Les Français l’ont élue Miss France en 2009 alors qu’elle n’avait que 19 ans. Depuis, Chloé Mortaud a fait du chemin et s’est notamment installée à Los Angeles avec mari et enfants. A la tête d’une entreprise de design floral, la reine de beauté souffle aujourd’hui ses 36 bougies et s’est confiée pour “Purepeople” sur ce nouveau quotidien outre-Atlantique.

Chloé Mortaud est franco-américaine et assume pleinement sa double nationalité. Après avoir conquis le cœur de millions de Français en 2009 lors de l’élection Miss France, elle rêve désormais en langue anglaise et plus précisément, d’une carrière dans le design floral en Californie. Soutenue par son mari Dean David Neiger, elle a créé début 2024 son entreprise Fleurs by Chloé.

C’est entre deux rendez-vous et au volant de sa voiture que Chloé Mortaud nous a accordé une interview téléphonique. Spontanée, la Miss qui fête ses 36 ans ce 19 septembre 2025 nous taquine immédiatement avec le grand ciel bleu et les 25 degrés affichés ce jour-là à Los Angeles. La météo est bien plus morose à Paris et nous sommes ravis d’avoir un rayon de soleil comme elle au bout du fil.

Amicale tout en restant sérieuse dans ses réponses, celle qui est mère de trois enfants, âgés de 12 ans, 3 ans et 7 mois, nous parle alors de son nouveau métier, de son équilibre familial aux USA, de ses amies parmi les Miss et revient en fin d’interview sur le livre d’un collaborateur de Geneviève de Fontenay qui créé la polémique.

Chloé Mortaud : “L’actrice Mindy Kaling m’a félicitée pour mon travail”
Purepeople : Aujourd’hui, vous êtes flower designer à Los Angeles. En quoi ça consiste exactement ?
Chloé Mortaud : Ce n’est pas forcément un terme qui existe en France mais on pourrait le traduire par créatrice florale. Techniquement, je n’ai pas de boutique, je ne fais pas de bouquets de mariée… Je ne suis pas fleuriste ! Je travaille principalement pour des marques qui souhaitent organiser des évènements. Comme une soirée de lancement avec la presse et des people, par exemple. Et mon rôle consiste à faire la décoration florale du lieu, mettre en valeur les produits avec des fleurs, créer un univers pour les invités…

Peut-on dire que vous vivez votre rêve américain ?
Je suis encore une jeune entreprise… mais, oui, j’ai beaucoup de chance ! J’ai déjà signé des créations florales pour certaines stars et j’ai eu l’occasion de travailler pour des marques connues : le champagne Mumm, la marque de mode Sézane, les cosmétiques Detox Market… Dernièrement, j’ai décoré l’anniversaire d’une marque de bijoux de luxe. A la soirée, il y avait Kate Hudson et d’autres célébrités d’Hollywood ! L’actrice Mindy Kaling de la série The Office est venue me voir pour me féliciter, elle m’a dit : “C’est très joli ce que tu fais, tu es douée, tu as du talent.” Ça m’a fait tellement plaisir !

© BestImage, Laetitia Notarianni/Bestimage

Elle vous vient d’où, cette passion des fleurs ?
Depuis petite, j’ai des souvenirs avec ma mère dans le jardin. On passait des moments toutes les deux à regarder les couleurs des fleurs, à les sentir, à en ramasser… Et à côté de ça, du côté de mon père, je viens d’une famille d’agriculteurs. Mes grands-parents avaient un verger. Je crois que j’ai toujours été éduquée aux choses simples, à la nature…

A quoi ressemble l’une de vos journées ?
A une bonne dose de stress de bon matin ?! (rires) Une journée type, c’est mon réveil qui sonne avant 6h, puis la course en voiture pour déposer les enfants à l’école et conduire dans la foulée jusqu’au flower market, l’équivalent du Rungis en France. Tout ça, avant 9h et qu’il ferme ses portes. Vu qu’il est assez loin de chez moi, c’est sport ! Ensuite, une fois que j’ai acheté mes fleurs, je rentre à la maison les mettre au frais. Et puis, en fonction de si j’ai un évènement ou pas, je fais mes créations ou je m’occupe de mon bébé qui a 7 mois.

Chloé Mortaud : “Mon job de maman n’est jamais loin…”
Vous avez un atelier où l’on peut vous voir travailler ?
Non, je travaille depuis mon domicile et c’est une vraie chance car ça me permet d’être multitâches. Car mon job de maman n’est jamais loin… Bien sûr, il y a mon petit dernier à la maison qui demande de l’attention mais il y a aussi les deux grands pour lesquels je dois faire le taxi la journée, les emmener à droite à gauche… Je dois pouvoir être disponible pour eux aussi. En fait, j’ai plusieurs bébés : mes enfants et mes fleurs !

Diriez-vous que la maternité a fait évoluer vos choix de carrière ?
Ce n’est pas forcément le fait d’être devenue mère qui m’a fait vouloir changer de voie. Il y a deux ou trois ans, j’en étais arrivée à un point où je venais de vendre mes deux premiers business, dont la marque de cosmétiques Mademoiselle Provence, et je n’avais pas d’idée pour la suite. Mon mari m’a conseillé de prendre mon temps et de me poser la question de ce qui me rendait heureuse… Ce que je savais c’était que je ne voulais plus me retrouver des heures derrière un écran ordinateur ! Et puis, j’avais envie de créativité et d’apaisement.

