénoncer les privilèges supposés de toute la classe politique, allant jusqu’à exhumer la controverse du passe sanitaire durant la pandémie de COVID-19. “Ils étaient pas vaccinés, ils rentraient quand même ! Ils ont jamais eu de passe sanitaire, eux !” La colère contre Boyard devient la colère contre “le système”.
Pendant ce temps, le débat sur le plateau de TPMP lui-même sombre dans un chaos qui ferait passer l’Assemblée Nationale pour une bibliothèque. L’acmé de cette séquence surréaliste est atteinte lorsque Gilles Verdez, chroniqueur historique, est accusé d’être l’ami des Insoumis. “C’est les potes de Gill !” lance un collègue.

La réaction de Verdez est disproportionnée, frénétique. Se levant, hurlant, il se lance dans une litanie de dénégations qui dure plusieurs minutes, noyant le débat sous les cris : “C’est pas mes amis ! C’est pas mes amis ! C’est pas mes amis ! NON ! C’est pas mes amis !” La scène est à la fois comique et terrifiante. Le plateau est inaudible. Hanouna, amusé, conclut ironiquement : “On embrasse tes amis… pas mes amis !” C’est le paroxysme du “cirque” : un homme est forcé de nier une amitié politique comme s’il s’agissait d’une accusation criminelle, le tout dans un vacarme assourdissant.
Ironiquement, c’est Hanouna lui-même qui finira par faire la comparaison la plus juste : “C’est pas normal que ça gueule plus à l’Assemblée nationale que sur un plateau de télé ! Ça gueule plus que sur le plateau de TPMP à l’Assemblée nationale !” L’arroseur arrosé : en voulant dénoncer le “spectacle” de l’hémicycle, il en produit un, cent fois plus bruyant et confus.
La sanction, la vraie, est à peine mentionnée. Louis Boyard a écopé d’une sanction financière, la perte d’un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois, soit environ 2000€. Une punition institutionnelle, réglementée, presque froide. Mais cette sanction n’a aucun poids face au verdict du “tribunal” TPMP. L’émission dégaine son propre jugement, bien plus puissant : un sondage. “La sentence est tombée : 75% des votants sont choqués”.

Le procès est terminé, le verdict est rendu par le “peuple” de TPMP. L’accusé, Louis Boyard, n’a jamais été entendu. Les faits, sa potentielle ivresse, n’ont jamais été vérifiés. Qu’importe. La rumeur a fait son œuvre.
En une heure d’émission, Cyril Hanouna a réalisé un coup de maître médiatique. Il a transformé un incident parlementaire mineur en une affaire d’État, non pas politique, mais morale. Il a réussi à faire le procès d’un homme sur une rumeur infondée, tout en se positionnant en défenseur du “vrai peuple” contre des élus “privilégiés” et “bourrés”.
La question finale posée par la vidéo est celle qui reste en suspens : “Louis Boyard a-t-il vraiment dépassé les bornes, ou est-ce que TPMP a simplement jeté de l’huile sur le feu pour faire de l’audience ?” La réponse est probablement un peu des deux. Mais dans cette guerre de l’attention, ce n’est pas la vérité qui gagne, c’est le spectacle le plus bruyant. Et à ce jeu-là, l’Assemblée Nationale, malgré tous ses efforts, ne fait pas le poids.
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