Le goût amer de la déprogrammation : pourquoi “Le Meilleur Pâtissier” s’est-il effondré ?

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M6 a l’habitude de concocter des succès, mais cette fois, la chaîne vient de servir un plat amer à ses téléspectateurs : la déprogrammation choc de “Le Meilleur Pâtissier”. L’émission phare du mercredi soir, censée être le point d’orgue de la rentrée télévisuelle, est brutalement reléguée au jeudi, cédant sa place à une émission de consommation. Un coup de massue pour les fans et un aveu d’échec retentissant face à une concurrence impitoyable.

Le problème ? Les audiences. La saison 14, qui avait pourtant tous les atouts pour séduire, a démarré dans une indifférence presque générale. Le lancement a réuni un modeste 1,65 million de téléspectateurs, bien loin des 2,15 millions de l’année précédente. Un signal d’alarme que M6 n’a pas pu ignorer. Le gâteau de la notoriété a clairement raté sa cuisson, et la sanction est tombée, rapide et sans appel.

 

Le départ de Mercotte, l’ombre d’une icône

 

La saison 14 était attendue avec une saveur particulière, celle des adieux. À 82 ans, la légendaire Mercotte, avec son franc-parler et ses épreuves techniques redoutées, a tiré sa révérence. Son départ, annoncé comme la fin d’une ère, a-t-il laissé un vide trop grand ? L’alchimie de l’émission reposait en grande partie sur son duo emblématique avec Cyril Lignac. Sans cette figure tutélaire, le programme a peut-être perdu son âme, sa boussole. Bien que l’on promette de beaux moments d’émotion et de suspense dans les épisodes à venir, l’absence de Mercotte est un trou béant que ni les décorations ni les paillettes ne peuvent combler.

 

Laëtitia Milot, l’espoir d’un renouveau… et le poids d’une concurrence féroce

 

Pour donner un nouvel élan, M6 a misé sur un casting international audacieux, avec des pâtissiers venus de Belgique, du Maghreb ou du Québec. Laëtitia Milot, connue pour son rôle dans “Plus belle la vie”, a pris les commandes de l’animation, avec la promesse d’un retour aux fondamentaux, loin des artifices scénarisés. L’intention était louable, mais la réalité du paysage audiovisuel français est une guerre sans merci.

Le grand bourreau de “Le Meilleur Pâtissier” a un nom : “HPI”. La série de TF1, portée par l’éblouissante Audrey Fleurot, est une véritable machine de guerre à audiences. Ses scores impressionnants écrasent tout sur leur passage. Face à ce raz-de-marée, M6 a préféré battre en retraite, déplaçant son émission phare au jeudi soir, une fois que les derniers épisodes de HPI auront été diffusés. Une tactique de survie qui, si elle permet d’éviter l’affrontement direct, sonne comme un aveu de faiblesse.

 

Une recette manquée ?

 

La déroute de “Le Meilleur Pâtissier” est un signal fort pour le monde de la télévision. C’est la preuve que même les programmes les plus solides, avec un public familial et fidèle, ne sont pas à l’abri des mauvaises surprises. La magie de la télé est fragile, un équilibre précaire entre le casting, le concept et le facteur chance. La concurrence féroce, le départ d’une figure emblématique, et peut-être une lassitude du public, ont transformé cette nouvelle saison en un échec cuisant.

Le sort de “Le Meilleur Pâtissier” est désormais en suspens. Survivra-t-il à ce changement de case ? Parviendra-t-il à reconquérir son public ? Seul l’avenir nous le dira. En attendant, le message est clair : à l’heure où les plateformes de streaming proposent des contenus illimités, les chaînes de télévision traditionnelles doivent se réinventer en permanence. Pour M6, ce gâteau, qui était autrefois une valeur sûre, est aujourd’hui un dessert qui ne passe pas. Le public, lui, a déjà choisi un autre plat. Et pour l’instant, il semble préférer les enquêtes familiales d’Arnaques ! et la série de TF1 à la pâtisserie.