À l’approche des élections européennes du 9 juin, le paysage politique est en effervescence. C’est l’occasion pour les têtes de liste des partis politiques crédités à plus de 5% dans les sondages de confronter leurs points de vue sur des thèmes cruciaux, choisis par les citoyens eux-mêmes comme prioritaires. Parmi eux, l’économie se taille la part du lion, révélant des divergences profondes sur l’avenir du continent. De l’harmonisation des salaires à la taxation des géants du numérique, en passant par la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) et la délicate stratégie “Farm to Fork”, les candidats ont détaillé leurs visions, souvent opposées, pour une Europe en proie à des défis économiques complexes.
Harmoniser les Salaires Minimums : Un Défi pour l’Europe ?
La question du salaire minimum au sein de l’Union européenne met en lumière des disparités colossales, comme en témoignent les 399 € du SMIC bulgare face aux 2508 € luxembourgeois. Faut-il harmoniser, ou du moins faire converger, ces salaires à l’échelle européenne ?
Valérie Hayer (Renaissance) admet qu’un SMIC européen unique n’est pas possible aujourd’hui car cela “dépasserait les compétences de l’UE”. Cependant, elle soutient la nécessité de “protéger tous les citoyens européens face à l’emploi” et milite pour une harmonisation “par le haut” des salaires minimums, ainsi que des règles du travail. C’est une vision qui prône une convergence progressive des standards sociaux.
François-Xavier Bellamy (Les Républicains) partage l’impossibilité d’imposer un seul SMIC en raison des “modèles économiques tellement différents”. Il souligne que l’Union européenne n’a pas à s’occuper du droit du travail, qui doit rester “national” et adapté à la “situation économique du pays”. Pour lui, la souveraineté nationale prime sur une harmonisation forcée.
Raphaël Glucksmann (Alliance Place Publique – Parti Socialiste) met en avant le “paradoxe” d’un marché économique commun sans règles sociales harmonisées. Il défend une harmonisation “par le haut” des salaires avec des critères de convergence, proposant un salaire minimum équivalent à “au moins 65% du salaire médian” dans chaque État membre, avec une trajectoire de convergence progressive. Il insiste sur la “solidarité” européenne, où les pays riches devraient transférer des fonds vers les pays pauvres pour “élever leur niveau de vie” et mettre fin au “dumping social”.
Manon Aubry (La France Insoumise) est catégorique : “il y a aucune fatalité là-dedans”. Pour elle, il faut que la “démocratie impose sa loi à l’économie”, et elle soutient la régulation des salaires minimums.
Marie Toussaint (Les Écologistes) propose que le salaire minimum soit équivalent à “75% du salaire médian” dans chaque État. Elle insiste sur la nécessité de “trajectoires de convergence” plutôt qu’une imposition directe et met en avant la logique de “solidarité” européenne.
Marion Maréchal (Reconquête !) rejoint Bellamy sur l’idée que le droit du travail doit rester “national”, arguant que les traditions et les souhaits des peuples, ainsi que la situation économique de chaque pays, sont trop divers pour une harmonisation.
La Taxe GAFAM et la Justice Fiscale : Un Combat Inégal ?
La question de l’impôt sur les sociétés révèle une autre fracture européenne. Alors que les entreprises françaises paient 25% d’impôt sur les bénéfices, les géants du numérique (GAFAM) profitent souvent de taux d’imposition avantageux en ayant leur siège social dans des pays comme l’Irlande. L’Union européenne est-elle assez puissante pour imposer une taxation plus juste, notamment une taxe GAFAM de 15% minimum sur les bénéfices ?
Valérie Hayer rappelle qu’un projet existe au plan européen et à l’OCDE. Elle estime que c’est “fondamental” de lutter contre le “dumping fiscal” et que la décision de taxer les géants du numérique et d’avoir un impôt minimum sur les sociétés “a été prise” à l’échelle internationale.
François-Xavier Bellamy reconnaît que la France “en a le souhait” pour une question de “justice fiscale”, mais il est confronté au “refus de la plupart des pays européens”. Pour lui, c’est malheureusement une “perspective lointaine”.
