Dans le cadre de la sortie de son premier album, Marine a accordé un entretien à Télé-Loisirs. L’occasion d’aborder avec elle les coulisses de Cœur maladroit, mais aussi son passage dans l’émission la Star Academy et l’après, avec l’arrivée du succès…Marine (Star Academy) : Cette blague qui n'est pas passée du tout !

C’est le (gros) lot de tous les gagnants du télé-crochet de TF1. Cinq mois après sa victoire face à Ebony en finale de la Star Academy, Marine s’est à peine remise de ses émotions qu’elle entame déjà sa nouvelle vie d’artiste avec un premier album. Dans Cœur maladroit, elle chante l’amour, ses doutes, ses joies et ses peines avec douceur et sincérité. Entre hymne à son Pas-de-Calais natal (Des gens bien), ballades entêtantes (Rappelle-toi) et pop moderne (Que ça dure et ses accents “Juliette Armanesque”), la jeune femme de 25 ans signe un opus qui lui ressemble. Un opus personnel, et même intimiste. L’après Star Academy, son premier album, sa collaboration avec Eddy de Pretto, Julien Doré (avec qui elle a un lien particulier), ou encore sa grand-mère : Marine a répondu sans détours aux questions de Télé-Loisirs.

Marine (Star Academy) : “J’aimerais bien faire un morceau avec Julien Doré”

Télé-Loisirs : Comment avez-vous vécu ces derniers mois ?

Marine : Tout s’est enchaîné très rapidement. Il n’y a pas trop eu de temps mort : beaucoup de médias, d’interviews, et le studio pour faire l’album. En même temps, je suis contente, c’était mon rêve ! Je ne vais pas me plaindre. Mais parfois, ma famille me manque. Je regrette surtout de ne plus avoir du tout de temps pour mes proches pour l’instant. J’ai dû rentrer une fois chez mes parents depuis la finale. Je rate des anniversaires, des fêtes, des thèses de mes copains dentistes. C’est forcément un peu chiant. J’aimerais bien rentrer plus. Mais c’est cette vie que je voulais.

Au début, avez-vous eu peur de prendre la suite de Pierre Garnier et son succès phénoménal ?Star Academy : Les confidences de Pierre Garnier au sujet du parcours de Marine

Non, pas vraiment. Je l’ai voulu, donc je m’y étais préparée. Je ne ne mets pas la pression. Pour Pierre, c’était assez unique. Je n’attends pas forcément le même succès. Nous avons chacun notre trajectoire. On avait des délais assez courts pour sortir ce premier album cet été. On a réussi. Je suis contente d’avoir fait l’album que je voulais, qui me ressemble.

L’album s’ouvre avec Fille ordinaire, un morceau écrit par Eddy de Pretto. Comment s’est passée cette collaboration ?

C’est un artiste que j’aime beaucoup. Je l’ai toujours écouté, avec ma famille. C’est parti d’une blague que j’ai faite au Dîner de la mode pour le Sidaction fin janvier. Il était assis à côté de moi. Je lui ai dit en rigolant : “Monsieur Eddy, un duo sur mon album peut-être ?”. Il a rigolé. Je n’y croyais pas du tout. Il m’a contactée la semaine suivante pour me proposer de travailler ensemble. Il est venu en studio. Il m’a dit qu’il n’avait pas trop regardé Star Academy, mais qu’il me voyait comme ça.

Vous voyez-vous justement comme une fille ordinaire ?

Oui, je pense que je suis juste une femme comme les autres. Je n’ai rien fait d’extraordinaire.

Avec quel autre artiste rêveriez-vous de collaborer ?

J’adore Julien Doré. On parle beaucoup. Il m’a invité sur son Zenith de Lille. Il est trop gentil avec moi. Donc j’aimerais bien faire quelque chose avec lui. Il y a plein d’artistes que j’adore, comme des rappeurs. Un feat avec SCH ou Damso, je ne dirais pas non.

Marine : “Chanter Les Corons à Bollaert était un rêve !”Marine remporte la finale de la Star Academy 2024

Une fois on vous reproche votre tenue, une autre votre spontanéité, ou votre soi-disant caractère de diva. Le morceau D’accord fait écho à ça…

C’est le jeu aussi, mais parfois oui, je trouve que les gens y vont un peu fort. Je voulais parler du harcèlement en général, pas forcément de mon cas. Il s’agit aussi du regard des autres. Les gens pensent nous connaître, alors que pas du tout. Finalement, il faut dire qu’on s’en fout !

Vous rendez également hommage à votre région du Nord dans Des gens bien. C’est un peu votre version des Corons ?

C’est vrai, on m’a déjà dit ça. Je voulais rendre hommage à ma région tout en jouant avec humour sur des clichés concernant le Nord de la France. J’essaye de les casser un peu. Je la trouve émouvante.

Chanter à Bollaert, ça a dû vous faire quelque chose…

C’était incroyable et terrifiant à la fois. J’étais un peu dépassée par les émotions. Je viens du Pas de Calais, d’Arras, donc Lens est un peu notre club de cœur dans la famille. Chanter Les Corons !, c’était un rêve. Sans être une fan absolue de foot, ça représente quelque chose. Il y a une symbolique. D’habitude, ce sont juste les supporters qui chantent un couplet à la mi-temps. Il n’y a jamais eu besoin de personne. Je m’étais toujours dit, si un jour je suis connue, j’aimerais la chanter au stade. C’est vraiment fou, tout le monde qui chante à l’unisson ! Ce sont eux qui m’ont contactée. J’avais sous-entendu plein de fois que je voulais le faire. Le message a dû passer.