Vous avez toujours eu une âme d’entrepreneuse… 
Je ne suis pas une personne qui craint de se lancer. Qui ne tente rien n’a rien… alors je fonce ! J’ai cette mentalité là qui est peut-être commune à toutes les Miss France. Après tout, on a toutes osé faire ce concours, créer notre propre chemin… Dans ma vie aux États-Unis, j’aime aussi cet état d’esprit d’entreprendre sans cesse. Les Américains ont beaucoup d’ambitions, ils n’ont pas peur des échecs et de recommencer.

Chloé Mortaud : “J’ai la chance d’avoir un jardin alors que je suis en plein centre de Los Angeles”
Vous avez vécu à New-York, Miami, Las Vegas, Los Angeles… Quel est votre endroit préféré ? 
New-York est une ville avec une énergie incroyable… mais bien trop rapide à mon goût. Tout est dans les extrêmes : il y a trop de bruit, il y fait soit très chaud l’été soit très froid l’hiver. Et puis, il faut avoir de sacrées finances pour y vivre ! Pour moi, les Etats-Unis sont un si grand pays que tout ne me fait pas rêver. Là où je me sens le mieux, c’est en Californie. Ma ville favorite reste Los Angeles, il y fait soleil toute l’année, on a la mer, la montagne… J’ai la chance d’avoir un jardin alors que je suis en plein centre-ville et, quand je m’y pose, j’entends les oiseaux. C’est un petit écrin de douceur.

J’imagine que vous vous occupez vous-même de votre jardin ? 
Mes amis se marrent car ils me demandent souvent d’arroser leurs plantes quand ils partent en vacances… et je n’ai pas la main si verte finalement ! Je suis très forte avec les fleurs déjà coupées et mortes, avec tout ce qui concerne la composition florale, mais les fleurs et les plantes qui poussent encore, je ne sais pas m’en occuper. Je ne sais jamais quel type de terre il faut, combien arroser… Dans mon jardin, c’est ma fille qui a planté des fraises !

Votre mari est belge. Songez-vous parfois à quitter les Etats-Unis ? 
Revenir en Europe, on ne dirait pas non, c’est une possibilité. Mais mon mari travaille aussi aux États-Unis, les trois enfants sont scolarisés à Los Angeles, ils ont leurs activités, leurs amis… alors pas dans l’immédiat. Après je suis pour l’expérience dans la vie, je pense que voyager et déménager ça a toujours du bon.

Chloé Mortaud : “Iris Mittenaere est venue me voir récemment, c’est vraiment mon amie.”
Malgré la distance, vous gardez de bons contacts avec des Miss ? 
On m’appelle la Suisse chez les Miss France ! J’ai des relations cordiales avec la plupart des filles. Bien sûr, il y en a certaines que je vois plus souvent que d’autres. Mais elles savent toutes que j’habite à Los Angeles alors dès qu’elles sont dans le coin, elles m’envoient un petit message et on se voit. Ça renforce nos liens… Iris Mittenaere est venue il y a peu et on a passé beaucoup de temps ensemble. C’est vraiment mon amie, je la connaissais déjà d’avant.

© Instagram, irismittenaeremf

Qu’ont pensé les Miss en vous découvrant flower designer ?
Ma reconversion les a surprises ! Mais j’en ai certaines qui m’ont confié qu’elles auraient adoré faire ce métier aussi. Je sais que Malika Ménard et Mareva Galanter adorent les fleurs. C’est peut-être un truc d’anciennes Miss… ça va de pair avec la délicatesse, la créativité, et puis on nous en a tellement offert. On a pris l’habitude d’en avoir autour de nous, je crois. Après, en réalité, je ne connais pas quelqu’un qui n’aime pas les fleurs !

Justement, votre mari, il vous en offre encore ?
C’est un peu compliqué. Aujourd’hui, personne ne m’en offre vraiment parce que j’en ai fait mon métier… Alors, la dernière fois, il était parti faire des courses et il m’en a ramené une botte. Ça m’a fait rire car c’était trop gentil. En revanche, il sait qu’il ne faut pas m’acheter directement de bouquet. Il me ramène les fleurs et moi JE crée mon propre bouquet ! (rires)

Chloé Mortaud : “Durant mon année de miss, je n’ai assisté à aucun abus”
A 36 ans, vous aspirez à quoi désormais ?
J’ai eu quelques problèmes de santé en début d’année après mon accouchement… alors, pour moi et ma famille, je nous souhaite de rester uni et en bonne forme. Au fur et à mesure que j’avance en âge, je me rends compte que je retourne aux choses les plus essentielles. L’épanouissement, c’est tout ce que je vise. Garder cet équilibre, cette belle balance que j’ai trouvé entre ma vie personnelle et mon travail. Je me sens si bien aujourd’hui, je suis comblée et alignée.

Enfin, le livre Miss France, du rêve à la réalité d’Hubert Guérin fait couler beaucoup d’encre en cette rentrée, qu’en pensez-vous ?
J’ai eu connaissance de ce livre et j’ai eu la même réaction que certaines autres Miss… Je n’ai jamais entendu parler de ce Monsieur, je ne le connais pas. Il ne m’a d’ailleurs jamais contactée. Et pour le coup, si effectivement il y a une victime, je n’en ai pas été témoin. Durant mon année de Miss, je n’ai assisté à aucun abus et je peux vous dire que je n’ai pas été moi-même abusée… Mais s’il y a bien une victime, il faudrait évidemment que cette personne parle et qu’elle parle surtout à la justice, aux bonnes personnes. Moi, tout ce que je peux dire c’est qu’avec Miss France, j’ai vécu une très belle année. Je n’ai pas été témoin ni victime de tout ce que ce Monsieur raconte.

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