Raphaël Glucksmann dénonce le fait qu’un Starbucks “paye trois fois moins d’impôts” qu’un PMU en face, parce qu’il les paye aux Pays-Bas. Il accuse l’Union européenne d’être “paralysée par ses paradis fiscaux en son sein” et propose un “taux d’imposition minimum effectif en pratique partout le même dans l’Union européenne”. Cela nécessite, selon lui, une “réforme profonde de l’Union européenne” car tant que les décisions seront prises à l’unanimité, “les paradis fiscaux seront safe”.
Manon Aubry insiste sur le fait que “bien sûr qu’on est capable” d’imposer cette taxation. Elle rappelle qu’il existe “plein de problèmes” avec les GAFAM, de l’imposition au respect des données personnelles et à la lutte contre la haine en ligne, et que tout cela doit être régulé.
Marie Toussaint soutient cette taxation en rappelant que la décision “a été prise” et qu’il faut libérer l’activité économique en France.
Marion Maréchal critique également le “dumping fiscal” et estime que certains pays européens ont une “passion pour le rôle de passager clandestin”. Pour elle, il faut libérer l’activité économique en France en l’allégeant des charges.
La Colère des Agriculteurs et l’Avenir de la PAC
La colère des agriculteurs envers l’Union européenne a été un point chaud de l’actualité récente. La Politique Agricole Commune (PAC) est accusée de favoriser les grandes exploitations au détriment des petites et d’être une machine bureaucratique infernale. Faut-il encore une PAC en 2024 ?
Tous les candidats s’accordent sur la nécessité d’une PAC, mais divergent sur sa réforme.
Valérie Hayer estime qu’il faut une PAC, mais qu’elle doit correspondre et accompagner la stratégie “Farm to Fork” pour transformer les agriculteurs en “fer de lance de la transition”.
François-Xavier Bellamy considère la PAC actuelle “profondément injuste” car elle finance “à l’hectare et à la production”, favorisant les grandes exploitations. Il propose de la refonder sur “l’emploi” et la “transition écologique”, en privilégiant la “souveraineté alimentaire” de l’Europe.
Raphaël Glucksmann insiste sur une réforme “de la cave au grenier” pour qu’elle ne favorise plus les “immenses agro-industries” mais rémunère “à l’actif”, au nombre d’employés, pour une agriculture “plus respectueuse de l’environnement” et permettant aux agriculteurs de “vivre de leur travail”.
Manon Aubry propose trois choses : changer complètement la PAC pour qu’elle soit “plus juste et plus verte”, sortir du libre-échange et contenir les marges de l’agroalimentaire, et accompagner financièrement les agriculteurs pour la transition climatique.
Marie Toussaint, comme Hayer, insiste sur la nécessité d’une PAC et critique ceux qui l’ont votée et la jugent injuste. Elle souhaite une PAC qui rémunère “à l’emploi plutôt qu’à l’hectare” et “aux bonnes pratiques écologiques”.
Marion Maréchal, tout en reconnaissant la colère des agriculteurs, défend une PAC orientée vers la “souveraineté alimentaire de l’Europe”. Elle dénonce les “objectifs de verdissement” qui, selon elle, rajoutent des “critères écologiques extrêmement lourds” et “délirants” qui mènent à la “décroissance agricole”.
La Stratégie “Farm to Fork” et les Pesticides
La stratégie “Farm to Fork” (De la ferme à la fourchette) vise à mettre en place un système alimentaire sain et respectueux de l’environnement, mais elle est critiquée par les agriculteurs pour l’usage réduit de pesticides. Les candidats voteront-ils pour les prochains textes de cette stratégie ?
Valérie Hayer défend “Farm to Fork” comme “essentielle” et assure qu’elle la défendra. Elle estime qu’il faut une PAC qui l’accompagne pour “transformer ces agriculteurs en fer de lance de la transition”.
François-Xavier Bellamy est “contre cette stratégie” qu’il juge “un tsunami de normes et d’objectifs tellement délirants et irréalisables qu’elle aboutit […] à la décroissance agricole”. Il dénonce l’hypocrisie et appelle à la “raison” et à la protection des marchés.
Raphaël Glucksmann pense que “ce ne sont pas les agriculteurs qui critiquent le plus la stratégie Farm to Fork, ce sont l’extrême droite et la droite”. Il insiste sur le fait qu’une transition est “impérative” pour protéger le climat, la biodiversité, l’eau et la santé des consommateurs.
Manon Aubry défend la “sortie programmée des pesticides qui sont dangereux pour notre santé” mais insiste sur l’accompagnement financier des agriculteurs pour trouver des alternatives.
