Trois artistes féminines ont annoncé mercredi 16 juillet l’annulation de leur prestation prévue aux Francofolies de Spa en Belgique en raison de la présence controversée du chanteur franco-israélien Amir. Comme plusieurs militants propalestiniens, elles l’accusent de soutenir la politique de Benyamin Netanyahou. Un « déferlement de haine antisémite » dénonce sa maison de disques.


Amir en concert le 21 août 2017 à Saint-Loup. | ALEXANDRE BERGALASSE / ARCHIVES OUEST-FRANCE

Plusieurs artistes qui devaient se produire aux Francofolies de Spa en Belgique ont décidé d’annuler leur prestation en raison de la présence du chanteur franco-israélien Amir, accusé par des militants propalestiniens de soutenir la politique de Benyamin Netanyahou, a-t-on appris mercredi 16 juillet 2025.

Il s’agit de trois artistes féminines, la chanteuse franco-suisse Yoa et deux musiciennes du collectif belge de street art Who’s That Girl, a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) la direction du festival. Un « déferlement de haine antisémite » selon la maison de disques du chanteur, Parlophone (groupe Warner).

« Un sergent de l’armée israélienne »

Des appels au boycott d’Amir ont été largement relayés sur les réseaux sociaux ces derniers jours, notamment par les militants d’un mouvement propalestinien de Liège baptisé Liège Occupation Free. Ce mouvement accuse le chanteur, qui doit se produire vendredi à Spa, d’être « un sergent chef de l’armée israélienne » et de soutenir le « génocide » dans le territoire palestinien de Gaza.

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En conséquence, « j’ai décidé de me retirer des Francofolies de Spa », a réagi sur son compte Instagram Raquel Almeida alias DJ RaQL, une Bruxelloise d’origine capverdienne, dont le collectif Who’s That Girl veut promouvoir les artistes femmes issues des minorités de genre. « Je préfère rester alignée avec mes valeurs et mon engagement pour la Palestine », a-t-elle ajouté.

DJ RaQL devait se produire dimanche à ce festival prévu sur quatre jours à partir de jeudi. Yoa devait quant à elle chanter vendredi, le même jour qu’Amir.

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Un discours ambivalent

Dans un communiqué, la direction des Francofolies a reconnu avoir reçu ces quinze derniers jours de nombreux appels à la déprogrammation d’Amir, tout en annonçant sa décision de le maintenir. « Nous sommes révoltés par la tragédie en cours à Gaza » et « il est compréhensible que des citoyen (nes) et des artistes nous interpellent sur les engagements d’un artiste à l’affiche », a fait valoir le festival.

Mais concernant Amir, « aucune prise de parole propagandiste n’a jamais été observée sur scène » et « nous ne sommes pas en mesure d’évaluer moralement sa trajectoire personnelle » autrement que par ses chansons traitant de « thèmes universels et consensuels tels que l’amour, la fête, la quête de soi et la résilience ».