Il y a des voix qui ne s’éteignent jamais. Celles qui, même fatiguées par le temps, résonnent avec la force d’une vérité trop longtemps tue. À 83 ans, la voix d’Eddy Mitchell est de celles-là. L’icône du rock français, le “Schmoll”, l’éternel gamin de Belleville, a choisi de parler. Non pas pour chanter la gloire passée, mais pour dire le désenchantement, la blessure et le refus du pardon. Au cœur de cette prise de parole tardive et fracassante : cinq trahisons. Cinq actes qu’il juge impardonnables, tous liés à la mort de celui qu’il appelait son “frère”, Johnny Hallyday.
Pendant des décennies, Eddy Mitchell a cultivé une image d’artiste à contre-courant, un homme de principes dans un showbiz qu’il a toujours jugé hypocrite. Il n’a jamais aimé les faux-semblants. Cette ligne de conduite, il la tient de ses origines. Claude Moine, son vrai nom, n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche. Fils d’employé de métro, il a grandi dans le Paris populaire d’après-guerre, où la dignité et la parole donnée comptaient plus que tout. Le rock’n’roll, découvert avec Elvis, fut son évasion, mais son éthique est restée celle de Belleville : l’authenticité brute, sans filtre, sans calcul.
C’est cette même authenticité qui a scellé son amitié légendaire avec Johnny Hallyday. Une fraternité de plus d’un demi-siècle. Sur scène, ils étaient les “Vieilles Canailles”, deux monstres sacrés partageant le même feu. En privé, ils étaient des frères, se protégeant et s’admirant. Eddy est devenu le parrain de Laura Smet, la fille aînée de Johnny. Un lien scellé non pas par le showbiz, mais par le cœur, un lien qu’il a toujours pris avec un sérieux quasi sacré.

Puis, le 5 décembre 2017, Johnny meurt. La France pleure son idole, Eddy perd un frère. Dans un premier temps, il se mure dans le silence, étouffé par une douleur trop intime pour être exposée sur la place publique. Mais très vite, le deuil se transforme en ce qu’il perçoit comme un “spectacle”. Les hommages officiels, les produits dérivés, les concerts souvenirs… L’émotion devient une marchandise, la mémoire un produit marketing. L’homme qui incarnait la liberté et l’excès est, selon lui, “impacté, prêt à la vente”.
Le point de rupture, la trahison initiale qui va déclencher sa colère froide, est la découverte du testament américain de Johnny. Un document qui déshérite ses deux premiers enfants, David et Laura, au profit exclusif de sa veuve, Laeticia Hallyday. Pour Eddy, c’est une déflagration. Pas une question d’argent, mais une question d’honneur. Une trahison absolue de la valeur la plus sacrée : la famille. “Jamais un père ne devrait désavouer ses enfants”, lâchera-t-il.
Dès lors, Eddy Mitchell prend position. Non pas dans les médias, qu’il exècre, mais en privé, puis publiquement, par nécessité morale. Il se range du côté de sa filleule, Laura. “Je suis son parrain, pas pour faire joli. Quand elle pleure, c’est moi qui dois la consoler.” Cette phrase, simple et bouleversante, révèle la profondeur de son engagement et de sa blessure.
Aujourd’hui, à 83 ans, dans une parole rare et sans concession, il dresse la liste de ceux qu’il ne pardonnera jamais.
La première sur cette liste est Laeticia Hallyday. Il lui reproche d’avoir orchestré la transformation du deuil en “campagne promotionnelle”. Il dénonce ce qu’il appellera dans une formule choc un “Disneyland mortuaire”. Les albums posthumes, les monuments… Pour lui, tout cela est une profanation, une mise en scène qui efface l’homme au profit d’une légende rentable. Il lui reproche la trahison du clan, la fracture familiale.
La deuxième trahison est celle de l’industrie du disque. Ces maisons de disques qui, selon lui, “n’ont pas attendu qu’il soit froid pour le découper en vinyle”. Il voit dans cette précipitation une cupidité obscène, un manque de respect total pour l’artiste et sa mémoire. Eux qui n’ont vu dans la mort de Johnny qu’une opportunité commerciale.

