« Reposer près de sa mère » : Le Secret Bouleversant de Bébert des Forbans, Enterré en Israël Loin du Public Français

L’annonce de son départ fut déchirante, mais la révélation de sa dernière volonté a été une onde de choc qui a traversé le paysage musical français. Bébert, le chanteur emblématique du groupe Les Forbans, l’âme festive du rockabilly hexagonal, n’a pas été enterré en France. Contre toute attente, sa dépouille a été transportée jusqu’en Israël, loin des caméras et des foules, pour reposer dans le calme d’un petit cimetière de Tel Aviv. Ce choix, tenu secret jusqu’à la dernière minute, n’était pas un simple arrangement logistique, mais le dernier acte d’une vie menée avec une pudeur et une fidélité aux racines que seul son cercle le plus intime connaissait.

C’est Michel Papin, son ami de toujours et batteur du groupe, qui a eu la douloureuse charge de révéler la vérité. Bébert, de son vrai nom Albert Kassabi, souhaitait reposer au côté de sa mère, décédée il y a plusieurs années et enterrée en Israël. Ce vœu, exprimé des années plus tôt dans l’intimité, est apparu comme un « geste d’amour », une manière de « retourner à la source » de ses racines profondes. Ce détail, méconnu du grand public, éclaire d’un jour nouveau les dernières années du chanteur, révélant un homme qui, derrière son sourire jovial et ses refrains dansants, cultivait une douleur secrète et une tendresse viscérale pour ses origines. Ce secret, c’est l’histoire d’une fidélité qui a transcendé la mort.

Le Contraste d’une Légende : Rockabilly et Racines

 

Né à Tunis en 1962, Albert Kassabi arrive très jeune en région parisienne, grandissant à Ivry-sur-Seine dans une ambiance populaire baignée de musique. En 1978, il fonde Les Forbans, dont le style rockabilly rétro, inspiré des années 50, fait fureur. Avec des tubes comme Chantal et Tape des mains, Bébert devient rapidement le visage du groupe, incarnant une jeunesse rebelle, mais joyeuse et accessible.

Pourtant, derrière cette façade solaire, Albert était un homme discret, très attaché à sa famille et à ses racines culturelles. Dans les coulisses, loin de l’euphorie des années 80, il était celui qui veillait sur les autres, qui temporisait, arrangeait les conflits. Même si la carrière des Forbans a connu des hauts et des bas, Bébert n’a jamais quitté la scène, choisissant de rester fidèle à un public de toujours, se produisant dans les petites villes et les fêtes de village. Ce choix, loin du star-système, a renforcé son image d’artiste populaire, modeste, généreux et presque pudique.

Mais ce que l’on ignorait, c’est le lien fort, presque mystique, qu’il entretenait avec ses racines maternelles. Sa mère, décédée, reposait à Tel Aviv dans un petit cimetière discret. À ses proches les plus intimes, il avait confié son vœu secret d’être enterré là-bas, non pas comme une question de religion, mais comme un lien de sang, un retour à celle qui, selon lui, lui avait transmis la force de chanter et de résister.

Le Combat Silencieux : Une Maladie Cachée par Dignité

Mort de Bébert (Les Forbans) : “J'habite à…”, ce lieu de vie très  symbolique où il coulait des jours heureux - Closer

La discrétion de Bébert sur sa sépulture fait écho au silence qu’il a imposé sur sa maladie. Michel Papin, témoin privilégié de ses derniers mois, a révélé que son ami luttait secrètement contre un cancer colorectal depuis trois ans. Un combat que Bébert avait choisi de mener dans l’ombre, loin des regards du public, mais aussi de la pitié de ses proches. « Il ne voulait pas que les gens le regardent avec tristesse », a confié Michel, la voix brisée. Bébert voulait rester l’homme qui fait danser, pas celui qui souffre.

Le diagnostic est tombé en 2020, en pleine pandémie. Malgré l’agressivité de la maladie, Bébert a continué à monter sur scène, à faire le show, avec une foi inébranlable en la rémission. Il parlait même de nouveaux projets, d’un album solo plus intimiste pour raconter son parcours. Mais la réalité biologique l’a vite rattrapé : ses forces ont décliné et les douleurs sont devenues quotidiennes.

