Claude François : son appartement hanté par la mort, comment vas-tu maintenant ?

Au 46 boulevard Exelmans, dans le prestigieux 16ᵉ arrondissement de Paris, un immeuble à l’allure tout à fait ordinaire cache une réputation aussi sombre que fascinante. Derrière ses façades haussmanniennes, l’appartement situé au huitième étage est devenu au fil des décennies l’objet de rumeurs persistantes, presque d’une véritable légende urbaine. Pour beaucoup, il incarne l’idée d’une malédiction immobilière, un lieu où le destin tragique semble s’acharner sur ses occupants.

Claude François : son appartement hanté par la mort

Cet appartement de 75 mètres carrés, doté d’une terrasse qui surplombe les toits parisiens, fut acquis en 1962 par Claude François, alors au début de sa fulgurante carrière. On connaît la suite : seize ans plus tard, le 11 mars 1978, le chanteur le plus populaire de sa génération y trouva la mort de façon brutale, électrocuté dans sa salle de bain alors qu’il tentait de redresser une ampoule défectueuse. Cette disparition soudaine, survenue à seulement 39 ans, choqua la France entière et marqua à jamais l’histoire de la chanson française. Mais ce que beaucoup ignorent, c’est que ce lieu portait déjà les stigmates d’un drame bien avant l’arrivée de « Cloclo ».

En effet, avant que Claude François n’y pose ses valises, l’appartement avait déjà été frappé par une tragédie. Son ancien propriétaire, un homme au profil discret, s’y était donné la mort quelques années auparavant. C’est dans la baignoire de la salle de bain qu’il choisit de mettre fin à ses jours, en s’ouvrant les veines. Le choc fut tel que sa veuve, incapable de continuer à vivre dans un espace devenu insoutenable, prit rapidement la décision de s’en séparer. L’ombre de ce geste tragique resta pourtant attachée aux murs, comme si la douleur et le désespoir s’étaient incrustés dans chaque recoin.

Lorsque Claude François en fit l’acquisition, il ignorait peut-être cette part obscure de l’histoire du bien, ou alors choisit de ne pas s’y attarder. Le chanteur, perfectionniste et superstitieux à sa manière, transforma ce logement en un cocon moderne, mais aussi en un lieu de travail et de vie où se mêlaient ses exigences artistiques et ses obsessions personnelles. Pourtant, malgré la réussite et l’effervescence qui l’entouraient, ce fut bien dans cette même salle de bain qu’il connut une fin tragique, réactivant l’étrange réputation du lieu.

Claude François : la terrible malédiction de son appartement pari ...

Après la mort de Claude François, l’appartement fit rapidement l’objet d’une transaction. Le nouveau propriétaire, conscient de l’aura funeste qui pesait sur les lieux, décida d’entreprendre d’importants travaux afin de « briser la malédiction ». L’emplacement du salon et celui de la chambre à coucher furent inversés, et la salle de bain fut réaménagée. L’objectif était clair : tourner la page, effacer symboliquement les traces du passé, et donner à l’appartement une nouvelle énergie. Mais les murs, comme s’ils gardaient en mémoire les douleurs anciennes, allaient de nouveau être témoins d’un drame.

Quelques années plus tard, la femme du nouveau propriétaire, fragilisée par une profonde détresse personnelle, mit elle aussi fin à ses jours. Et ce, ironie cruelle du destin, dans l’ancienne configuration de la salle de bain, là même où deux vies avaient déjà été brisées. Ce nouvel épisode renforça la réputation d’un lieu maudit, un appartement où le malheur semblait frapper inévitablement, malgré toutes les tentatives de rénovation ou de réaménagement.

Aujourd’hui, lorsqu’on évoque l’adresse du 46 boulevard Exelmans, le nom de Claude François surgit immédiatement dans les esprits. Mais pour les amateurs d’histoires mystérieuses et de faits inexpliqués, cet appartement représente bien plus qu’un simple souvenir lié à la star disparue. Il est devenu le symbole d’une fatalité qui dépasse les coïncidences. Certains parlent d’une « mémoire des murs », une théorie selon laquelle les lieux conservent l’empreinte des émotions et des drames qui s’y sont déroulés. D’autres, plus rationnels, rappellent que le hasard et la fragilité humaine suffisent à expliquer la succession des tragédies. Pourtant, la répétition des faits intrigue, dérange et alimente toutes sortes de fantasmes.

Des visiteurs occasionnels, des voisins ou même d’anciens habitants racontent avoir ressenti une atmosphère lourde en pénétrant dans ce logement. Certains témoignent d’un silence oppressant, d’autres affirment avoir ressenti comme une « présence » inexplicable. Qu’il s’agisse de simples projections psychologiques ou d’une véritable empreinte invisible, l’appartement du huitième étage continue de fasciner et d’inquiéter à la fois.

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Au-delà des rumeurs et des légendes, l’histoire de ce lieu met en lumière une vérité universelle : les espaces que nous habitons sont intimement liés à nos existences, à nos joies comme à nos drames. Les murs, témoins muets de nos vies, deviennent parfois les gardiens de nos secrets les plus sombres. Dans le cas du 46 boulevard Exelmans, ce lien semble s’être transformé en un fardeau, comme si chaque occupant devait, tôt ou tard, affronter le poids invisible des disparitions passées.

Ainsi, l’appartement de Claude François demeure un lieu paradoxal : à la fois emblème d’une époque dorée de la chanson française et théâtre d’une succession de tragédies. Son histoire illustre la manière dont un espace peut cristalliser à la fois la mémoire collective et les peurs irrationnelles. Est-il réellement maudit ou simplement marqué par une suite de coïncidences malheureuses ? La question reste ouverte. Mais une chose est sûre : pour beaucoup, franchir la porte de ce huitième étage, c’est pénétrer dans un espace où la frontière entre gloire et tragédie, entre vie et mort, semble plus fragile que nulle part ailleurs.