C’est une histoire qui écorne l’image lisse et pieuse que l’on se faisait de l’une des figures les plus emblématiques et mystérieuses du rap français. Mélanie Georgiades, connue de tous sous le nom de Diam’s, est aujourd’hui au cœur d’une tempête médiatique et personnelle dévastatrice. Loin des studios d’enregistrement et de sa nouvelle vie dédiée à la spiritualité, l’ex-rappeuse est accusée publiquement par une femme du nom de Sara, première épouse de son mari Faouzi Tarkhani, d’être une « briseuse de ménage ». Un témoignage poignant, rempli de colère et de douleur, qui lève le voile sur un drame familial complexe, où se mêlent amour, trahison et religion.

Le visage de cette affaire, c’est celui de Sara. Une femme et une mère de famille qui, jusqu’à récemment, vivait en Tunisie avec son mari, l’écrivain et ex-rappeur non-voyant Faouzi Tarkhani. Ensemble, ils ont construit une vie, une famille, et ont eu trois enfants, aujourd’hui âgés de 11, 10 et 8 ans. Un équilibre qui, selon elle, aurait été brutalement dynamité il y a deux ans. La cause de cette explosion ? L’entrée en scène de Diam’s.

« Depuis deux ans, mon mari mène la belle vie avec Diam’s », lâche Sara, la voix tremblante mais déterminée, dans une interview exclusive qui fait l’effet d’une bombe. Ses mots sont durs, ses accusations directes. « Cette femme m’a pris mon mari, ce qui a détruit mon foyer. Elle ne s’applique pas les leçons qu’elle donne aux autres », vitupère-t-elle, faisant référence à l’image publique de Diam’s, qui prône des valeurs de morale et de droiture depuis sa conversion à l’islam et son retrait de la scène musicale.

Pour Sara, il ne s’agit pas d’une simple rencontre, mais d’un acte délibéré, d’une manipulation orchestrée. Elle décrit son mari et sa nouvelle compagne comme « deux grands manipulateurs, qui dissimulent la vérité à leurs fins personnelles ». La douleur de la trahison est palpable, mais c’est la manière dont les choses se seraient produites qui ajoute à l’amertume. « Mon mari s’est débarrassé de nous comme des paquets », confie-t-elle. Une phrase terrible qui résume le sentiment d’abandon et de mépris qu’elle ressent.

Mais comment Diam’s, si discrète et retirée du monde, a-t-elle pu croiser la route de Faouzi Tarkhani ? L’histoire, telle que la raconte Sara, semble presque scénarisée. Tout aurait commencé par un article de presse. Faouzi Tarkhani, lui-même ancien artiste et écrivain, avait publié un texte dans les colonnes de “L’Obs”. Il y décrivait son identité complexe, expliquant qu’être salafiste ne l’empêchait nullement d’aimer le camembert, Flaubert et l’école de la République. Un profil atypique qui aurait piqué la curiosité de Mélanie Georgiades.

« Diam’s l’a contacté », affirme Sara. Elle aurait été séduite par ce discours, par cet homme. De là, une relation se serait nouée, dans le dos de l’épouse et de la mère de famille. Une relation qui a rapidement conduit à une rupture brutale. Faouzi Tarkhani quitte le domicile familial, laissant Sara et ses trois enfants pour fonder un nouveau foyer avec l’ex-star. Un foyer au sein duquel un nouvel enfant, Abraham, est né en 2015, scellant cette nouvelle union.

Si la douleur d’une femme trahie est au centre de ce témoignage, le véritable drame, selon Sara, est celui que vivent ses enfants. Elle les décrit comme étant « très malheureux » depuis le départ soudain de leur père. La situation serait si grave que sa fille aînée, âgée de 11 ans, ferait « régulièrement des malaises ». Une somatisation de l’angoisse et du chagrin qui témoigne de la profondeur de la blessure infligée à cette famille. L’absence du père, combinée à la nature publique de la nouvelle relation de celui-ci, crée une situation intenable pour ces jeunes esprits.

Sara ne se contente pas de crier sa douleur ; elle se bat. Un combat sur plusieurs fronts. D’abord, pour la garde et le bien-être de ses enfants. Ensuite, un combat judiciaire. Elle affirme que son ex-mari ne lui aurait pas versé la pension alimentaire due pour l’éducation de leurs enfants. Une plainte aurait été déposée pour non-paiement. Parallèlement, une procédure de divorce est en cours en Tunisie, où le couple résidait. Le jugement était attendu avec impatience, car il devait statuer non seulement sur la séparation, mais aussi sur les obligations financières d’un père qui, selon Sara, a failli à ses responsabilités.

Cette affaire jette une lumière crue sur Diam’s. L’artiste, qui avait trouvé la paix dans la religion après une carrière tumultueuse marquée par le succès et la dépression, se retrouve propulsée à la une des magazines “people” pour une raison qu’elle n’aurait jamais imaginée. Celle qui parlait d’apaisement et de valeurs morales est désormais dépeinte comme une “briseuse de foyer”. Pour Sara, l’hypocrisie est totale. Elle en veut terriblement à cette femme qui, à ses yeux, incarne une contradiction flagrante entre ses discours publics et ses actes privés.

Elle a détruit mon foyer » : une femme accuse Diam's d'avoir volé son mari

La détresse de Sara est celle de nombreuses femmes qui voient leur vie basculer du jour au lendemain. Mais son cas est particulier en raison de la notoriété de sa “rivale”. Chaque apparition publique, chaque interview de Diam’s sur sa nouvelle vie est une source de souffrance supplémentaire. Comment se reconstruire quand l’homme que vous avez aimé et la femme qui vous l’a “pris” s’affichent, même discrètement, comme le symbole d’un nouvel amour, potentiellement construit sur les ruines de votre propre bonheur ?

L’histoire de Sara, Faouzi et Diam’s est un triangle amoureux tragique et moderne. Il soulève des questions complexes sur l’amour, la responsabilité parentale et l’image publique. Faouzi Tarkhani, pris entre deux femmes, deux vies, est décrit par sa première épouse comme un homme qui a choisi la facilité et la notoriété, oubliant ses premiers engagements. Diam’s, quant à elle, reste silencieuse, fidèle à sa décision de se retirer de la sphère médiatique. Mais ce silence, face à des accusations aussi graves, devient assourdissant.

Pour l’instant, seule la voix de Sara résonne. C’est la voix d’une femme blessée, d’une mère qui se bat pour ses enfants, d’une épouse qui demande des comptes. Son témoignage, qu’il soit entièrement factuel ou teinté de la colère d’une femme éconduite, a le mérite de montrer l’envers du décor. Derrière les images publiques, qu’elles soient celles d’une star repentie ou d’un intellectuel atypique, il y a des vies brisées, des cœurs en miettes et des enfants qui paient le prix fort des choix des adultes.

Le drame de Sara est un rappel brutal que les histoires de cœur, surtout lorsqu’elles impliquent des personnalités publiques, ne sont jamais simples. Elles laissent des cicatrices indélébiles. Et tandis que certains « mènent la belle vie », d’autres ramassent les morceaux d’un foyer détruit, en se demandant comment et pourquoi tout a basculé.