Le studio de RMC, d’ordinaire habitué aux débats vifs et aux échanges musclés, a été le théâtre d’un affrontement d’une rare intensité. L’invité n’était autre que Michel Onfray, philosophe prolifique, polémiste redouté, et, selon ses propres termes, “paria des médias”. Ce qui devait être une interview s’est rapidement transformé en un véritable réquisitoire, un “bulletin info de l’apocalypse” où l’invité, d’une voix calme mais chargée d’une colère froide, a “recadré sèchement” son interlocutrice, donnant lieu à une séquence qui restera dans les annales.
L’ambiance était électrique dès les premières minutes. Michel Onfray n’est pas venu pour analyser l’actualité, il est venu pour prononcer l’oraison funèbre d’une civilisation. “La France n’est plus, c’est fini”, lance-t-il d’emblée, peignant le tableau d’un retour à “l’âge de Pierre”, à “la loi de la jungle”, où “bientôt nous chasserons le mammouth à côté de la Tour Eiffel”. Le ton est donné. Ce n’est plus une analyse, c’est une prophétie.
Face à lui, la journaliste tente de maintenir le cap, d’introduire de la nuance, mais elle se heurte à un mur de certitudes. Le premier point de friction majeur ? L’Europe. Pas n’importe laquelle, “l’Europe de Maastricht”, celle que les Français, selon Onfray, ont clairement rejetée lors du référendum de 2005. “Ils disent ‘en 2005 on ne veut pas de cette Europe-là, on en veut une autre’”, martèle le philosophe. Il accuse l’élite politique, les “Maastrichiens” – Sarkozy et Hollande en tête – d’un déni de démocratie. “Vous n’avez pas voulu de l’Europe, vous l’aurez quand même”, résume-t-il, citant en preuve le traité de Lisbonne de 2008, qui a, selon lui, bafoué le vote populaire.
La tension monte d’un cran lorsque la journaliste évoque les félicitations de Marine Le Pen envers le nouveau président argentin, Javier Milei, le “cinglé à la tronçonneuse”. Elle y voit une marque de zèle, une proximité idéologique. Michel Onfray bondit sur l’occasion. Il rappelle que personne sur le plateau n’a mentionné qu’Emmanuel Macron avait, lui aussi, envoyé un message de félicitations.

La journaliste tente de se défendre : “C’est les usages diplomatiques !”. La réponse d’Onfray est cinglante, dénonçant un deux poids deux mesures flagrant : “Ah bah alors voilà ! Dites-le quand il s’agit de Marine Le Pen ! Donc quand il s’agit de Marine Le Pen c’est une dangereuse fasciste […] mais quand il s’agit de Macron, c’est un usage diplomatique !”.
Acculée, la journaliste tente de reprendre la main : “Mais là vous pouvez pas mélanger les torchons et serviettes, j’ai envie de dire !”. C’est peine perdue. Michel Onfray a flairé le sang. “Mais tout le monde comprend”, rétorque-t-il, “c’est-à-dire que vous passez à Macron ce que vous ne passez pas à Marie Le Pen”. Le piège médiatique, selon lui, vient de se refermer en direct.
La discussion s’envenime. La journaliste l’interroge sur la victoire de Geert Wilders aux Pays-Bas, un candidat “anti-islam, anti-Europe”. Onfray la coupe net. “Il n’est pas anti-Europe”, corrige-t-il, “il est contre une certaine Europe”. C’est là qu’il livre l’une de ses charges les plus violentes contre le prêt-à-penser médiatique. “Cette idée que vous avez […] d’imaginer que si on est contre l’Europe libérale, on est contre l’Europe, c’est une idée politique”. Il martèle : “Moi je suis contre l’Europe libérale, non pas parce qu’elle est Europe, mais parce qu’elle est libérale !”.
Pour enfoncer le clou, il se lance dans une démonstration par l’absurde, visant à vider le mot “Europe” de son sens : “Je rappelle que Napoléon défendait l’Europe, que Hitler défendait l’Europe, que plein de gens défendent l’Europe… L’Europe, ça veut rien dire !”. L’estocade survient, sèche, méprisante : “Moi je crois qu’il faut que vous arrêtiez d’essayer de dire des trucs, ça vous fatigue déjà !”.
La journaliste, visiblement déstabilisée, change de ton. Elle passe de la confrontation à la psychologie : “Michel Onfray, ça fait longtemps que je vous interviewe régulièrement, et je vous trouve aujourd’hui particulièrement… presque agressif. C’est-à-dire presque comme un animal blessé qui se dirait ‘il faut qu’on se batte’”.
L’image est forte, mais elle fait exploser le philosophe. “Mais je serais mort si je n’avais pas supporté ça ! Ça fait des années que ça se passe comme ça !”. C’est alors qu’il sort l’argument qui fait basculer l’interview dans le surréalisme : “Moi je vous rappelle que […] je suis interdit de service public ! Je suis interdit de service public !”. La plainte est d’autant plus ironique qu’elle est formulée depuis les studios de RMC, l’une des plus grandes plateformes médiatiques du pays, propriété du groupe BFM TV. L’animal blessé dénonce sa cage dorée, se plaignant d’être réduit au silence sur une antenne nationale.

L’échange se poursuit sur les thèmes de prédilection du philosophe : la “décivilisation”. Il évoque les manifestations “à la Traoré”, le laxisme de la justice, l’histoire de cet homme arrêté avec un couteau de 25 centimètres. “Qu’est-ce que vous faites avec un couteau de 25 cm sur vous pour aller, dit-on, au bal gentiment ?”. Il raille les “contrôles au faciès” qui, selon lui, empêchent la police de faire son travail. Il se moque des promesses politiques : “C’est comme Darmanin et Macron : ‘ce crime ne restera pas impuni’ ! […] Monsieur vous n’avez pas le droit de sortir avec un couteau. Et s’il sort avec un couteau, qui le saura ? Qui le vérifiera ?”.
Mais quelle est la cause de cet effondrement ? Pour Onfray, la réponse est claire : c’est l’Europe libérale, encore elle. “Ce que produit le libéralisme, c’est ce que Marx appelle la popérisation : des pauvres de plus en plus nombreux et de plus en plus pauvres, des riches de moins en moins nombreux et de plus en plus riches”.
Cette paupérisation, selon lui, fait le lit des extrêmes, comme aux Pays-Bas. Mais il ajoute un autre facteur, bien plus controversé : l’immigration, et plus précisément celle issue du “Maghreb islamique”. Il établit un lien direct entre immigration et délinquance : “Il y a des relations, semble-t-il, entre l’immigration et un certain nombre de faits délinquants. C’est assez facile à voir. Il y a une époque, quand vous le disiez, on était fasciste. Aujourd’hui, on est encore un peu…”. Il fustige la “componction permanente” de la France, cette repentance perpétuelle sur son passé colonial, oubliant, selon lui, les crimes du FLN.
L’interview s’achève sur ce diagnostic sans appel. Michel Onfray, l’homme “interdit de service public”, a livré sa vision d’une France terminale depuis l’un des plus grands micros du pays. En traitant son interlocutrice avec un mépris à peine voilé, en la qualifiant de fatiguée, il a appliqué à la lettre la stratégie de l’animal blessé : l’attaque comme meilleure défense. Qu’on soit d’accord avec son constat apocalyptique ou qu’on le rejette en bloc, une chose est certaine : le philosophe n’a rien perdu de sa capacité à créer l’événement, transformant une simple interview en un moment de télévision (ou de radio) brutal, clivant et, pour beaucoup, profondément malaisant.
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