Vous parlez d’une relation passée toxique dans Ma faute. C’est une thématique revient beaucoup aujourd’hui. Est-ce parce qu’on n’osait pas en parler avant, qu’on en n’avait pas conscience ?La production de TF1 dévoile ses craintes sur la nouvelle saison de la Star Academy

J’y pensais l’autre jour. Ça a toujours existé. Maintenant on commence à en parler. Les mentalités évoluent. Les femmes ont davantage envie de prendre leur place, de ne plus se laisser marcher dessus. Avant, c’était presque considéré comme normal qu’une femme se taise, que l’homme la traite comme il veut. Mais ça peut venir des deux côtés. Des femmes peuvent être toxiques avec des hommes. Porter des combats, c’est aussi le but d’un artiste plus ou moins engagé, même si rien n’oblige à ça. Si les gens peuvent se reconnaître dans des chansons, c’est cool.

Marine : “Ma grand-mère m’a vraiment encouragé à faire de la musique”

Votre ex vous a vraiment demandé un pourcentage pour ce morceau ?

J’ai retrouvé le message très précis. J’ai re-regardé l’interview, qui tourne partout. Il va m’insulter (elle sourit, ndlr). Je lui ai dit : Je me fais beaucoup d’argent sur son dos”. Et il m’a répondu : “J’avoue, quand j’ai vu les chiffres que ça faisait, j’ai hésité à te demander une part”. On en rigole. On ne se parle plus vraiment. Je ne pourrai même pas dire qu’on est en bon terme, ni en mauvais. C’est neutre.

Que ça dure a un côté Juliette Armanet. Était-ce une volonté ?

Complètement. Juliette Armanet fait partie de mes inspirations. Le piano, l’élément central, est aussi mon instrument prédilection. Que ça dure ressemble beaucoup au Dernier jour du disco dans le piano et le rythme, tout en étant moi.

C’est un album évidemment très personnel, et même intime. Je pense à Dalida, qui parle de votre grand-mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Pourquoi avoir décidé d’en parler ?Star Academy 2024 : ce qu'il faut savoir sur la nouvelle saison

On a diagnostiqué ma grand-mère maternelle il y a quelques années. Au début, je ne voulais pas en parler. C’était un sujet trop sensible. J’étais dans un déni, presque dans une colère, j’avais du mal à croire que c’était vrai. Petit à petit, en faisant l’album, j’ai établi tous les sujets que je voulais évoquer. À la fin, j’ai changé d’avis. C’est un sujet que d’autres personnes connaissent. Je ne sais pas si ça permet d’accepter. Mais c’était un peu libérateur d’en parler. Je voulais allier les souvenirs au présent, raconter que maintenant ce n’est plus pareil. Quand j’étais petite, je passais énormément de temps chez elle avec mes cousins et cousines. Elle me poussait beaucoup. C’est une des personnes qui m’a vraiment encouragé à faire de la musique. Elle me faisait chanter quand j’étais chez elle. Quand j’avais 14 ans, elle m’avait accompagnée sur The Voice Kids. Aucun fauteuil ne s’était retourné. J’étais un peu triste. Mais j’étais au lycée. Je n’aurais rien pu faire à cet âge-là je pense. Je n’aurai pas fait la Star Academy après.

Marine : “Je retournerai bien sur le plateau de la Star Academy l’année prochaine pour chanter une de mes chansons !”Le Fact Checking de Marine (grande gagnante de la Star Academy 12) !

D’où est partie cette idée ?

C’est parti d’une vanne. Elle est fan de Dalida. Quand elle vient à la maison, on met des chansons d’elle. Ma grand-mère adore chanter. Elle connaît encore les paroles par cœur. On était toutes les deux. Elle me regarde, et me dit très sérieusement : “Elle ne fait plus rien Dalida en ce moment. On ne l’entend plus”. J’ai ri, mais je n’ai pas osé lui dire qu’elle était morte. Je ne savais pas quoi répondre. J’ai trouvé cette phrase très drôle et on l’a prise pour le refrain.

Vous lui avez fait écouter ?

Ma mère l’a fait. Je ne l’ai pas revue depuis un moment. Elle reconnaît ma voix. Elle a dit que je chantais bien. Puis elle a regardé ma mère, et elle lui a dit : “Mais elle est morte Dalida ?”. J’ai trouvé ça très drôle. Je me suis dit que la boucle était bouclée et que c’était pour ça que je l’avais écrite.

Repensez-vous parfois à ces mois à la Star Academy et au château ?

J’y pense souvent. Parfois, je me dis que j’aimerais bien y retourner parce qu’on était tranquilles : sans portable, sans rien, juste entre nous. C’était trop bien. Ensuite, vers la fin, on avait envie de partir parce c’était long. Je retournerai bien sur le plateau l’année prochaine pour chanter une de mes chansons !

Il vous reste quelques dates avec le Star Academy Tour (l’interview a été réalisée le 16 juin, ndlr). Êtes-vous prête à clôturer ce chapitre ?

C’est bizarre, D’un côté, je n’ai pas envie que ça s’arrête parce qu’on avait pris nos habitudes. On prend plaisir à rencontrer le public et être ensemble. D’un autre, je me dis que ça me fera plus de repos. Puis je vais enchaîner sur ma tournée solo, qui commence en novembre. Ce sera une autre expérience. Je suis ravie. J’espère que je mes camarades de la Star Academy dans un autre contexte.

Allez-vous vraiment trouver le temps passer votre thèse ?

Il faut ! Mais je ne sais pas quand exactement.