Michel se souvient d’un concert en province au printemps 2023, la dernière fois que Bébert est monté sur scène. À la fin d’un morceau, le chanteur s’est retourné, « les yeux pleins d’eau ». Michel a compris : « Il me disait adieu sans le dire ». Après cette soirée, Bébert s’est isolé volontairement, transformant sa maison en un cocon. Il passait ses journées à écouter de vieux vinyles et à griffonner des paroles dans un carnet, laissant derrière lui plusieurs chansons inédites. La décision d’être enterré en Israël a été prise bien avant la phase terminale.

L’Ultime Voyage : Intimité, Guitare et Vent Mystique

 

Le jour du départ, Michel Papin a accompagné seul le cercueil d’Albert, lors d’un vol discret sans fanfare. Ce fut le dernier acte de leur amitié d’une vie, une ultime preuve de loyauté. La cérémonie a eu lieu dans un petit cimetière de Tel Aviv, en présence d’à peine dix personnes, l’autre versant de l’adieu, loin des hommages nationaux que certains fans réclamaient en France.

Michel a apporté sa guitare, jouant un air doux composé spécialement pour l’occasion, un morceau sans parole, seulement les cordes et le vent. C’est alors que le moment le plus étrange, presque mystique, s’est produit. Alors que la mise en terre venait de commencer, « un coup de vent soudain, presque violent, a traversé l’allée du cimetière ». Les feuilles mortes se sont envolées, les chapeaux ont vacillé, et tout le monde s’est arrêté. Michel jure qu’il a senti une présence comme si Bébert non disait au revoir une dernière fois. Plusieurs témoins parlent d’un frisson, d’un silence presque sacré qui s’est installé à ce moment précis. Ce détail à la fois simple et bouleversant est devenu un symbole pour ceux qui étaient là. Ce fut un signe pour Michel, c’est une certitude : Bébert était là. Il est parti comme il a vécu, avec discrétion, mais en laissant une trace inoubliable.

À son retour en France, Michel a refusé les plateaux télé et les interviews spectaculaires. Il a simplement publié une photo du cimetière avec un mot : « Repose en paix mon frère ».

Un Patrimoine de Cœur et de Musique

Bébert", leader du groupe de rock Les Forbans, est mort à l'âge de 63 ans

La disparition de Bébert a soulevé la question de son héritage matériel et artistique. L’artiste ne figurait pas parmi les stars les plus fortunées, mais sa carrière de plus de quarante ans avait généré des revenus stables. L’artiste touchait encore des droits d’auteur réguliers pour des titres emblématiques comme Tape des mains et Chantal, une rente annuelle estimée à environ 40 000 €.

Côté patrimoine, il possédait une maison à Champigny-sur-Marne, son repère et son refuge, estimée à 350 000 €. Mais l’information secrète concernait un petit appartement à Tel Aviv, acquis discrètement au début des années 2000 dans le même quartier que sa mère. Estimé à environ 500 000 €, il servait de lieu de retraite spirituelle.

Côté successoral, Bébert n’avait pas d’enfants connus et n’était pas marié. Son frère cadet serait l’héritier légal, mais des proches évoquent l’existence d’un testament demandant que l’appartement israélien soit confié à une œuvre culturelle juive locale. Un point qui pourrait soulever des complications juridiques.

Les objets personnels de l’artiste — guitares de collection, carnets de notes, vêtements de scène originaux des années 80 — sont conservés dans sa maison. Michel Papin a confirmé que ces souvenirs feraient l’objet d’une exposition hommage, probablement en 2026. En somme, son patrimoine est profondément chargé de sens, un mélange de racines, de fidélité au public et d’amour discret pour la culture qui l’a vu naître.

Le choix de Bébert de reposer en Israël, loin de la scène française, a suscité des questionnements. Pour beaucoup, cette décision fut un choc, presque une rupture. Mais pour ses amis, c’est le reflet d’une vie menée avec cohérence : la solitude des artistes populaires qui, malgré les paillettes, reviennent toujours à l’essentiel, à l’intimité, au sacré.

Son dernier geste fut personnel, presque sacré, et c’est peut-être cela qui a le plus touché : un homme qui jusqu’à la fin a décidé d’appartenir à ceux qu’il aimait dans l’ombre et la discrétion. Le rideau est tombé sans applaudissement, mais dans le respect d’un silence choisi, laissant derrière lui un héritage de pudeur et de fidélité profonde qui ne s’explique pas, mais qui se respecte.