En surgissant dans l’arène de Nîmes pour dénoncer la corrida, Jeremstar a créé la surprise. Plaqué au sol, placé en garde à vue, il revendique un geste assumé : “Ce n’est pas de l’art mais de la torture animale.” Son action radicale relance un débat brûlant en France.

 

On connaissait Jeremstar pour ses interviews dans sa fameuse baignoire, ses confidences exclusives et ses punchlines légères qui faisaient sourire ses abonnés. On le retrouve aujourd’hui dans un tout autre registre, beaucoup plus militant et inattendu. Le 19 septembre 2025, l’influenceur de 38 ans a surpris tout le monde en surgissant dans l’arène de Nîmes lors de la feria des Vendanges, interrompant la corrida d’ouverture sous les yeux de milliers de spectateurs. Dans un geste aussi spectaculaire que radical, il a brandi un foulard blanc où l’on pouvait lire en lettres capitales : “F*ck la corrida”. Les areneros se sont rapidement interposés, le plaquant au sol, avant que la police n’intervienne pour l’emmener hors de la piste. L’ex-chroniqueur télé a ensuite été placé en garde à vue, entendu dans le cadre d’une procédure judiciaire.

 

 

La scène, filmée par plusieurs témoins, a immédiatement circulé sur les réseaux sociaux. Beaucoup n’en revenaient pas de voir l’influenceur, que l’on associe davantage à la télé-réalité et au divertissement, se lancer dans une telle action coup de poing. Mais pour Jeremstar, ce geste n’a rien d’un coup de tête improvisé. Sur Instagram, il a revendiqué son intervention en expliquant qu’elle avait été pensée avec l’association PETA France. “Je déteste la corrida. Ce n’est pas de l’art mais de la torture animale. Je ne comprends pas comment ce spectacle honteux est encore possible en 2025”, écrit-il dans une longue publication accompagnée de la vidéo de son interpellation.

 


 

Pour beaucoup de ses abonnés, cette prise de position n’est pas une surprise totale. Depuis plusieurs mois, Jeremstar utilise ses réseaux sociaux non seulement pour partager des coulisses et des contenus divertissants, mais aussi pour aborder des sujets plus sérieux. Il a multiplié les vidéos dénonçant les dérives de certaines pratiques, défendant les droits des animaux et relayant des campagnes de sensibilisation. Cette évolution témoigne d’une nouvelle facette de sa personnalité publique : celle d’un homme qui souhaite désormais mettre sa notoriété au service d’une cause qu’il juge essentielle.

 

 

Interrompre une corrida à Nîmes, l’une des villes les plus emblématiques de la tauromachie en France, n’a rien d’anodin. Pour ses partisans, la corrida est une tradition culturelle profondément ancrée, notamment dans le sud du pays. Pour ses opposants, elle est au contraire une pratique cruelle et archaïque, qui n’a plus sa place dans une société contemporaine soucieuse du bien-être animal. L’action de Jeremstar a donc ravivé un débat déjà très vif, opposant ceux qui défendent une “culture taurine” et ceux qui réclament son abolition immédiate.

 

Sur Instagram, ses mots ont été particulièrement tranchants. “Je suis horrifié par la douleur que subissent les taureaux. Je me réjouis à chaque fois qu’un torero se fait planter.” Derrière cette phrase choc, certains voient une provocation excessive. D’autres, au contraire, saluent son franc-parler et son courage d’avoir assumé une opinion radicale dans un contexte aussi hostile. Car à Nîmes, ce soir-là, les aficionados présents dans l’arène n’ont pas tous apprécié ce geste. Plusieurs vidéos montrent des huées, des cris, et des spectateurs outrés de voir leur spectacle interrompu par une telle démonstration.

