Aman, la voix d’ange qui a fait chavirer les cœurs et les fauteuils de The Voice Kids

Le silence règne sur le plateau de The Voice Kids. Les lumières bleutées balaient la scène, créant une atmosphère à la fois intime et intimidante. Dans le dos des quatre coachs, Patrick Fiori, M. Pokora, Soprano et la nouvelle venue Santa, une petite silhouette s’avance. C’est Aman, un jeune garçon venu d’Elbeuf, en Seine-Maritime. Son cœur bat la chamade, mais son regard est déterminé. Ce soir, il ne chante pas pour la gloire, mais pour l’amour. L’amour d’une mère.

Les premières notes de guitare résonnent, celles d’une mélodie que des millions de Français connaissent et chérissent : “Les yeux de la mama” de Kendji Girac. Un choix audacieux, car s’attaquer à un tel monument de la chanson française, popularisé par un ancien vainqueur de The Voice, est un pari risqué. Pourtant, dès qu’Aman ouvre la bouche, le temps semble se suspendre. Ce n’est plus une simple reprise, c’est une confidence. Sa voix, d’une clarté cristalline et empreinte d’une maturité déconcertante, s’élève et vient cueillir chaque personne présente, sur le plateau comme derrière l’écran.

Il chante les paroles avec une conviction qui transcende son jeune âge. Chaque mot, chaque inflexion est habitée par une sincérité brute, presque sacrée. Sur les visages des coachs, l’étonnement initial laisse place à une profonde émotion. Santa, dont c’est la première saison, porte instinctivement la main à son cœur, les yeux brillants. Elle est la première à sentir cette connexion pure, cette évidence artistique qui ne se commande pas. À ses côtés, Patrick Fiori, le pilier de l’émission, ferme les yeux. Il n’écoute plus la technique, il reçoit l’âme d’un enfant qui a décidé de mettre tout son amour dans une chanson.

“Je te vois parfois te cacher pour pleurer…”

À ces mots, la caméra se tourne vers les coulisses. On y découvre une femme, les mains jointes, le visage submergé par les larmes. C’est sa mère. C’est pour elle qu’Aman chante. C’est son histoire, leur histoire, qu’il raconte avec une justesse poignante. Il ne cherche pas à imiter Kendji ; il se réapproprie le morceau pour en faire une déclaration personnelle, un hymne filial qui touche à l’universel.

Le premier buzz retentit. C’est celui de M. Pokora, qui se retourne d’un bloc, le visage marqué par l’admiration. Il est presque immédiatement suivi par Soprano, qui ne peut cacher un sourire bienveillant, reconnaissant ce talent rare qui allie technique et cœur. Santa, visiblement bouleversée, appuie à son tour. Il ne reste plus que Patrick Fiori. Le coach corse semble savourer chaque seconde, comme pour s’imprégner de la magie du moment. Mais alors que le refrain final approche, sa main s’abat sur le buzzer rouge dans un geste décidé. Les quatre fauteuils sont retournés.

La performance s’achève. Aman ouvre les yeux, presque surpris de voir les quatre légendes de la chanson française lui faire face, debout, et l’applaudir à tout rompre. Le public est en délire, offrant une standing ovation assourdissante au jeune prodige. La pression retombe et le jeune garçon laisse échapper un sourire timide, touchant par sa simplicité et son humilité.

“Mais comment tu t’appelles, mon bonhomme ?” lance Patrick Fiori, la voix encore chargée d’émotion. “Je m’appelle Aman.” “Aman… tu sais, ce que tu viens de faire, c’est très, très grand”, enchaîne Soprano. “Il y a des gens qui chantent toute leur vie pour essayer de transmettre ce que tu nous as donné en deux minutes. Tu as un don, c’est certain.”

M. Pokora prend la parole, le regard fixé sur le jeune talent. “Cette chanson, elle est spéciale. Elle a une histoire forte. Et pour la chanter comme tu l’as chantée, il faut avoir un grand cœur. Tu ne nous as pas seulement offert une performance vocale, tu nous as ouvert ton cœur, et ça, c’est le plus beau cadeau pour un artiste.”

Santa, les larmes aux yeux, peine à trouver ses mots. “Je suis nouvelle ici… et je crois que je viens de vivre mon plus grand choc émotionnel. Ta voix est pure. Il n’y a pas de filtre, pas d’artifice. C’est juste vrai. C’est magnifique, tout simplement. Tu m’as rappelé pourquoi la musique est si essentielle. Elle vient de là”, dit-elle en pointant son cœur.

Vient alors le moment crucial du choix. Chaque coach tente de le convaincre avec des arguments passionnés, promettant de préserver son authenticité et de l’aider à grandir en tant qu’artiste. Patrick Fiori lui parle de l’importance des racines et de l’émotion dans la musique corse et méditerranéenne. Soprano évoque la puissance des mots et des histoires partagées. M. Pokora met en avant son expérience de la scène et la modernité. Santa lui offre de l’accompagner sur le chemin de la poésie et de l’hypersensibilité.

Le choix est cornélien pour le jeune Aman, qui regarde tour à tour les quatre visages bienveillants. Après une longue hésitation, et un regard échangé avec sa mère en coulisses, il prend sa décision, scellant ainsi le début d’une aventure qui promet d’être l’une des plus marquantes de cette saison de The Voice Kids.

Au-delà de la compétition, la performance d’Aman restera gravée dans les mémoires comme un moment de grâce pure. Un instant rare où un enfant, armé de sa seule voix et de l’amour pour sa mère, a réussi à nous rappeler l’essentiel : la musique, lorsqu’elle est sincère, est un langage universel capable de toucher toutes les âmes et de faire couler les larmes les plus douces. Ce soir-là, une étoile est née sur la scène de The Voice Kids. Et son nom est Aman.