«Une liberté, un regard, un talent» : Emmanuel Macron, Jack Lang et Anouchka Delon saluent la mémoire de Claudia Cardinale

L’actrice italienne Claudia Cardinale, en mai 1963 au 16^e Festival de Cannes, avant la présentation de Huit et Demi de Federico Fellini. – / AFP

Le président de la République a rappelé que l’actrice franco-italienne, décédée mardi à l’âge de 87 ans, a illuminé les « œuvres des plus grands », de Federico Fellini à Sergio Leone.

Claudia. Ces deux syllabes tournent en boucle, ce matin, dans le cœur des cinéphiles. L’interprète d’Angelica dans Le Guépard, de Jill dans Il était une fois dans l’Ouest, s’est éteinte le 23 septembre à l’âge de 87 ans. En France, à Nemours, près de Fontainebleau. « L’une des plus grandes actrices de tous les temps » s’en va, a réagi le ministre de la Culture transalpin dans un communiqué. Alessandro Giuli y insiste sur la « grâce toute italienne » de celle qui a tourné à Rome, à Paris comme à Hollywood.

Cette grâce n’a pas échappé à Rachida Dati, son homologue. Pour qui « le regard, la voix et l’aura [de Claudia Cardinale] habitent à jamais l’histoire du cinéma ». Et notamment celle du Festival de Cannes où, dans les années 1960, ses vingt faisaient tourner toutes les têtes. En 1963, elle y a pris la pose aux côtés de Visconti, Lancaster et un véritable félin, pour Le Guépard, qui allait recevoir la palme d’or.

« Sa carrière fut en elle-même un chef-d’œuvre », estime le maire de Cannes, David Lisnard. Gilles Jacob , délégué général, puis président de la manifestation cannoise de 2001 à 2014, la rembobine : « Elle était une fois dans l’Ouest, et aussi l’infirmière de Huit et Demi versant un verre d’eau thermale à Mastroianni , elle n’ouvrira plus le bal du Guépard. Elle est partie, La Fille à la valise, la chère Claudia que nous avons tant aimée ».

Depuis New York, sur ses réseaux sociaux, Emmanuel Macron salue « une liberté, un regard, un talent qui ajouta tant aux œuvres des plus grands ». Jack Lang, ému au souvenir de la « présence aérienne et terrestre » de Claudia, se rappelle ses visites à l’Institut du monde arabe, à Paris. Elle venait, assure l’ancien ministre de Mitterrand, retrouver un peu « des parfums de jasmin et de fleurs d’oranger » de sa Tunisie natale.

Anouchka Delon s’est souvenue de sa collaboration avec son père dans une Sicile chaude et mélancolique. « À jamais Angelica… », écrit-elle sur Instagram, évoquant la belle roturière qui donne ses lettres de noblesse au Guépard de Luchino Visconti. Carla Bruni publie sur Instagram, de son côté, quelques photos de la star, mutine ou souriante. « Ciao Bellissima », écrit cette autre Franco-italienne.

La comédienne américaine Stefanie Powers, sa partenaire dans Bons baisers d’Athènes (1979), a rouvert son propre album photo. « Nos amitiés ont traversé toutes ces années, et maintenant nous venons de perdre Claudia, qui sera aux côtés de Roger [Moore] et David [Niven] », commente-t-elle, photo de tournage à l’appui. Avant d’ajouter, avec malice ou mélancolie : « J’espère ne pas les rejoindre avant longtemps ».