Charles Aznavour : 30 ans de testament pour éviter les conflits familiaux

Charles Aznavour, le légendaire chanteur franco-arménien, n’était pas seulement un artiste au rayonnement international ; il était également un amoureux des belles demeures et des lieux où la tranquillité et l’inspiration se conjuguent à merveille. Parmi les nombreux biens immobiliers qui ont jalonné sa vie, sa maison des Yvelines, près de Paris, se distingue par son charme, son histoire et son aura de havre de paix.

Le grand chanteur franco-arménien Charles Aznavour, décédé lundi à l’âge de 94 ans, avait rédigé son testament il y a déjà 30 ans afin d’éviter les désaccords familiaux et les conflits judiciaires, rapporte le journal français Le Figaro. Lors de l’émission Sept à Huit le 16 septembre 2018, Aznavour déclarait : « tout est déjà planifié. »

« Cela fait déjà 30 ans que j’ai rédigé mon testament. Je ne veux pas qu’ils se disputent pour une cuillère ou une fourchette. C’est ridicule, mais c’est parfois le cas », avait précisé le légendaire chanteur. Le journal indique qu’il laisse derrière lui une fortune estimée à 145 millions d’euros.

Aznavour s’est marié trois fois – avec Michelle Rugel en 1946, Evelyn Plessis en 1956, puis sa veuve Ulla Thorsell en 1967 – et avait six enfants : Séda, Charles, Patrick, Katia, Mischa et Nicolas. La France a rendu un hommage national à la star vendredi lors d’une cérémonie spéciale dans la cour des Invalides, en présence des plus hautes autorités françaises et arméniennes.

En 1967, Charles Aznavour acquiert un domaine exceptionnel de 600 m², niché dans le village pittoresque de Galluis, non loin de Montfort-L’Amaury. La propriété s’étend sur un terrain boisé et fleuri de 7000 m², créant une véritable bulle de sérénité à quelques kilomètres seulement de la capitale. Plantée au cœur des Yvelines, la maison surplombe un étang tranquille et dispose à proximité d’une piscine XXL, offrant un cadre de vie digne des plus belles résidences de prestige.

Les bâtiments principaux et leurs dépendances en pierre confèrent à l’ensemble un charme intemporel, alliant luxe et authenticité. Chaque détail, des toits en ardoise aux murs en pierre, semble raconter une histoire, celle d’un artiste qui cherchait un refuge à l’écart du tumulte de la vie parisienne. L’intérieur, spacieux et baigné de lumière, reflète l’élégance discrète et le goût raffiné d’Aznavour : de grandes baies vitrées laissent entrer la lumière naturelle, les parquets anciens ajoutent chaleur et caractère, et chaque pièce est conçue pour la détente et l’inspiration.

Mais au-delà de l’architecture et du luxe, ce qui rend cette maison si fascinante, ce sont les souvenirs qu’elle renferme. Au grenier, des vinyles d’époque, des objets ayant appartenu à ses enfants, ainsi que de nombreux effets personnels témoignent de la vie intime de l’artiste. Ce mélange d’archives personnelles et musicales offre un véritable voyage dans le temps, permettant de percevoir l’homme derrière la légende, celui qui a vendu plus de 180 millions de disques à travers le monde.

Avant de s’installer dans cette demeure paisible, Charles Aznavour avait vécu dans de nombreux endroits : en Suisse, dans un chalet à Icogne près de Crans-sur-Sierre, où il s’installe avec sa famille en 1971, ainsi que dans une sublime maison dans les Alpilles, dans le sud de la France, où il produisait sa propre huile d’olive et où il rendit son dernier souffle le 1er octobre 2018.

La vie d’Aznavour fut également marquée par des déménagements imposés par les contraintes fiscales : devenu résident français en Valais, il bénéficiait d’un forfait fiscal, mais des poursuites de la part du fisc et des douanes françaises en 1977 le contraignent à déménager à plusieurs reprises avant de trouver son nid idéal à Saint-Sulpice, dans le canton de Vaud.

La maison des Yvelines n’était pas seulement un lieu de résidence, mais également un refuge familial et artistique. Aznavour y a accueilli ses proches, y a trouvé la tranquillité pour composer et écrire, loin du tumulte des tournées et des studios. Chaque recoin de la propriété semblait respirer la créativité et la paix : le jardin luxuriant servait de cadre aux promenades méditatives, l’étang reflétait le ciel et créait un sentiment de sérénité, tandis que les dépendances en pierre offraient espace et intimité pour accueillir amis et collaborateurs.

Ce lieu est également emblématique de son attachement aux Yvelines et à la France, un territoire qui combinait proximité avec Paris et isolement suffisant pour se sentir loin du monde. Le domaine reste ainsi un témoignage tangible de la personnalité d’Aznavour, un mélange d’élégance, de simplicité et de raffinement discret.

Après avoir quitté cette maison pour la Suisse, Charles Aznavour a vendu sa résidence familiale au toit en ardoise et aux murs en pierre, mais l’histoire de la propriété ne s’arrête pas là. En 2018, le nouveau propriétaire, Francis Darrou, a mis le domaine en vente pour 2 650 000 euros, attirant l’attention des amateurs de patrimoine, des fans du chanteur et des passionnés d’immobilier de prestige. Beaucoup se sont alors demandé si cette maison serait encore disponible, fascinés par son histoire et par les souvenirs de l’icône qu’elle abritait autrefois.

Pour les passionnés de musique et les admirateurs d’Aznavour, la maison représente bien plus qu’un simple bien immobilier : elle est le témoin d’une époque, d’une vie pleine de succès, de voyages, de créations et de moments de tendresse familiale. Chaque mur, chaque pièce, chaque objet raconte une histoire et invite à plonger dans l’univers intime de l’un des plus grands chanteurs du XXe siècle.

En visitant virtuellement ou en se renseignant sur ce domaine, on peut presque ressentir la présence du chanteur, entendre les notes de « La Bohème » résonner dans les couloirs et imaginer les moments de calme et de réflexion qu’il a pu passer ici. La maison des Yvelines reste ainsi un joyau du patrimoine artistique français, un havre de paix où le privé et le public se rencontrent dans une aura de mystère et de nostalgie.