Marine Vacth : « Ça faisait longtemps que j’avais envie de tourner dans un film d’action »

Marine Vacth

À 34 ans, elle bouscule son image pour s’aventurer dans un registre inédit : le thriller d’action. Rencontre.

« On a quasiment le même âge », se rassure-t-elle d’emblée, esquissant un sourire. Marine Vacth murmure presque. Elle rêverait de se fondre dans le décor feutré de cet hôtel parisien, mais c’est elle qui captive tous les regards. L’exercice de l’interview ne semble pas être sa tasse de thé, alors le tutoiement s’impose naturellement pour briser la glace.
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La comédienne défend « Badh », un film d’action réalisé par Guillaume de Fontenay, dans lequel elle incarne une agente secrète française chargée d’éliminer un puissant trafiquant d’armes en Syrie. Loin des rôles contemplatifs du cinéma d’auteur, elle est cette fois-ci une sorte de Jason Bourne à la française, et au féminin. « Ça faisait longtemps que j’avais envie de tourner dans un film d’action, explique-t-elle. Mon personnage possède une di­mension humaine complexe, avec de grandes failles, mais aussi une physicalité très intéressante. C’est ce mélange qui m’a attirée. »Maïwenn : "J'ai l'impression que chaque film m'enlève des plumes" - La Libre

Comme l’espion incarné par Matt Damon, elle est rattrapée par son passé, confrontée à ce qu’elle a fui, et cherche à se reconstruire. Contrairement à son habitude de ne pas préparer ses rôles, Marine Vacth a dû cette fois-ci renouer avec ses anciens cours de judo et remettre sa ceinture marron autour de sa taille. « J’ai recommencé le sport cinq mois avant le tournage, confie-t-elle. J’en ai eu besoin pour tenir le rythme. Un mois avant, j’ai travaillé avec le régisseur cascades. Les journées étaient chargées : ma­­niement d’armes, déplacements tactiques, apprendre à donner et à recevoir des coups sans se blesser, tomber correctement… »

« Je suis attirée par des univers très différents »

On est loin de l’adolescente révélée par François Ozon dans « Jeune et jolie », où elle incarnait une lycéenne des beaux quartiers qui se prostituait pour tromper l’ennui. Dans « Mascarade », de Nicolas Bedos, elle subjuguait en escort girl et arnaqueuse professionnelle déterminée à s’offrir la vie rêvée, usant de ses charmes pour séduire des hommes riches. Le cinéaste la qualifiera même de « génie ». Depuis plus de dix ans, ses grands yeux verts et sa silhouette hypnotisent le cinéma français. Absente des réseaux sociaux – elle apparaît de temps en temps sur le compte Instagram de son compagnon, Paul Schmidt –, Marine Vacth cultive le mystère, garde son silence, et fascine. « Ce moyen de communiquer ne me correspond pas vraiment », justifie-t-elle.

Quand on lui demande avec quels réali­sateurs elle aimerait tourner, elle hésite. « Je ne sais jamais quoi répondre à cette question. Je suis attirée par des univers très différents. » La comédie, peut-être ? « Oh ! ça me plairait beaucoup ! » Bingo. Pourquoi pas l’imaginer dans le prochain film ­d’Artus ? « Je vais travailler avec lui à la rentrée, dans un projet réalisé par Clovis Cornillac. Ce n’est pas une comédie, mais je pense qu’il y aura des scènes vraiment rigolotes. » Elle s’interrompt : « Ce n’est pas trop bancal comme réponse ? » Avec Marine Vacth, même les doutes ont du charme. Et c’est précisément ce qui fait tout son talent.