Que deviennent Milo et Alice, les deux enfants de Krisztina Rády et Bertrand Cantat ?

 

Krisztina Rády, interrogée pour M6 devant le Centre de Détention de Muret, dans le nord du département de la Haute-Garonne, le 10 février 2004. AKSARAN / Gamma-Rapho via Getty Images

Depuis la sortie du documentaire De rockstar à tueur : le cas Cantat sur Netflix, les projecteurs se braquent sur les deux enfants de Krisztina Rády et Bertrand Cantat. Leur mère s’est suicidée en 2010 dans des circonstances toujours entourées de zones d’ombre. Le parquet de Bordeaux a rouvert l’enquête.

 

Ils ont traversé l’innommable et tentent sans doute aujourd’hui, tant bien que mal, de poursuivre leur vie. Depuis la sortie sur Netflix du documentaire De rock star à tueur : le cas Cantat, la lumière se déplace vers les deux enfants que le chanteur a eus avec Krisztina Rády. Pour rappel, Bertrand Cantat a été condamné en 2004 à huit ans de prison pour le meurtre de l’actrice Marie Trintignant à Vilnius. Libéré en 2007 après quatre ans derrière les barreaux, il avait alors retrouvé sa première épouse, mère de ses deux enfants, qui était à ses côtés tout au long de son procès.

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Car Krisztina Rády a toujours été là pour lui. À sa libération, en 2007, elle l’accueille sous son toit à Bordeaux. Mais la cohabitation tourne vite au cauchemar. En janvier 2010, à 39 ans, elle se pend dans son appartement bordelais ; l’ex-leader de Noir Désir est là au moment du drame, mais n’entend rien, assommé par les somnifères selon sa déposition. À l’époque, sa mort est rapidement classée. Mais la diffusion du documentaire et les zones d’ombre qui persistent ont conduit le parquet de Bordeaux à rouvrir l’enquête. Parmi les questions qui se reviennent, celles-ci : Krisztina aurait-elle vraiment pu abandonner ses enfants ? A-t-elle été poussée au suicide ? Car derrière cette affaire, il reste surtout Milo et Alice, aujourd’hui âgés de 27 et 22 ans, devenus adultes bien trop vite.

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La découverte du suicide

En 2010, c’est d’ailleurs Milo, alors âgé de 13 ans, qui retrouve le corps de sa mère inanimée dans l’escalier menant au premier étage, pendue «avec le hamac de la cuisine», rapporte Paris Match  dans son numéro daté du 31 juillet. Le 10 janvier, au petit matin, l’enfant était parti jouer au foot, tandis que sa sœur Alice était «chez une copine». Plus tard, les enquêteurs mettront la main sur le mot que Krisztina Rády a laissé ce jour-là : «Bonjour et au revoir ! Je me suis suicidée à cause de mon incapacité ! Merci de la ‘bienveillance’ lamentable des petits caporaux comme Pierre V. et Robert L., merci aux cris incessants et aux accusations de Bertrand, dépositaire exclusif de souffrance. Je m’excuse auprès de mes enfants, Milo et Alice, Alice et Milo que j’aime le plus au monde. Eux seuls connaissent ma vie.»

Après quoi, les deux enfants, nés à Bordeaux, restent avec leur père, qui a obtenu la garde. L’ex-rock star de Noir Désir et ancien prisonnier tente de les protéger au maximum des projecteurs et de la curiosité des médias. Depuis plusieurs années, Milo essaie de suivre les pas du paternel en tant que musicien, tandis qu’Alice a pris un chemin opposé.

Krisztina Rády et sa fille Alice. Getty Images

Du rap et de la photographie

Le fils de Krisztina Rády a en effet sorti un EP en 2019 en collaboration avec deux rappeurs, Muninn et Jemon. Lui se fait appeler «Mylaw». Sur les réseaux sociaux, cependant, il garde une notoriété plutôt confidentielle. S’il s’agit bien du sien, son compte Instagram demeure privé, avec quelque 900 abonnés. Même chose pour sa sœur Alice, qui garde le secret autour de sa vie privée, introuvable sur les réseaux. À 22 ans, elle est passionnée d’anthropologie et serait à l’initiative du site Ponts et passages, consacré aux jeunes photographes, selon Paris Match. Elle aurait aussi, à l’inverse de son frère, conservé une relation proche avec son père, rapporte encore l’hebdomadaire, mais souhaité ajouter la particule de sa mère, Rady, à son nom de famille.

Selon le site Lejournaltech.fr, qui lui consacre un portrait : «Alice opte pour un compte pseudonyme où elle partage peu, mais soigneusement : paysages brumeux de la Garonne, scènes de street art à Budapest, extraits de vernissages discrets. Elle privilégie une esthétique visuelle qui reflète sa sensibilité plutôt qu’un journal intime numérique.» Il faut rappeler que Milo et Alice sont nés à Bordeaux mais ont souvent fait des allers-retours en Hongrie, à Budapest, d’où Krisztina Rády était originaire. Femme de lettres, l’ancienne épouse de Bertrand Cantat a un temps organisé des événements artistiques dans le pays, avant de devenir directrice culturelle de l’Institut hongrois de Paris. On apprend aussi qu’Alice Cantat-Rady aurait organisé à Bordeaux des retraites «Art & Esprit» consacrées à la santé mentale, «mêlant balades photographiques et ateliers d’expression thérapeutique, afin de briser les tabous et de créer du lien». Pour le reste, Milo et Alice ne se sont jamais publiquement exprimés ni sur le meurtre commis par leur père, ni sur la sortie du documentaire Netflix.