Kendji Girac transparent sur la décision d’arrêter l’école à 14 ans, « C’était difficile »

À 14 ans, Kendji Girac a quitté l’école pour aider son père. Aujourd’hui, il se confie sans filtre sur ses débuts compliqués.

On connaît Kendji Girac pour ses tubes qui mettent de bonne humeur et son sourire solaire. Mais derrière le succès, il y a aussi un parcours marqué par des épreuves. Impossible de ne pas penser à son terrible accident par balle de l’année dernière. À l’occasion de la diffusion, mardi 9 septembre 2025 sur France 2, du documentaire J’ai pas les mots – 8 semaines pour sortir de l’illettrisme, dont il est le parrain, le chanteur a accepté de revenir sur un choix marquant : il a quitté l’école à seulement 14 ans. Issu d’une famille gitane catalane, Kendji Girac a grandi sur les routes, avec de nombreux déplacements. Résultat : difficile de suivre une scolarité classique. « Avec ma famille, on voyageait beaucoup. Je loupais souvent les rentrées scolaires et je me retrouvais dans des classes où nous n’avions pas les mêmes cours que les autres. C’était difficile de progresser », a-t-il raconté à La Tribune du dimanche.

Même les autographes étaient un défi : Kendji Girac se livre sans filtre

À 14 ans, il décide donc d’arrêter l’école. Pas pour s’amuser, mais pour aider son père, élagueur. « Je me sentais beaucoup plus à ma place dans cette activité manuelle », explique-t-il. Derrière cette décision, il y avait aussi ses difficultés en lecture et en écriture, qui rendaient le quotidien scolaire très lourd. Quatre ans plus tard, Kendji Girac débarque sur le plateau de The Voice et séduit tout le monde avec sa reprise gipsy de Bella.

Sa voix fait l’unanimité, mais en coulisses, il prend conscience de ses lacunes. « J’ai réalisé que mon français était médiocre. Je me sentais différent des autres candidats, je ne rigolais pas aux mêmes blagues », se souvient-il. Ses premières interviews sont un vrai calvaire : « Je faisais des phrases très courtes et je m’arrêtais vite, par peur de m’enfoncer », dit-il. Même signer des autographes était compliqué : « Je faisais épeler les prénoms », rigole-t-il aujourd’hui.

Le chanteur en première ligne pour briser le tabou de l’illettrisme

Ainsi, lire un prompteur, comprendre un contrat ou gérer des papiers devenait une source de stress énorme. En devenant parrain du documentaire J’ai pas les mots, Kendji Girac veut lever le voile sur un sujet tabou. En France, 1,4 million d’adultes seraient concernés par l’illettrisme. Lui sait ce que ça représente, puisqu’il l’a vécu. « Lire, je l’ai appris à l’école, mais je ne savais pas écrire comme une personne qui a eu un parcours scolaire classique », avait-il déjà confié.

Aujourd’hui, papa de deux enfants, il veut montrer que l’on peut s’en sortir, même quand on part avec un retard. Plutôt que de se résigner, Kendji Girac a choisi de travailler sur ses difficultés. « Ça m’agace quand je ne sais pas faire quelque chose », avoue-t-il. Alors, celui qui est devenu papa pour la deuxième fois, s’est mis à lire beaucoup, notamment des livres religieux.

« Remplir un devis avec mon pére me paraissait un monde » : Kendji se confie sur son incroyable évolution

Le chanteur a aussi repris le stylo et le cahier, au lieu de tout faire sur son téléphone. « J’ai acheté des cahiers pour écrire. Avant, je faisais tout sur smartphone ou ordinateur, ça n’aidait pas », reconnaît-il. Avec le temps, les progrès se sont faits sentir. « Aujourd’hui je n’ai plus cette barrière et je me sens bien plus libre », explique le chanteur. Dix ans après sa victoire à The Voice, Kendji Girac est non seulement une star de la musique française, mais aussi un homme qui a réussi à transformer un complexe en force. « À l’époque, devoir remplir un devis avec mon père me paraissait un monde. Aujourd’hui, je le fais en trois secondes, et à la maison c’est moi qui m’occupe de la paperasse », raconte-t-il fièrement.

Avec ce documentaire, Kendji Girac espère libérer la parole et donner de l’espoir à ceux qui vivent la même chose. Une façon de rappeler que même quand le chemin semble difficile, rien n’est impossible. Et quand on voit son parcours impressionnant, nul doute que ce documentaire en inspirera beaucoup.