Mort de Bébert des Forbans à 63 ans : Le terrible secret de sa maladie et le récit déchirant de ses derniers instants par Astrid

La nouvelle est tombée comme un couperet, glaçant une France qui avait pourtant l’habitude de danser sur ses refrains endiablés. Bébert, l’âme vibrante et gominée des Forbans, n’est plus. Albert Kassabi de son vrai nom s’est éteint à l’âge de 63 ans. Mais au-delà du deuil national qui frappe toute une génération nostalgique des années 80, c’est la révélation des circonstances de sa disparition qui provoque aujourd’hui un séisme émotionnel.

Pendant trois ans, Bébert a menti. Ou plutôt, il a joué le plus grand rôle de sa vie : celui d’un homme en bonne santé, alors qu’il livrait en coulisses une guerre sans merci contre un cancer dévastateur.

Trois ans de silence pour rester “indestructible”

C’est Astrid, sa femme, son pilier, qui a eu la lourde tâche de lever le voile sur ce secret. Dans un témoignage qui brise le cœur, elle raconte pourquoi l’interprète de “Chante” a choisi l’omerta. “Il refusait d’être regardé avec pitié”, confie-t-elle. Pour Bébert, l’image de l’éternel jeune homme bondissant, banane gominée et baskets aux pieds, était sacrée. Il ne voulait pas devenir “le chanteur malade” dans les magazines, celui que l’on invite par compassion.

Le couple a donc vécu une double vie. D’un côté, les apparitions publiques, les courses au supermarché où il fallait donner le change, sourire aux fans. De l’autre, une forteresse privée transformée en hôpital de fortune. Contre toute attente, Bébert n’a pas perdu ses cheveux, un détail qui leur a permis de maintenir l’illusion jusqu’au bout. Mais derrière les murs de leur maison, la souffrance était bien réelle, gérée dans une intimité fusionnelle et douloureuse.

Les derniers instants : “Deux lions soudés”

Le récit de la fin est d’une intensité rare. En août 2025, l’état du chanteur s’est brutalement dégradé. Astrid décrit ces derniers jours comme un huis clos d’amour et de larmes. Elle n’a pas quitté son chevet, guettant chaque respiration.

“Nous avons vécu cette épreuve comme deux lions soudés”, dit-elle. La dernière nuit, elle s’est allongée près de lui. Elle a posé une main sur son cœur, l’autre tenant la sienne. Elle a senti les battements ralentir, le souffle s’espacer, jusqu’au silence absolu. “Quand son cœur a arrêté de battre, le mien s’est brisé. Une partie de moi est morte avec lui.” Une sortie de scène sans applaudissements, mais entourée de l’amour inconditionnel des siens, loin, très loin des projecteurs qu’il avait tant aimés.

De Tunis à Ivry : L’itinéraire d’un enfant du rock

La disparition de Bébert, c’est aussi la fin d’une époque. Celle d’un gamin né à Tunis en 1962, qui a grandi à Ivry-sur-Seine avec le rythme dans le sang. Quand il fonde Les Forbans avec ses copains d’enfance, il ne se doute pas qu’il va devenir le symbole d’une France joyeuse et insouciante. Leur rockabilly “à la française”, simple et efficace, a traversé les décennies. Même quand la mode est passée, Bébert est resté. Fidèle à son public, fidèle à son style.

Ceux qui l’ont côtoyé décrivent un homme bien plus complexe que son image de “copain de quartier”. Un homme lucide sur la fragilité du succès, qui n’a jamais pris la grosse tête. C’est cette humilité qui explique aussi son héritage financier : pas de millions flambés, mais un patrimoine propre et modeste. Les droits d’auteur de ses tubes, gérés méticuleusement, assureront l’avenir de ses enfants, Kevin et Georgia, et de sa femme. Pas de guerre d’héritage à l’horizon, juste la suite logique d’une vie menée avec droiture.

Un héritage de joie et de dignité

Aujourd’hui, les fans sont sous le choc. Comment celui qui incarnait la vitalité pure a-t-il pu s’éteindre si discrètement ? Les hommages affluent, saluant l’artiste, mais surtout l’homme. Bébert n’a jamais triché. Il a vécu pour la musique et pour sa famille.

En cachant sa maladie, il nous a offert un dernier cadeau : celui de garder de lui une image intacte, solaire et joyeuse. Il ne voulait pas que l’on pleure sur son sort, mais que l’on continue à danser. Astrid, Kevin et Georgia portent désormais le flambeau de cette mémoire. Et si les larmes coulent aujourd’hui, c’est aussi parce que l’on réalise la grandeur du courage qu’il a fallu pour souffrir en silence afin de ne pas assombrir la fête. Adieu Bébert, et merci pour le rock.