Laurent Ruquier évoque pour la première fois la mort de Thierry Ardisson dans C à vous, Audrey Crespo-Mara fond en larmes en regardant l’émission …

Laurent Ruquier, entre confidences et émotion : souvenirs d’Ardisson, nouveaux projets et passion du théâtre

Ce jeudi 4 septembre 2025, le plateau deC à vous, la suitesur France 5 vibrait d’une énergie particulière. Invité d’Anne-Élisabeth Lemoine aux côtés de François Berléand et Max Boublil, Laurent Ruquier n’est pas venu les mains vides : il y défendaitL’Expérience théâtrale, sa toute nouvelle création, présentée au théâtre de la Michodière, à Paris. Une comédie pleine d’ironie et de tendresse sur les coulisses du métier de comédien, entre sacrifices, compromis et anecdotes de plateau.Mais au-delà de la promotion de sa pièce, l’animateur et dramaturge a surpris en livrant plusieurs confidences inédites, notamment sur Thierry Ardisson, disparu en juillet dernier, avec qui il a entretenu une relation à la fois passionnelle, conflictuelle et profondément fondatrice.Un théâtre qui raconte le théâtreAvecL’Expérience théâtrale, Laurent Ruquier plonge le spectateur dans les coulisses de la scène, là où se joue bien plus qu’une simple performance. La pièce met en lumière la vie des comédiens, leur rapport au public, mais aussi les petites perturbations qui rythment parfois les représentations : téléphones qui sonnent, quintes de toux intempestives, captations télévisées qui changent l’énergie du spectacle.« C’est une déclaration d’amour au théâtre, mais une déclaration lucide », résume l’auteur, qui s’amuse à pointer autant les travers du métier que ses joies. On y retrouve son humour grinçant, son sens du rythme, et surtout une grande tendresse pour les acteurs, ce métier qu’il observe depuis des décennies, entre radio, télévision et écriture dramatique.Un Ruquier en verve sur le plateauSur le canapé deC à vous, Ruquier a retrouvé cette verve qui le caractérise : piques bien senties, anecdotes savoureuses, mais aussi réflexions sur le public et son rapport à la salle. Il a raconté sa fascination pour l’attention collective d’un public concentré, son agacement face aux spectateurs distraits, et sa conviction que le théâtre est un art vivant qu’aucune captation télévisée ne pourra jamais remplacer.Mais l’animateur, qui a fêté plus de trente ans de carrière médiatique, n’a pas limité ses confidences au théâtre. Il a aussi évoqué ses nouvelles aventures télévisuelles et, plus inattendu, un chapitre encore douloureux de sa vie personnelle et professionnelle : son lien avec Thierry Ardisson.

De nouvelles aventures télévisuellesDepuis la rentrée, Laurent Ruquier a pris les commandes deChez Ruquier, une case culturelle qu’il anime chaque samedi sur la nouvelle chaîne T18. Un pari audacieux, puisqu’il s’agit d’une antenne récente de la TNT, qui mise sur la diversité des formats et l’accessibilité.« C’est une émission où je peux recevoir des auteurs, des metteurs en scène, des artistes qui n’ont pas toujours la visibilité qu’ils méritent », explique-t-il. Une manière pour lui de renouer avec son ADN : la culture populaire, celle qui réunit sans exclure.Il a également commenté l’arrivée de Léa Salamé à la présentation du journal de 20 heures sur France 2. Avec le mélange d’admiration et de malice qu’on lui connaît, il a salué le parcours de la journaliste, tout en soulignant le défi immense que représente une telle responsabilité.Ardisson, entre fâcheries et tendresseMais le moment le plus marquant de l’émission fut sans conteste l’évocation de Thierry Ardisson. Pour la première fois depuis la disparition de l’homme en noir, en juillet dernier, Ruquier a accepté de s’exprimer publiquement.

« J’ai des tas de souvenirs avec Thierry », commence-t-il, non sans émotion. « Quand il est mort, j’ai été sollicité par de nombreux journalistes et je n’ai rien voulu dire. Parce qu’on était fâché, comme souvent… et je savais que quoi que je dise, c’est l’aspect négatif qui serait retenu. »Une confession rare, à la hauteur d’une relation aussi forte que complexe. Car Ruquier fut le premier « sniper » d’Ardisson dansTout le monde en parle, dès la toute première saison. Il y proposait unGossip Quizqui fit rapidement parler de lui. « Thierry a été le premier à me tendre la main alors qu’on disait que la télé n’était pas faite pour moi », rappelle-t-il avec reconnaissance.Une absence remarquée aux obsèquesCertains avaient remarqué que Laurent Ruquier n’était pas présent aux obsèques de Thierry Ardisson. L’intéressé a tenu à clarifier les choses : « J’étais en tournage pourMask Singerce jour-là. J’aurais évidemment été là sinon. Avec Audrey (Crespo-Mara, la veuve d’Ardisson, NDLR), on en a parlé. Je comprends que certains aient pu mal interpréter mon absence, mais ce n’était pas par fâcherie. »Pour preuve de son attachement, il a tenu à dédier la toute première émission deChez Ruquier, enregistrée la veille de son passage chez Anne-Élisabeth Lemoine, à la mémoire de son ancien complice.« J’aimerais tellement qu’il soit encore là pour qu’on se fâche à nouveau »Le récit de Ruquier bascule alors dans une émotion brute. « Après, on se fâchait régulièrement. Parce que c’est comme ça. Il était capable des pires choses comme des meilleures. Ce n’est pas parce qu’il n’est plus là que je ne le dirais pas. Mais j’aimerais tellement qu’il soit là pour qu’on se fâche à nouveau… »Ces mots, à la fois tendres et lucides, traduisent la singularité de leur relation. Une relation faite de hauts et de bas, de complicités inoubliables et de désaccords orageux, mais qui a marqué à jamais la carrière de Ruquier. « Je me suis tellement amusé avec lui », conclut-il, un sourire mélancolique aux lèvres.

Une carrière jalonnée de rencontresEn filigrane de cette soirée télévisée, se dessine un portrait de Laurent Ruquier comme on le connaît : drôle, piquant, mais aussi pudique et profondément attaché à ceux qui ont compté dans sa vie. De Jacques Martin, qu’il cite volontiers comme son premier mentor, à Thierry Ardisson, qui lui a donné sa chance à la télévision, son parcours est jalonné de ces rencontres décisives qui l’ont façonné.Aujourd’hui, entre théâtre, télévision et écriture, il poursuit son chemin avec une énergie intacte.L’Expérience théâtraleen est la preuve : un spectacle qui allie réflexion et divertissement, humour et profondeur, et qui confirme que l’auteur-animateur n’a rien perdu de sa passion pour les planches.Entre mémoire et renouveauCe passage chez Anne-Élisabeth Lemoine aura donc été bien plus qu’une simple promotion. Ruquier y a livré, avec sincérité, une part intime de son histoire : celle d’une amitié cabossée mais indélébile avec Thierry Ardisson, celle d’un homme qui continue de croire au pouvoir du théâtre et de la culture, et celle d’un professionnel qui, à plus de trente ans de carrière, n’a rien perdu de sa curiosité ni de son audace.Et siL’Expérience théâtraleraconte les aléas du métier de comédien, la soirée d’hier nous rappelait, elle, l’expérience profondément humaine qu’est la télévision, faite de rencontres, de disputes, de rires et d’émotions partagées.