Kendji Girac et son Combat Secret : Touché par l’Illettrisme, le Chanteur Révèle sa Vulnérabilité et s’Engage pour sa Fille Eva’

Il est l’une des personnalités les plus solaires et aimées des Français. Ses mélodies gipsy-pop font danser des millions de personnes et son sourire semble à l’épreuve de tout. Pourtant, derrière l’image du chanteur à succès, se cache une vulnérabilité, une blessure intime que Kendji Girac a décidé de transformer en force. Dans un geste d’une rare sincérité dans le monde du show-business, l’artiste a révélé être personnellement concerné par l’illettrisme, un handicap invisible qui touche plus de 2,5 millions de personnes en France. Loin de cacher cette faille, il en fait aujourd’hui un combat, un engagement public puissant, motivé par le plus grand bouleversement de sa vie : la naissance de sa fille, Eva Alba.

Ce n’est pas la première fois que l’interprète de Color Gitano évoque avec pudeur ses difficultés. Issu de la communauté des gens du voyage, Kendji a quitté les bancs de l’école très tôt, à l’âge de 13 ou 14 ans, pour suivre sa famille sur les routes. Une vie de liberté et de traditions, mais qui l’a éloigné du parcours scolaire classique. Il n’a jamais caché que la lecture et l’écriture n’étaient pas ses points forts, des lacunes qu’il a dû compenser par un talent musical inné et une intelligence du cœur qui a su conquérir le public. Mais ce qui relevait autrefois de la confidence personnelle est aujourd’hui devenu un engagement citoyen. Kendji Girac a accepté de devenir le nouveau parrain de l’Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme (ANLCI), prêtant son immense popularité à une cause souvent taboue et stigmatisée.

Le déclic, le véritable moteur de cette prise de parole, a un nom : Eva Alba. En devenant père en janvier 2021, aux côtés de sa compagne Soraya, le chanteur a vu son monde et ses priorités basculer. La paternité a agi comme un miroir, lui renvoyant l’image du parent qu’il voulait être. Comment lire des histoires à sa fille ? Comment l’aider à faire ses devoirs ? Comment être un pilier pour son éducation si l’on est soi-même freiné par des difficultés fondamentales ? Ces questions, qui angoissent des millions de parents en situation d’illettrisme, ont résonné en lui avec une force nouvelle.

“Quand je suis devenu papa, ça a changé beaucoup de choses,” a-t-il confié. Cette phrase simple résume la profondeur de sa démarche. Il ne s’agit plus seulement de lui, mais de l’avenir de son enfant. Son combat est devenu celui de tous les pères et de toutes les mères qui, par amour pour leur progéniture, veulent briser le cycle de la précarité éducative. En s’exposant ainsi, Kendji Girac fait preuve d’un courage immense. Il déconstruit l’image lisse et parfaite de l’artiste à succès pour montrer l’homme, avec ses doutes et ses failles. Il envoie un message d’espoir à tous ceux qui souffrent en silence, leur disant qu’ils ne sont pas seuls et que des solutions existent.

Son rôle de parrain n’est pas symbolique. Il s’inscrit dans une démarche active, visant à libérer la parole et à encourager les personnes concernées à oser demander de l’aide. L’illettrisme n’est pas l’analphabétisme ; il concerne des personnes qui ont été scolarisées en France mais qui ne maîtrisent pas les compétences de base (lecture, écriture, calcul) pour être autonomes dans les situations simples de la vie quotidienne. Remplir un formulaire administratif, lire une ordonnance médicale, comprendre une consigne de sécurité… Autant de gestes anodins pour la majorité, qui deviennent des montagnes insurmontables pour d’autres.

En associant son visage à cette cause, Kendji Girac opère un double mouvement. D’une part, il offre une visibilité sans précédent à l’ANLCI et à ses actions. Sa voix porte, et lorsqu’il parle de ce sujet, il touche un public large, populaire, souvent le plus concerné. D’autre part, il dédramatise la situation. Si une star de son envergure, admirée et accomplie, peut admettre ses difficultés, alors n’importe qui peut le faire. Il brise le mur de la honte qui emprisonne tant de personnes dans l’isolement.

Cette nouvelle facette de l’artiste, plus grave, plus engagée, vient compléter le portrait d’un homme qui a toujours su rester fidèle à ses valeurs et à ses racines. Son histoire personnelle, celle d’un jeune homme qui a surmonté les obstacles grâce à son talent et à sa détermination, prend une nouvelle dimension. Son combat contre l’illettrisme n’est pas une parenthèse dans sa carrière, mais le prolongement logique de son parcours. C’est l’histoire d’un père qui veut offrir le meilleur à sa fille, et d’un citoyen qui utilise sa notoriété pour éclairer l’une des zones d’ombre de notre société. En passant à l’action, Kendji Girac ne fait pas que chanter l’espoir, il l’incarne.