Marie Toussaint soutient la stratégie “Farm to Fork”, la qualifiant de “gagnant-gagnant-gagnant” pour le climat, la biodiversité, l’eau et la santé. Elle veut un modèle qui permette aux paysans de “vivre dignement de leur travail”.
Marion Maréchal se positionne comme “contre cette stratégie”, la jugeant “très séduisante” mais “un tsunami de normes et d’objectifs tellement délirants et tellement irréalisables qu’elle aboutit […] à la décroissance agricole.” Elle privilégie la protection des marchés et la raison.
Prioriser les Produits Français et la Situation Économique Européenne
Le débat sur les tomates bio espagnoles, lancé par Ségolène Royal, a mis en lumière la question de la concurrence déloyale au sein de l’UE et la nécessité de prioriser les fruits et légumes français.
Valérie Hayer estime qu’il faut “soutenir nos agriculteurs” tout en maintenant les échanges au sein de l’UE. Elle insiste sur la “concurrence loyale”, avec les mêmes règles partout en Europe, et des contrôles sanitaires stricts pour les produits extérieurs à l’UE.
François-Xavier Bellamy appelle à “harmoniser les normes de production à l’échelle du continent européen”. Il juge “profondément injuste” la concurrence de produits espagnols qui ne respectent pas les mêmes normes que les producteurs français.
Raphaël Glucksmann, pour les écolos, veut des “règles qui soient les meilleures pour l’environnement et pour la santé au niveau de l’Union européenne”. Il n’est pas contre prioriser le français, mais préfère le “local” et les “circuits courts”.
Manon Aubry partage l’idée que “dans l’Union européenne les règles soient les mêmes pour tous” et qu’on ne peut pas imposer des règles plus compliquées aux Français. Elle insiste également sur la garantie du label bio pour les produits extérieurs à l’UE.
Marie Toussaint soutient la priorisation des produits français, notamment dans les “cantines scolaires, universitaires, au Crous, dans les cantines d’entreprise”, car la moitié des fruits et légumes consommés sont importés.
Marion Maréchal critique le fait que “nous n’ayons pas les mêmes règles dans différents États de l’Union européenne”. Elle insiste sur l’importance d’avoir des normes harmonisées pour éviter la “concurrence déloyale”.
Enfin, sur la détérioration de la situation économique européenne (récession en Allemagne, prévisions de croissance à la baisse), et les mesures d’économie de Bruno Le Maire, les avis sont partagés.
Valérie Hayer soutient qu’il faut “assainir nos dépenses” en agissant sur les dépenses de fonctionnement et en maintenant une “stratégie d’investissement […] sur la transition verte et énergétique”.
François-Xavier Bellamy est catégorique : “il faut faire des économies”, que le gouvernement actuel “s’interdit à faire depuis des années”. Il cite des exemples comme le RSA versé aux étrangers, l’audiovisuel public ou le régime chômage des intermittents.
Raphaël Glucksmann dénonce Bruno Le Maire qui “coupe les fonds dans l’écologie, dans la recherche, dans les aides sociales”, soit “l’inverse de ce qu’il faudrait faire”. Il appelle à “réencastrer l’économie dans les limites planétaires” et à chercher l’argent “dans la poche des milliardaires”.
Manon Aubry rejoint Glucksmann : l’argent “existe, il faut juste aller le chercher”. Elle dénonce la spirale de la dépense publique et les économies faites sur des postes essentiels comme la prime rénov.
Marie Toussaint estime que Bruno Le Maire “utilise le drapeau de la dette pour en réalité faire des économies sur nos écoles”, au lieu de “faire des économies sur le dos des gens qui galèrent” et d’aller “chercher l’argent là où il est”, notamment auprès des milliardaires.
Marion Maréchal estime qu’il faut “assainir nos dépenses publiques”, notamment en réduisant les dépenses de fonctionnement.
Ces élections européennes sont un carrefour crucial pour l’avenir économique du continent. Les débats ont révélé des visions profondément différentes, allant de la souveraineté nationale à la solidarité européenne, de la régulation à la libéralisation, de la transition écologique ambitieuse à la prudence économique. Le choix des citoyens sera déterminant pour définir la trajectoire de l’Europe dans les années à venir, face à des défis qui ne cessent de croître.
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