Avec le film Critterz, OpenAI entend faire ses premiers pas dans le cinéma d’animation

Le long-métrage Critterz s’appuie sur l’univers d’un court métrage du même nom sorti en 2023, financé par OpenAI.
Le long-métrage Critterz s’appuie sur l’univers d’un court métrage du même nom sorti en 2023, financé par OpenAI. Court-métrage Critterz / Native Foreign en collaboration avec OpenAI

Ce long métrage, prévu pour 2026, s’appuiera sur ses outils de génération d’images et de vidéos. Un cas concret pour démontrer que l’IA pourrait grandement réduire le temps et le coût de production de tels films.

Guêpes et araignées velues cohabitent avec d’attachantes créatures bedonnantes dans l’univers verdoyant du film Critterz. Ce dessin animé, dont le début de la production vient d’être annoncé par la start-up américaine OpenAI, est le premier long-métrage à inclure l’intelligence artificielle (IA) à chaque étape de sa fabrication. Le film sera produit par le studio Vertigo Films, ainsi que le studio Native Foreign, spécialisé dans l’utilisation de l’IA dans l’audiovisuel. En tant que partenaire du projet, l’entreprise OpenAI, à l’origine de l’agent conversationnel ChatGPT, met ses outils de génération d’images et de vidéos à disposition de l’équipe de production, dont Sora et DALL-E.

«L’IA nous aidera à passer du croquis à l’image, puis à la maquette et enfin à l’animation. Toutefois, il y aura une contribution humaine significative à chaque étape», précise Nik Kleverov, le cofondateur de Native Foreign, auprès du Figaro. Concrètement, des dessinateurs feront les croquis qui seront ensuite exploités par la machine. Des acteurs vocaux, dont les castings doivent débuter dans les semaines à venir, assureront par ailleurs le doublage des personnages. Enfin, le script a été imaginé par une équipe de scénaristes, dont certains ont participé à l’écriture du film d’animation Paddington au Pérou sorti en début d’année. Au total, une trentaine de personnes travaillent actuellement sur le projet.

Ambitions cannoises

La genèse de Critterz remonte à un court métrage du même nom, sorti en 2023 à l’occasion du premier anniversaire de l’outil de génération d’image DALL-E et financé par OpenAI. Projeté aux Festivals d’Annecy, de Tribeca et aux Cannes Lions la même année, le court-métrage racontant les péripéties village de créatures sylvestres avait été nominé au prix de l’innovation de la Guilde des producteurs américains (PGA). Si bien que son réalisateur Chad Nelson avait pris dans la foulée le titre de spécialiste créatif chez OpenAI, chargé de démocratiser l’utilisation des outils de la start-up auprès des artistes.

Avec ce deuxième projet, OpenAI monte désormais d’un cran pour prouver que l’IA peut concurrencer les moyens de production de Hollywood. «Le format n’est pas le même que celui du court métrage, et ressemble plus à un film d’animation traditionnel», s’enthousiasme le producteur Nik Kleverov, déjà impliqué dans le court-métrage il y a deux ans. «C’est une histoire sur l’amitié, qui explore ce que cela signifie de se sentir à sa place. En ce qui concerne la technologie, il y a eu des mises à jour exponentielles depuis 2023.» 

Parmi les avantages de l’IA, Nik Kleverov pointe notamment l’efficacité de la technologie. «Nous utilisons les outils d’IA pour accélérer des parties du processus créatif qui prendraient généralement des mois ou des années, tout en visant à conserver la même qualité», explique le cofondateur de Native Foreign. La production de Critterz doit ainsi durer seulement neuf mois, et son budget est estimé à 30 millions de dollars. À titre de comparaison, le film d’animation Elio, dernière production des studios Pixar, a coûté 300 millions de dollars pour plusieurs années de travail. Les parties prenantes de Critterz espèrent une première projection en marge du prochain festival de Cannes, suivie par une sortie en salles courant de l’année 2026.