C’est une déflagration qui secoue les couloirs feutrés de l’audiovisuel public. Alors que les Français se serrent la ceinture face à l’inflation, une séquence explosive captée en pleine commission d’enquête à l’Assemblée nationale vient de mettre le feu aux poudres. Dans une ambiance glaciale, une députée a brisé l’omerta, exposant au grand jour le train de vie fastueux et déconnecté de France Télévisions. Château en Dordogne, piscine à prix d’or, flotte de véhicules de luxe… Accrochez-vous, la note est salée, et c’est vous qui régalez.

Le Château de la démesure : 115 hectares et une piscine à 1 million d’euros

L’information a de quoi donner le vertige. Lors de son intervention, la parlementaire a pointé du doigt les dérives hallucinantes du Comité Social et Économique (CSE) de l’entreprise publique. On apprend ainsi, avec stupeur, que l’organisme est propriétaire du somptueux château de Lalinde en Dordogne.

Mais le scandale ne s’arrête pas aux vieilles pierres. Ce domaine royal s’étend sur un parc de 115 hectares – de quoi faire pâlir bien des châtelains. Le comble de l’indécence ? La construction d’une piscine dont le coût pharaonique s’élève à 1 million d’euros. Oui, vous avez bien lu : un million pour faire trempette, financé par les subventions d’un groupe public sous perfusion.

Comme si cela ne suffisait pas, la députée a égrené la liste du patrimoine immobilier accumulé : un immeuble au Crotoy acquis en 2022, ainsi que plusieurs résidences de vacances à Cannes et Trouville. La “dolce vita”, version service public.

Des voitures de fonction… pour le “confort” des parisiens

Si le château est l’arbre qui cache la forêt, les racines du problème s’étendent jusqu’au siège parisien. Le rapport de la Cour des Comptes, brandi comme une arme par la députée, révèle qu’une cinquantaine de cadres dirigeants bénéficient de véhicules de fonction dont la valeur oscille entre 20 000 et 53 000 euros.

Le pire ? Ces voitures ne sont même pas justifiées par des déplacements professionnels. Le rapport parle crûment d’un “avantage de confort”. En clair : des voitures payées par le contribuable pour faciliter les trajets domicile-travail de l’élite de la télé, alors que le métro parisien est à leur porte. Une exception française qui n’existe dans aucune autre entreprise publique de cette envergure, ni même dans la plupart des ministères.

Un groupe au bord de la faillite financière

Ce gaspillage ostentatoire est d’autant plus choquant que France Télévisions est, financièrement parlant, un navire en train de couler. Les auditions ont révélé une réalité terrifiante : d’ici 2026, le groupe n’aura plus de fonds propres.

La situation est critique. On parle d’un besoin de recapitalisation ou de réduction de capital de près de 180 millions d’euros. Le mot “dissolution” a même été prononcé si l’État – donc le contribuable – ne remet pas la main à la poche en urgence.

“Est-ce que vous pensez qu’il y a eu un sentiment politique d’être intouchable ?” a lancé la députée, pointant du doigt l’arrogance d’une direction qui a ignoré les alertes répétées depuis… 2016 ! Dix ans d’aveuglement volontaire, dix ans de “quoi qu’il en coûte” sans aucun contrôle sérieux.

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L’heure des comptes a sonné

Cette séquence vidéo, devenue virale en quelques heures, est le symbole d’une rupture totale entre une élite médiatique qui vit dans une bulle dorée et les Français qui financent ce train de vie. Alors que l’on demande des efforts à l’hôpital, à l’école et aux services de proximité, voir des millions d’euros d’argent public engloutis dans des piscines de château et des berlines de fonction est une pilule qui ne passe plus.

Les recommandations de la Cour des Comptes sont claires : il faut arrêter l’hémorragie. Mais la question demeure : qui va payer l’addition finale de cette gestion calamiteuse ? Comme toujours, on craint que la réponse ne se trouve au bas de votre feuille d’impôts.

Une chose est sûre : après de telles révélations, le “sentiment d’impunité” chez France Télévisions risque de voler en éclats aussi vite que leur trésorerie.

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