Sur le plateau survolté de “Touche pas à mon poste !”, l’ordinaire est de disséquer l’actualité, de créer le débat et, souvent, de s’écharper dans une cacophonie joyeuse. Pourtant, il suffit parfois d’une simple question de Cyril Hanouna pour fendre l’armure et révéler des facettes insoupçonnées de ceux qui animent nos soirées. La question, inspirée par l’histoire touchante d’un grand-père reprenant ses études, était simple : “Si vous pouviez reprendre les études, vous feriez quoi ?”

Ce qui aurait pu n’être qu’un tour de table anecdotique s’est transformé en un rare moment de confessions intimes, de rêves secrets et, bien sûr, de “bolosseries” inévitables. Loin de leurs personnages médiatiques, les chroniqueurs ont ouvert une fenêtre sur leurs aspirations profondes, prouvant qu’il n’est jamais trop tard pour rêver, même si c’est pour devenir la reine du pôle dance ou pour… comprendre ses collègues.

Le premier à se lancer fut Raymond Aabou, fidèle à sa franchise. Loin des débats politiques, son rêve est plus terre à terre, mais tout aussi passionné : la cuisine. “Moi, si je pourrais, je ferais de la cuisine en hôtellerie”, a-t-il lancé, s’imaginant déjà ouvrir son propre restaurant. Une ambition concrète qui tranche avec l’agitation du plateau.

Mais la première véritable onde d’émotion est venue de Kelly Vedovelli. Habituellement perçue comme la touche glamour et parfois naïve de l’émission, la jeune femme a surpris tout le monde par la profondeur de son souhait. “Moi, je pense que je m’occuperai des enfants”, a-t-elle confié d’une voix posée. Loin d’une simple envie de “puricultrice”, son projet est plus spécifique et plus touchant : “Plus les enfants qui n’ont pas de parents, les foyers, les trucs comme ça. Ça m’intéresserait énormément.”

Une vocation sociale, un désir d’aider les plus fragiles, qui a immédiatement suscité la tendresse de Cyril Hanouna. “C’est mignon ça”, a-t-il réagi, avant que la réalité administrative ne reprenne ses droits. “Malheureusement, je n’ai pas du tout les études pour faire ça”, a regretté Kelly, ajoutant avec franchise : “Il faut le bac, j’ai pas le bac.” L’échange qui s’ensuivit fut un pur moment de TPMP : alors qu’Hanouna l’encourageait, lui assurant qu’elle pouvait le passer en candidat libre, le reste du plateau oscillait entre soutien et moquerie affectueuse, Gilles Verdez lui lançant même un “ça vous irait très bien” qui a provoqué l’hilarité générale.

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À l’autre bout du spectre des rêves, Danielle Moreau a offert au public ce qu’il attendait d’elle : une confession à la fois lunaire et terriblement attachante. Après avoir rappelé qu’elle avait déjà un BTS de secrétariat de direction – “pour rassurer ma maman” – elle a révélé son ambition ultime : “Je ferais des cours de chant et de danse… faire une comédie musicale, c’est mon rêve !” Et pas n’importe laquelle : “Hello, Dolly ! C’est un rôle de vieille”, a-t-elle précisé avec un enthousiasme qui a fait hurler de rire le plateau, avant d’entonner la chanson. La réaction de Cyril Hanouna fut aussi immédiate que cruelle : “S’il y a des producteurs qui nous regardent, ça va leur éteindre la télé !”

Les confessions se sont enchaînées, dessinant un portrait éclectique de la tablée. Michel, toujours énigmatique, a hésité entre deux extrêmes : “une école de pôle dance ou pilotage”. Le choix du pôle dance a évidemment fait bondir l’animateur. “Mais pour faire quoi ?”, s’est-il exclamé. “J’adore cette discipline”, s’est défendu Michel, avant de se faire vanner : “Tu aimes les barres ? Prends le métro, nous emmerde pas !”

