RETOUR AUX SOURCES ET SECRETS DE COUPLE : « Elle ne voulait pas venir » – Florent Pagny révèle les coulisses de son installation surprise en Bourgogne avec Azucena.

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Florent Pagny est un artiste dont l’existence se conjugue souvent avec les extrêmes. Il est l’homme des grands écarts : entre la fulgurance des projecteurs et l’anonymat des déserts, entre le fracas des tubes et le silence des hauts plateaux. Pendant des années, l’image du chanteur était intrinsèquement liée à l’évasion, à cette Patagonie sauvage, symbole de liberté et de refuge loin de la ferveur médiatique française. Or, après avoir traversé la plus grande épreuve de sa vie – la maladie –, Florent Pagny a surpris son monde en choisissant l’ancrage. Ce n’est plus vers les étendues argentines qu’il a tourné son regard, mais vers la terre de ses origines : la Bourgogne.

Cette décision, loin d’être un simple changement d’adresse, est un puissant acte symbolique, une déclaration philosophique sur la valeur des racines et la primauté de la stabilité après la tourmente. Dans un entretien exceptionnel accordé à Audrey Crespo-Mara pour Sept à Huit, le chanteur a dévoilé les coulisses de ce retour inattendu, révélant au passage la réticence initiale de son épouse, Azucena Caamaño, figure centrale de son équilibre.

 

L’Ancrage Post-Tempête : La Bourgogne comme Sanctuaire

 

Le retour de Florent Pagny sur les terres bourguignonnes, à 63 ans, quelques années après le diagnostic de son cancer et les récidives qui ont marqué les esprits, est la preuve que la confrontation avec la finitude redéfinit les besoins fondamentaux. La Patagonie, refuge d’évasion et de rébellion contre le système, a cédé la place à la ferme fortifiée de son enfance, un lieu chargé de l’énergie de ses racines.

« Je suis Bourguignon, et là je suis dans ma phase ‘retour aux sources’, » confie-t-il à Audrey Crespo-Mara, avec cette franchise qui le caractérise. Né à Chalon-sur-Saône, à moins de cent kilomètres de sa nouvelle demeure, le chanteur explique que cette décision est la conclusion logique d’un long voyage, physique et intérieur : « Passé la soixantaine, après avoir traversé beaucoup les océans, il y a un moment où tu te dis : Si je pouvais retrouver quelque chose dans l’endroit de mes racines, ça pourrait m’amuser. »

L’ancrage en Bourgogne n’est pas seulement personnel ; il est familial. C’est dans cette région que toute sa famille est toujours réunie, offrant ainsi à l’artiste un environnement stable, protecteur et nourrissant. Retrouver sa terre natale, c’est pour lui un besoin viscéral, une manière de se sentir « à la terre où t’es né », une quête de vérité et de solidité après avoir senti le sol vaciller sous ses pieds. C’est la quête d’un lieu où les pierres elles-mêmes murmurent l’histoire de son clan, offrant une continuité bienvenue après la rupture causée par la maladie.

Florent Pagny laisse un message inattendu en pleine émission !

Azucena : De la Réticence aux « Très Bonnes Vibrations »

 

Si le besoin de « retour aux sources » était une évidence pour Florent Pagny, la transition n’a pas été aussi aisée pour sa femme, Azucena Caamaño. Étrangère aux racines bourguignonnes de son mari, le choix de quitter l’immensité de l’Argentine pour s’installer durablement en France ne lui souriait pas d’emblée. La sincérité de l’artiste est désarmante lorsqu’il avoue : « Elle ne voulait pas venir ».

Cette révélation est un éclairage précieux sur la dynamique du couple, qui, malgré l’image de fusion, doit aussi composer avec les désirs et les réticences de chacun. L’histoire d’amour de Pagny et Azucena repose sur la complémentarité et le compromis, deux piliers indispensables à la longévité de leur relation.

Azucena, artiste elle-même, est décrite comme étant « fascinée par les ruines, les châteaux, les fermes et les forts ». C’est sur ce terrain esthétique et émotionnel qu’a eu lieu le basculement. Florent Pagny raconte que ce sont les « vibrations » du lieu qui ont fini par convaincre son épouse. Lors de la deuxième visite de la ferme fortifiée, Azucena, sensible aux énergies des vieilles pierres, s’est rendue à l’évidence : « Tu sais qu’il a des très bonnes vibrations ici. » C’est ce clin d’œil subtil au monde invisible, ce ressenti personnel d’Azucena, qui a scellé leur installation en Bourgogne. Le compromis n’a donc pas été un simple arrangement géographique, mais une harmonisation émotionnelle et spirituelle autour d’un lieu qui a su parler à leurs deux âmes, reliant les racines du chanteur à l’attrait de son épouse pour l’histoire et les vestiges.

 

Le Symbole de la Ferme Fortifiée

 

Le choix de la demeure, une ferme fortifiée, n’est pas anodin. Il est, à l’image du couple, à la fois solide et empreint de caractère. Ce type de construction, conçu pour résister au temps et aux assauts, est une métaphore puissante de la vie de Florent Pagny. Après la fragilité et la vulnérabilité imposées par la maladie, la forteresse offre un sentiment de sécurité et d’invulnérabilité retrouvée.

Au volant de leur Chevrolet Pick-up 3600 rouge vintage, que l’on voit dans l’extrait, le couple incarne cette dualité : un amour qui défie le temps (la voiture ancienne), tout en explorant un nouveau territoire (la Bourgogne) avec la force des retrouvailles. Ce véhicule, symbole de l’Amérique et de l’évasion, contraste avec le paysage de bocage et de vignobles, soulignant la capacité du couple à faire cohabiter leurs différentes vies, leurs différentes passions.

L’interview prend également un relief particulier en raison du contexte personnel de la journaliste. Audrey Crespo-Mara revenait aux commandes du Portrait de la semaine après le décès de son mari, Thierry Ardisson. L’échange avec Florent Pagny, qui a lui-même affronté la perspective de la mort et qui évoquait la maladie dans le reportage, revêtait sans doute une dimension émotionnelle rare, où la journaliste et le chanteur se rejoignaient dans la même quête de sens et de reconstruction.

En définitive, l’installation de Florent Pagny et Azucena en Bourgogne est bien plus qu’une simple anecdote people. C’est le dernier acte de sa reconstruction, un retour à l’essentiel dicté par l’instinct de survie et la sagesse acquise. C’est le triomphe de l’enracinement sur l’errance, le choix de la stabilité offerte par la terre maternelle, là où toute la famille est réunie. Azucena, en acceptant de partager ces « très bonnes vibrations », a réaffirmé la force de leur engagement mutuel, prouvant qu’après la tempête, le plus beau des refuges est toujours celui que l’on construit ensemble, au cœur des racines.