Amir, chanteur français de 37 ans révélé par “The Voice” en 2014 et propulsé à l’Eurovision en 2016, a confié vivre avec un handicap auditif rare. Né sans canal auditif à l’oreille droite, il entend uniquement d’une oreille mais poursuit sa carrière avec résilience.

Lorsqu’il apparaît sur la scène française en 2014 en remportant The Voice, rien ne laisse deviner que le jeune homme cache un lourd secret médical. Deux ans plus tard, son passage remarqué à l’Eurovision confirme son statut de star montante. Derrière les lumières et les applaudissements, Amir vit pourtant avec une particularité qui aurait pu compromettre son parcours : il n’entend que d’une oreille.

Né sans canal auditif à droite, il a refusé adolescent la pose d’un implant, préférant s’accommoder de cette singularité. “J’entends en mono et pas en stéréo”, avait-il expliqué avec simplicité il y a quelques années auprès de Télé Loisirs. Loin de se considérer diminué, il estime que ce handicap l’a façonné. “Je suis né comme ça et je suis très bien”, résume-t-il avec philosophie.

On l’applaudit sur scène, on fredonne ses refrains, on admire son énergie, et pourtant peu de spectateurs connaissent ce handicap avec lequel il vit. Dans Au Tableau !, face à des enfants curieux et directs, le chanteur a accepté de répondre sans détour à leurs questions, levant le voile sur ce qui aurait pu être un frein majeur à son destin artistique. Interrogé sur cette différence, celui qui partage sa vie avec Lital a rappelé qu’il ne cherche ni excuses ni traitements de faveur.

Comment transformer un handicap en force
“Je n’ai pas tendance à me dire que je mérite des facilités parce que je suis moins bien que les autres, la preuve est que je suis devenu chanteur alors que je n’entends pas d’une oreille, c’est pas tout à fait immédiat comme parcours. Je veux tout comme tout le monde“ a-t-il confié avec transparence. Ces mots résument l’état d’esprit de ce père de famille : ne jamais se définir par le manque.

Amir reconnaît bien qu’”objectivement oui c’est un handicap“, car il arrive qu’il ne saisisse pas une phrase et doive demander à son interlocuteur de répéter. Mais il relativise aussitôt : “Dans la vie de tous les jours ça ne me gêne que très très très peu. Ça dérange les autres plus que ça ne me dérange moi.“ Plutôt que de subir sa différence, Amir en a donc tiré des avantages inattendus.

Aux enfants de Canal+, il a expliqué avec humour et simplicité : “Quand je vais dormir, je m’endors sur l’oreille qui entend. Quand je fais la sieste et qu’on m’appelle “Papa” et qu’on a besoin de moi, je suis totalement détaché du monde. Donc moi je suis très content, mais les autres moins.“ Loin de s’apitoyer, il insiste sur la philosophie qu’il s’est construite : vivre avec ce que l’on a, et même en faire une ressource. Sa capacité d’adaptation est ainsi devenue un moteur dans sa carrière d’artiste.