 

 


 

Placé en garde à vue au commissariat de Nîmes, Jeremstar a été entendu jusque tard dans la soirée. Selon les informations de Midi Libre, il a été interrogé dans le cadre d’une procédure judiciaire pour intrusion et trouble à l’ordre public. Mais loin de regretter son geste, il l’assume pleinement. Dans ses stories, il a même expliqué avoir annoncé à ses abonnés qu’il comptait réaliser une action forte, quel qu’en soit le prix. “Il y a des choses que je n’accepte pas. Je vais donc agir à ma façon, peu importent les conséquences.”

 

 

Ce tournant militant interroge. Pendant des années, Jeremstar a été associé à un univers léger, celui de la télé-réalité et des réseaux sociaux à grand public. Ses “interviews baignoire” l’avaient rendu incontournable, mais il avait aussi traversé des polémiques qui l’avaient éloigné un temps de la scène médiatique. Le voir revenir par la porte de l’activisme animaliste peut sembler étonnant, mais témoigne sans doute d’une volonté de redonner un sens nouveau à sa visibilité. Sur TikTok, où il cumule des millions de vues, il a déjà su fédérer une audience autour de vidéos plus engagées, prouvant que son image évolue avec son parcours personnel.

 

La question de la corrida, elle, continue de diviser. Si la pratique reste légale en France dans certaines zones dites de “tradition taurine”, elle fait l’objet de critiques croissantes. Associations de protection animale, personnalités publiques et citoyens mobilisés réclament depuis plusieurs années son interdiction pure et simple. Les défenseurs de la tauromachie mettent en avant son héritage culturel et la transmission d’un art séculaire. Mais l’évolution de la société vers une sensibilité accrue au bien-être animal rend le débat de plus en plus tendu. L’action de Jeremstar, aussi radicale soit-elle, s’inscrit donc dans un contexte où chaque coup d’éclat médiatique peut relancer la discussion à grande échelle.

 

 


 

Ce qui frappe, au-delà de l’image de l’influenceur plaqué au sol par les areneros, c’est la façon dont il a choisi de s’exposer personnellement. À 38 ans, il n’a plus grand-chose à prouver sur le plan de la notoriété. Mais il semble chercher à transformer sa popularité en un outil au service d’un combat qui le dépasse. “Cette tradition ignoble doit être abolie”, martèle-t-il. Ses mots, parfois abrupts, reflètent une conviction intime, nourrie par des années d’observation et de rejet de cette pratique.

 

 

Sur les réseaux sociaux, les réactions à son action sont contrastées. Beaucoup d’abonnés l’ont félicité pour son courage et sa détermination, soulignant qu’il avait mis sa notoriété au service d’une cause noble. D’autres l’ont critiqué pour son ton jugé excessif, et pour avoir perturbé un événement public. Les aficionados, eux, dénoncent une ingérence et une provocation dans un espace qu’ils considèrent comme le leur. Quoi qu’il en soit, le buzz est indéniable, et l’action de Jeremstar aura eu le mérite de remettre la corrida au centre des discussions, bien au-delà du cercle habituel des militants.

 

L’histoire de ce soir de septembre à Nîmes montre à quel point la frontière entre divertissement et engagement est parfois mince dans le monde des influenceurs. Jeremstar, longtemps associé à une image légère, s’inscrit désormais dans une lignée d’artistes et de personnalités qui choisissent d’utiliser leur notoriété pour défendre des causes qui leur tiennent à cœur. Reste à savoir si ce virage sera durable et s’il continuera à s’engager avec autant de force dans les prochains mois.

 

 

Une chose est certaine : en bondissant dans l’arène de Nîmes, il n’a laissé personne indifférent. Et en s’exposant à la garde à vue et aux critiques, il a prouvé que son engagement ne se limitait pas à des posts militants derrière un écran, mais pouvait aussi prendre la forme d’actions spectaculaires et risquées. Que l’on adhère ou non à ses méthodes, le geste de Jeremstar marque une nouvelle étape dans le débat sur la corrida en France et révèle un visage inattendu de l’influenceur : celui d’un militant prêt à assumer les conséquences de ses convictions.