Florent Manaudou en dépression pendant « Danse avec les stars » ? Il évoque des « moments compliqués » depuis sa rencontre avec Elsa Bois.

 

Florent Manaudou : du sommet olympique à la redécouverte de soi

Après avoir brillé une dernière fois dans les bassins lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, Florent Manaudou entame une nouvelle vie, loin des podiums et des médailles. Mais la transition n’a rien eu d’un long fleuve tranquille. Le champion olympique, figure emblématique de la natation française, s’est confié sans détour sur les épreuves mentales traversées après avoir rangé son maillot de compétition.

Des Jeux en or… et une chute silencieuse

Paris 2024 restera gravé dans sa mémoire. Devant son public, Florent Manaudou a su une nouvelle fois démontrer l’étendue de son talent, décrochant deux médailles et offrant aux Français des moments de fierté inoubliables. Pourtant, une fois l’euphorie passée, c’est une réalité plus sombre qui l’a rattrapé.

Invité dans un documentaire poignant sur la santé mentale diffusé sur M6, le nageur a brisé le silence. “Les gens me parlent des Jeux olympiques, qui étaient une parenthèse enchantée, dorée, joyeuse. Mais ça a eu une fin et la fin a engendré une dépression”, confie-t-il avec lucidité. Derrière le sourire du sportif accompli, se cachait une perte de repères brutale, presque inévitable après des années de rythme intense, d’objectifs clairs et de reconnaissance constante.

Un nouveau défi : Danse avec les stars

Pour tenter de se reconstruire, Florent Manaudou a décidé de se lancer dans une aventure totalement différente : la saison 14 de Danse avec les stars. Aux côtés de la danseuse Elsa Bois, il a découvert un univers inconnu, exigeant mais revitalisant. Une façon de se réinventer, de retrouver une forme de discipline, sans pour autant reproduire les contraintes rigides de la natation de haut niveau.

Dans une interview accordée à L’Équipe le 12 juin 2025, il admet : “Oui, je suis heureux. Il y a des moments plus compliqués que d’autres parce qu’il y a moins de routine.” Et cette routine, si pesante pour certains, était en réalité un pilier pour lui. “La routine me tenait, en tout cas avant les Jeux et pendant ma carrière”, reconnaît-il.

La fin d’une ère, pas celle de la passion

À 34 ans, Florent Manaudou a tourné la page des Jeux Olympiques. Il l’a confirmé : il ne participera pas à l’édition de Los Angeles en 2028. Pour autant, l’eau reste son élément. “J’aime être dans l’eau, comme quand j’allais à la piscine avec mon papa le dimanche”, explique-t-il avec tendresse. S’il ne souhaite plus enchaîner les séances d’entraînement intenses – “Nager pendant deux heures neuf fois par semaine, ça ne me manque pas” –, il garde un attachement profond à la natation.

Ce besoin de se fixer des projets, de rester en mouvement, il l’exprime clairement : “Avoir un projet qui me tient tous les jours, ça me manque un petit peu.” Comme beaucoup d’athlètes après leur carrière, il cherche aujourd’hui un nouvel équilibre, entre passion, envie de nouveauté et nécessité de se reconstruire.

Une diversification assumée

Florent Manaudou ne s’est pas enfermé dans la nostalgie de ses exploits passés. Très actif, il multiplie les projets pour ne pas tourner en rond. En parallèle de ses activités sportives, il explore d’autres univers, à commencer par la télévision. Il jouera prochainement dans une série diffusée sur France 3, intitulée A priori, aux côtés de Bruno Salomone et Lucia Passaniti. Une première incursion dans le monde de la fiction, qui témoigne de sa volonté de s’ouvrir à de nouveaux horizons.

Et ce n’est pas tout : il s’adonne également au handball, un sport collectif qui lui permet de retrouver une forme de camaraderie et d’engagement, différente de celle vécue dans les bassins. Preuve qu’il n’a pas perdu son goût du challenge, ni son envie de se dépasser.

Une parole libérée, un exemple inspirant

Le témoignage de Florent Manaudou sur sa santé mentale, bien loin de ternir son image de champion, la rend plus humaine et inspirante. Dans un milieu sportif où la pression est constante et la performance omniprésente, sa prise de parole contribue à briser les tabous. Il met en lumière un sujet encore trop peu abordé : la difficulté à trouver sa place une fois les projecteurs éteints.

En racontant son parcours, il tend la main à tous ceux qui, après avoir connu le succès ou une période intense, se sentent perdus dans le “vide” qui suit. Il rappelle que même les plus grands champions peuvent vaciller – et qu’il est possible, petit à petit, de retrouver un cap.

Une nouvelle vie en construction

Florent Manaudou n’a pas encore trouvé toutes les réponses, mais il avance. À travers la danse, le jeu, le sport loisir et les projets artistiques, il façonne une nouvelle identité. Moins centrée sur la performance, plus proche de l’humain, de l’authenticité.

Et s’il ne remettra peut-être plus jamais un bonnet de bain pour une finale olympique, il demeure, aux yeux de beaucoup, un champion. Pas uniquement pour ses médailles, mais pour le courage qu’il montre en exposant ses failles, ses doutes – et sa volonté farouche d’en sortir grandi.