Dans le monde du rock, où les images sont souvent figées dans l’éternelle jeunesse et la rébellion, il est des nouvelles qui surprennent autant qu’elles touchent. David Hallyday, à 59 ans, icône de la pop et du rock français, fils de deux légendes absolues, vient de partager la sienne. Et elle est à la fois bouleversante, tendre et profondément humaine. L’artiste, d’ordinaire si pudique et réservé sur sa vie privée, a ouvert son cœur lors d’une interview récente avec Ciné Télé Revue. La nouvelle ? Il est grand-père. Et ce nouveau rôle, qui le comble aujourd’hui de bonheur, l’a d’abord pris par surprise.

“Au début, ça m’a fait bizarre. J’avoue,” a-t-il confié avec un sourire désarmant, une honnêteté qui le caractérise. Cette simple phrase lève le voile sur l’homme derrière la personnalité publique. Un homme qui, malgré une vie passée sous les projecteurs, fait face aux mêmes étapes, aux mêmes questionnements que tout un chacun. Car à 59 ans, si l’âge est statistiquement dans la norme pour devenir grand-père, il reste un cap. Un cap d’autant plus symbolique que ses propres filles, Ilona (30 ans) et Emma (28 ans), sont encore, comme il le dit lui-même, “jeunes”.

Ce “bizarre” initial n’est pas un rejet, loin de là. C’est le vertige d’un instant, le temps de réaliser qu’une nouvelle page, majeure, est en train de se tourner. C’est l’écho de sa propre vie, lui qui est devenu père très tôt. “J’ai eu des enfants très jeunes moi aussi,” rappelle-t-il, comme pour mieux souligner le parallèle. Cette expérience de la paternité précoce, il ne la voit pas comme un fardeau passé, mais comme une chance renouvelée. Très vite, la surprise a laissé place à une émotion pure, une “immense joie”. La boucle est bouclée, mais d’une manière nouvelle, plus douce, peut-être plus consciente.

L’émotion était palpable dans sa voix. Si le titre de la vidéo qui rapporte ses propos parle de “larmes”, son interview parle d’un cœur “comblé”. Ce sont des larmes de joie, des larmes de sens. C’est la joie de voir sa famille s’agrandir, de voir ses filles devenir mères. C’est surtout, et c’est là que David Hallyday émeut le plus, la projection d’un avenir radieux. “Et c’est génial de pouvoir profiter de ses petits-enfants,” confie-t-il, le regard déjà pétillant à l’idée des moments à venir.

On l’imagine alors, ce “papy rock”. Oubliez l’image d’Épinal du grand-père à bascule et pipe. David Hallyday, c’est une autre énergie. Quand il se projette, ce n’est pas pour tricoter des chaussons. “Ils sont tellement mignons. Et puis quel bonheur de pouvoir faire les fous ensemble,” s’enthousiasme-t-il. L’artiste n’est jamais loin, la passion de vivre non plus. Il s’imagine déjà partager ses passions, les adapter à ce nouveau venu dans sa vie. “Faire de la moto… Enfin pas encore parce qu’ils sont tout petits. Mais c’est comme ça que je me projette !” lance-t-il dans un éclat de rire. Le mini-golf, en revanche, c’est “pour bientôt”.

Cette vision, c’est celle d’un grand-père moderne, actif, présent. Un homme qui n’a pas peur de “faire les fous”, de transmettre la joie de vivre avant les conventions. C’est peut-être aussi, en filigrane, la promesse d’être le grand-père qu’il aurait aimé avoir, ou le père qu’il a toujours tâché d’être, malgré les contraintes d’une vie hors-norme. Car David Hallyday sait mieux que quiconque ce que “vie d’artiste” signifie.

Actuellement en pleine tournée pour son spectacle “RQM pour un fou”, on pourrait le croire absorbé par l’énergie de la scène, la ferveur du public. Mais c’est là que se révèle la véritable nature de l’homme. La scène est une passion, la famille est un pilier. Il le dit sans détour : dès qu’il le peut, la carrière est mise “entre parenthèses”. Les moments “simples, tendres et sincères” auprès des siens ne sont pas négociables. Ils sont vitaux.

Dans un monde où tout va vite, où les carrières dévorent souvent la vie privée, cette déclaration sonne comme un manifeste. La famille n’est pas un accessoire, elle n’est pas un “à-côté”. Elle est le centre de tout. “La famille, c’est mon refuge, mon énergie, mon plus beau refrain,” confie-t-il avec une émotion qui, cette fois, ne se cache pas. C’est le cœur d’un poète qui parle, celui d’un homme qui a trouvé son équilibre. La musique lui donne sa voix, mais sa famille lui donne sa force.

Cette nouvelle paternité indirecte, ce rôle de grand-père, ne vient pas s’ajouter à sa vie : elle vient la couronner. Elle vient donner un sens nouveau à sa propre histoire. Lui, le “fils de”, qui a dû se battre pour se faire un prénom, est devenu un patriarche. Un patriarche à sa manière, en jean et guitare, mais un patriarche tout de même. Un point d’ancrage pour Ilona, Emma, et désormais pour ce petit-fils qui aura la chance de grandir avec un grand-père qui sait ce que “profiter” veut dire.

La nouvelle a, bien sûr, ravi ses fans. Sur les réseaux sociaux, les messages de félicitations ont afflué, tous soulignant l’humanité de l’artiste. “Profondément humain et sincère,” c’est ainsi que l’interview se conclut, et c’est ce que le public retient. Loin des clichés du rockeur distant, David Hallyday offre le visage d’un homme de son temps, un homme qui n’a pas peur de ses émotions, qui assume ses “bizarreries” et qui célèbre ses joies.

Il y a quelque chose de profondément touchant à voir cet artiste, qui a traversé les tempêtes médiatiques et les drames personnels, trouver un tel apaisement dans ce rôle. C’est un rappel que la vie, malgré ses complexités, se résume souvent à ces bonheurs essentiels. La naissance d’un enfant, la joie d’une famille unie.

Alors que sa tournée continue de remplir les salles, une nouvelle mélodie s’est ajoutée à sa playlist personnelle. Une mélodie plus douce, peut-être, faite de rires d’enfant et de projets de mini-golf. David Hallyday est un artiste accompli. Il est désormais aussi un grand-père comblé. Et dans son regard, c’est tout l’amour d’un homme ému, qui a “eu du mal à y croire” mais qui, aujourd’hui, est prêt à “faire les fous”. C’est peut-être ça, finalement, le plus beau refrain de sa vie.