Plus sérieux, Gilles Verdez a exprimé un véritable regret, celui d’avoir arrêté ses études d’histoire “au milieu du temps”. Un regret immédiatement transformé en opportunité par Hanouna : “Vous allez avoir du temps”, lui a-t-il glissé, faisant référence aux possibles changements de l’émission. C’est alors que Jean-Michel Maire a révélé avoir, lui, un doctorat d’histoire et une licence de géographie, ce qui a laissé tout le monde pantois. “Ça se voit pas”, a admis l’intéressé.

Mais la palme de la meilleure justification est revenue à Isabelle Morini-Bosc. Après avoir rappelé ses études d’interprétariat (anglais, espagnol, allemand) dont il ne “lui reste rien”, elle a partagé son nouveau projet : “J’aimerais reprendre des études sur le comportement animal, l’éthologie…” La chute fut magnifique : “…comme ça, je vous comprendrai.” Une vanne brillante qui a prouvé que l’esprit peut être plus aiguisé que n’importe quel diplôme.

Finalement, le tour de table est arrivé à l’expert-comptable de l’émission, Cyril Hanouna lui-même. Mais la discussion a rapidement dévié de ce qu’il voudrait étudier à ce qu’il est. Car le véritable “super-pouvoir” de l’animateur n’est pas son diplôme de comptabilité, mais une faculté bien plus rare : sa mémoire. “Un de vos plus gros talents, ce n’est pas les diplômes, c’est la mémoire. Vous m’avez toujours impressionné”, a lancé Bernard Montiel, soulignant son hypermnésie. “Tu retiens tout ce que tu lis, tout ce que tu vois, tout ce que tu entends.”

Pour illustrer ce talent hors norme, Montiel a alors pris le contrôle de l’émission pour raconter une anecdote fascinante qui semblait tout droit sortie d’un film. Une histoire qui montre comment un talent brut peut changer un destin, bien plus sûrement qu’un CV.

L’histoire se déroule il y a des années. Vincent Labrune, avant de devenir le puissant président de la Ligue de Football Professionnel, n’est alors qu’un “simple conseiller éditorial” dans la boîte de production de Jean-Luc Delarue. Il se retrouve dans un avion, invité par TF1, aux côtés du titan Robert Louis-Dreyfus, alors patron de l’Olympique de Marseille.

Dans l’avion, la conversation s’engage sur la meilleure équipe de foot de tous les temps. Chacun y va de son compliment, tentant de “cirer les bottes” de Dreyfus en citant l’OM. Mais Labrune, lui, annonce : “Argentine 82”. Dreyfus, amusé, lui rétorque qu’il n’était même pas né. C’est alors que le génie de Labrune se déploie.

“Il commence à raconter tout le déroulé du match”, raconte Montiel, captivant le plateau. “Le remplaçant, à quel moment il rentre, qui marque un but… Il connaissait tout le match alors de mémoire, comme ça.” L’anecdote, bien que racontée avec quelques interruptions chaotiques typiques de TPMP, a frappé les esprits.

La chute de l’histoire est un véritable coup de théâtre. Bernard Montiel conclut : “Dreyfus entend sa mémoire, entend ses capacités mémorielles. Il lui a donné sa carte de visite en disant : ‘Venez me voir lundi’. 15 jours après, il était patron de l’Olympique de Marseille !”

Une histoire incroyable qui a laissé les chroniqueurs sans voix, illustrant parfaitement que la mémoire, la vivacité d’esprit, sont des atouts maîtres. Pour prouver que cette mémoire n’est pas une légende, Hanouna, qui n’a pas appelé Labrune “depuis peut-être 10 ans”, a pris un papier et a écrit de mémoire le numéro de téléphone de l’actuel patron de la LFP, sous le regard ébahi de Montiel qui a confirmé l’exactitude du numéro.

Ce segment de TPMP, parti d’une simple question sur les études, a finalement offert bien plus : une plongée dans les rêves intimes de ceux qui font le show, de la vocation sociale de Kelly au rêve de gloire de Danielle. Mais il a surtout été une démonstration éclatante que si les diplômes sont une voie, les talents innés, comme la mémoire prodigieuse de Cyril Hanouna ou l’esprit d’analyse de Vincent Labrune, sont des forces capables de redéfinir une destinée en un seul vol d’avion.