Le Combat Caché de Zaz : L’Enfer des Blessures et la Renaissance d’une Guerrière

Zaz revient sur les moments compliqués de son parcours : "C'est vrai que c'était violent"

PARIS, FRANCE — Le monde entier a découvert sa voix rauque et son énergie débordante, mais personne ne se doutait de l’enfer qu’elle avait traversé. Derrière le sourire généreux et les refrains entrainants de Zaz se cachait une femme brisée, une âme en quête de lumière qui a flirté avec les ténèbres. Aujourd’hui, avec la sortie de son nouvel album Sains et saufs, elle choisit de lever le voile sur un passé marqué par la tragédie et la dépendance. Un témoignage bouleversant, une véritable renaissance qui révèle l’artiste sous un jour nouveau, plus fragile et plus authentique que jamais.

 

Le Drame qui a tout Fait Basculer

 

La vie de Zaz a été marquée par une succession de drames, mais un en particulier a failli lui être fatal. Dans une interview rare accordée à Paris Match, elle a révélé l’impensable : la perte brutale de son compagnon, assassiné en pleine rue à Bordeaux alors qu’elle n’avait que 20 ans. “Ce fut très violent, mais ce fut aussi un déclic,” confie-t-elle, ses mots trahissant une douleur qui ne s’est jamais complètement éteinte. Ce drame, loin de la détruire, a agi comme une sonnette d’alarme, un appel à la survie qui l’a poussée à se battre et à chercher un sens à son existence.Zaz en interview avec le 16/20 : "Si on veut que le monde aille mieux il faut prendre soin de soi"

Mais cette tragédie n’était que le premier volet d’un drame familial plus vaste. Zaz a également évoqué les nombreux décès d’enfants dans sa famille, une “malédiction” qui a laissé une marque indélébile sur son âme. Cette douleur collective a fait d’elle “un fantôme”, une enfant qui devait exister tout en portant le poids des absents. Son nouvel album, Sains et saufs, est un cri du cœur pour honorer ces absents et trouver enfin sa place dans le monde des vivants.

INTERVIEW - Zaz : « La musique m'a sauvée »

La Descente aux Enfers et l’Ombre des Addictions

 

Face à la douleur et au chagrin, Zaz a cherché un moyen d’échapper. Elle a trouvé refuge dans les paradis artificiels, plongeant dans un cycle infernal d’autodestruction. “L’alcool fait partie des drogues dures et j’en ai consommé dès l’âge de 13 ans,” avoue-t-elle avec une franchise désarmante. Très vite, l’alcool et les drogues dures, y compris l’héroïne et la cocaïne, sont devenus ses seuls compagnons.

Cette confession glace le sang et révèle une facette de l’artiste que personne n’aurait pu imaginer. Celle d’une femme en colère, cherchant désespérément à s’anesthésier pour ne plus sentir la douleur. “J’étais tout le temps en colère, je ne comprenais pas pourquoi,” explique-t-elle. Sa vie est devenue une succession de rechutes, de promesses non tenues et de tentatives désespérées de se libérer. Elle se souvient notamment d’une expérience marquante : son ascension du Mont Blanc, qui lui a permis de rester sobre pendant six mois. Mais une fois le défi relevé, les vieux démons sont revenus, plus forts que jamais.

 

La Renaissance Inattendue

 

C’est pendant la période du confinement, loin des lumières de la scène et du tumulte médiatique, que Zaz a finalement trouvé la force de dire non à l’alcool. Cette période d’introspection forcée a été un catalyseur pour sa guérison. Elle a choisi de se reconnecter à elle-même, de faire face à ses démons et de trouver la paix intérieure. Ce nouveau chapitre de sa vie est un acte de résilience, une preuve que la guérison est possible, même après avoir touché le fond.

Son nouvel album, Sains et saufs, n’est pas seulement une œuvre musicale, c’est le témoignage d’une renaissance. Chaque chanson est une confession, un pas de plus vers la libération. Zaz a transformé sa douleur en art, ses cicatrices en mélodies et ses doutes en espoir. Elle aborde sans filtre des thèmes tels que le pardon, le deuil, et l’acceptation de soi, prouvant que la musique peut être un outil puissant de guérison.

En se livrant aussi ouvertement, Zaz fait plus qu’exorciser ses propres démons. Elle tend la main à tous ceux qui luttent en silence, brisant les tabous autour de l’addiction et de la santé mentale. Elle incarne la preuve vivante que la vulnérabilité peut être une force, et que même après les pires tempêtes, il est possible de retrouver la lumière. Zaz n’est pas seulement une artiste talentueuse, c’est une survivante, une guerrière qui a su transformer son calvaire en une œuvre d’art.