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Une semaine de chagrins pour une icône

 

Le destin a parfois une façon cruelle de nous rappeler le cycle implacable de la vie et de la mort. Pour Brigitte Bardot, l’icône intemporelle du cinéma français, le mois de septembre 2025 s’est transformé en une succession de chagrins. Après avoir appris le décès de son ami de longue date, le journaliste Christian Brincourt, l’actrice légendaire a été frappée par une seconde nouvelle, encore plus personnelle : la disparition de son premier mari et père de son unique fils, Jacques Charrier, à l’âge de 88 ans. Ce double deuil en l’espace de quelques jours a replongé une génération entière de cinéphiles dans les souvenirs d’une époque révolue, celle des amours de jeunesse et des débuts d’une célébrité fulgurante.

La nouvelle de la mort de Jacques Charrier a été un choc pour tous ceux qui ont suivi de près ou de loin le parcours de Brigitte Bardot. Car si leur mariage n’a duré que quelques années, il a marqué un tournant dans la vie de l’actrice et a donné naissance à l’unique enfant de BB, Nicolas-Jacques. Le fils, aujourd’hui un homme mûr, se retrouve face à un deuil à la fois intime et public, celui d’un père qui a su se construire une vie loin de l’éclat des projecteurs, et qui a laissé derrière lui un héritage familial et artistique riche et discret. C’est le destin d’un homme qui, malgré la gloire éphémère d’un mariage médiatisé, a su tracer sa propre voie, et qui, à travers ses rôles et ses créations, a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de notre cinéma.

 

Le coup de foudre d’une époque : un mariage sous les projecteurs

 

L’histoire d’amour entre Brigitte Bardot et Jacques Charrier a débuté sur un plateau de cinéma, comme un scénario de film. C’était en 1959, sur le tournage de Babette s’en va-t-en guerre, un film de Christian-Jaque. Elle était déjà une star internationale, icône de la sensualité à la française. Lui, jeune acteur de 23 ans, venait de se faire remarquer dans le film culte de Marcel Carné, Les Tricheurs, aux côtés de Dany Saval et d’un certain Jean-Paul Belmondo. Leur rencontre fut un véritable coup de foudre, un amour passionné et spontané qui les a conduits à se marier dans la foulée, en juin 1959, dans l’intimité de la maison des parents de Bardot à Louveciennes.

Leur mariage a été un événement médiatique majeur, un moment de l’histoire du cinéma français qui reste gravé dans la mémoire collective. Cependant, leur idylle a été de courte durée. En janvier 1960, la naissance de leur fils, Nicolas-Jacques, est venue cimenter leur lien à jamais, mais leur couple n’y a pas survécu. Ils ont divorcé en 1963, et Jacques Charrier a obtenu la garde de leur fils, un tournant personnel qui l’a éloigné, à son propre gré, des feux de la rampe pour se consacrer à son rôle de père et à ses passions.

 

Un artiste dans l’ombre de la célébrité : la vie après Brigitte Bardot

 

Si son nom restera à jamais lié à celui de Brigitte Bardot, la carrière et la vie de Jacques Charrier ne sauraient se résumer à cette courte période. Après son divorce, l’acteur a fait le choix de la discrétion, mais il n’a jamais cessé d’être un artiste. Il a continué à jouer dans des films, collaborant avec des réalisateurs de renom comme Claude Chabrol pour Les Sept Péchés capitaux, Gérard Oury pour La Main chaude ou encore Jean-Luc Godard pour Le Plus Vieux Métier du monde. Ses rôles, parfois secondaires, ont toujours été salués par la critique, et il a su s’imposer comme un comédien talentueux, capable de naviguer entre différents genres.

Mais la passion de Jacques Charrier ne s’arrêtait pas là. Il s’est également lancé dans la production cinématographique, travaillant aux côtés de son ami Jean-Claude Brialy pour des films comme Églantine, Les Volets clos ou L’Oiseau rare. Une vie dédiée à l’art et à la création, loin du tumulte médiatique qui a toujours entouré son ex-femme. En parallèle de sa carrière, il a su fonder une famille, se remariant à plusieurs reprises et devenant père de trois autres filles : Marie, Sophie et Rosalie. En 2009, il a épousé une photographe japonaise, Makiko, qui l’a accompagné jusqu’à la fin de sa vie.

 

Un héritage familial et artistique : le deuil de Nicolas-Jacques

 

Le décès de Jacques Charrier est une épreuve pour sa famille étendue, mais surtout pour son fils, Nicolas-Jacques. Le fils de BB et de Jacques Charrier a toujours cultivé une grande discrétion, loin des caméras et de la notoriété. Devenu père de deux filles, Anna-Camilla et Théa-Joséphine, il est le garant de l’héritage familial de son père et le lien indéfectible qui unit à jamais ses parents. Le deuil qu’il traverse est double, un fardeau émotionnel qui le ramène à ses origines et à une histoire familiale complexe.

Le décès de Jacques Charrier, bien qu’annoncé avec discrétion, est un rappel de la fragilité de la vie et du temps qui passe. Il laisse derrière lui non seulement un fils et des filles, mais aussi une œuvre artistique modeste, mais digne d’intérêt. Sa vie, loin des feux de la rampe, a été un exemple de résilience et de dignité, et son héritage familial et artistique sera à jamais admiré par ceux qui l’ont connu. Son histoire est celle d’un homme qui, malgré les difficultés, a su se reconstruire et trouver le bonheur loin de l’éclat de la célébrité, et qui a laissé derrière lui une trace indélébile.