Ce mannequin «canon» n’existe pas, il a été créé par l’IA

Une pub parue dans «Vogue» suscite la polémique: le top n’a pas été photographié, mais créé de toutes pièces par l’intelligence artificielle.

Le magazine Vogue au cœur d'une polémique après avoir publié une publicité affichant un mannequin généré par IA - Le Parisien

Si vous avez feuilleté le dernier numéro de Vogue, vous êtes tombés sur la campagne Guess incarnée par une plantureuse blonde aux courbes parfaites. «Canon», avez-vous peut-être murmuré en pensant que vous ne pourrez jamais atteindre ce niveau de perfection. Et pour cause… ce charmant mannequin n’existe pas, il a été généré par l’intelligence artificielle. Et c’est une première que de telles photos soient publiées dans le plus grand magazine de mode du monde.

Une série de clichés qui fait couler beaucoup d’encre et ses créatrices, Valentina Gonzalez et Andreea Petrescu, le savaient dès le début. «Nous savions que cela susciterait le débat, car nous bousculons une industrie qui a toujours fait les choses d’une seule manière», ont-elles indiqué sur Instagram. «Il ne s’agit pas de remplacer les séances photo traditionnelles, il s’agit de les compléter et d’offrir aux marques une nouvelle option».

Très inquiétant”: ce mannequin d'une pub Guess publiée dans Vogue n'existe pas | People | 7sur7.be

Et d’insister: c’est «un changement culturel. Et l’industrie finira par s’adapter à ce changement! Nous savons que nous sommes les premiers à le faire et nous sommes prêts à vous montrer pourquoi il s’agit d’art, simplement créé avec un support différent». Elles se défendent en affirmant que «toutes les publicités sont conçues pour être parfaites».

Pub «très décourageante et assez effrayante»Une mannequin générée par l'IA dans le magazine Vogue : stop à la perfection artificielle - La DH/Les Sports+

Pour Felicity Hayward, mannequin grande taille, interrogée par la BBC, cette publicité est «très décourageante et assez effrayante». Si l’industrie de la mode avait un peu progressé vers plus de diversité, elle note actuellement un certain retour en arrière. De son côté, Vanessa Longley, PDG de l’association caritative Beat qui lutte contre les troubles alimentaires, a trouvé la publicité «inquiétante»: «Si les gens sont exposés à des images de corps irréalistes, cela peut affecter leur perception de leur propre corps, et une mauvaise image corporelle augmente le risque de développer un trouble de l’alimentation».

Un avis partagé par Sinead Bovell, ancien mannequin qui travaille aujourd’hui dans les nouvelles technologies: «Des jeunes filles ont recours à la chirurgie esthétique pour ressembler à un visage filtré – et maintenant, nous voyons des personnes entièrement artificielles».