La troisième est celle des producteurs et des médias. Il fustige la “mascarade”, l’exploitation du deuil, l’obsession de vendre du souvenir avant même que les larmes ne soient sèches. Il refuse de “se déguiser en nostalgie rentable” et décline toutes les invitations aux cérémonies qu’il juge hypocrites. Il en veut à ce système qui a profité de la douleur pour faire de l’audience et vendre du papier.
La quatrième trahison, il la réserve à certains “faux amis” et profiteurs qui ont gravité autour de l’idole, ceux qui ont participé à ce “spectacle” et validé la transformation de Johnny en produit.
Mais la cinquième trahison, la plus douloureuse, la plus profonde, est celle de Johnny Hallyday lui-même. Ce n’est pas à l’homme qu’il aimait qu’il en veut, mais à celui qui a “laissé derrière lui un chaos”. Dans une phrase murmurée, lourde de déception, il confie : “Il aurait dû savoir ce qu’il laissait derrière lui”. Et c’est là que réside le nœud du drame pour Eddy : il ne peut pas pardonner à son ami d’avoir permis que tout cela arrive, d’avoir signé ce testament, d’avoir laissé sa famille se déchirer et son héritage être souillé. “Je ne lui en veux pas, mais je ne peux pas lui pardonner”, dit-il.
Cette phrase résume tout. Le pardon, pour Eddy Mitchell, n’est pas une option. Ce ne serait pas de la grandeur d’âme, mais un renoncement. Pardonner serait oublier. Et oublier serait trahir ses propres principes, cette ligne de conduite venue de Belleville, basée sur la loyauté et l’authenticité.
À 83 ans, Eddy Mitchell n’est pas un homme en colère, il est un homme d’une lucidité implacable. Il est le survivant d’une époque où la parole d’un homme avait un poids, où l’amitié était un pacte de sang. Il a tout vu, tout donné, et il a le sentiment d’avoir tout perdu, non seulement un ami, mais aussi un idéal. En brisant le silence, il ne cherche pas à régler des comptes. Il cherche à rétablir une vérité, la sienne. Et dans cette vérité nue, il y a de l’amour, une perte immense, mais surtout, le refus catégorique de trahir. Il préférera toujours le silence à la compromission, et la vérité, même douloureuse, à la gloire factice.

News
Le joint à l’Élysée : L’incroyable anecdote de Florent Pagny qui prouve qu’il restera l’éternel provocateur de la chanson française
Florent Pagny n’a jamais eu sa langue dans sa poche. C’est un fait. À 63 ans, et alors qu’il mène…
Hugues Aufray « fauché » à 96 ans ? La vérité sur sa décision radicale de « tout donner » pour éviter une guerre à la Hallyday
À 96 ans, alors que la plupart des hommes aspirent à un repos mérité, Hugues Aufray, lui, continue de sillonner…
Lino Ventura : Les 5 Trahisons que le Colosse n’a Jamais Pardonnées
Derrière ce regard d’acier, cette mâchoire serrée qui incarnait la droiture et la force tranquille du cinéma français, il y…
Sophie Marceau : “Je Ne Pardonnerai Pas” – 40 Ans de Rancœur de l’Icône Française
En 2016, un coup de tonnerre ébranle le monde feutré du cinéma français. Sophie Marceau, l’icône nationale, “l’éternelle fiancée de…
Brigitte Bardot, 90 Ans : La Solitude d’une Icône Hantée par le Regret de son Fils Unique
Brigitte Bardot. Un nom qui claque comme un mythe, qui évoque instantanément le soleil de Saint-Tropez, la liberté sexuelle et…
Michel Drucker : Les révélations poignantes de sa femme Dany Saval sur sa vérité cachée
Pendant plus d’un demi-siècle, son visage a été celui du dimanche. Un sourire indéfectible, une bienveillance légendaire et ce canapé…
End of content
No more pages to load





