« J’ai pas les mots » sur France 2 : épaulés par Kendji Girac, ils ont huit semaines pour sortir de l’illettrisme

Dans une soirée spéciale diffusée ce mardi 9 septembre, le chanteur, ancien illettré, propose à sept personnes souffrant du même handicap de suivre pendant deux mois un stage intensif de lecture et d’écriture sous le regard des caméras.

France 2 a choisi Kendji Girac, ancien illettré, pour présenter le magazine «J’ai pas les mots, 8 semaines pour sortir de l’illettrisme», diffusé ce mardi, à 21h10. FTV/Gilles Gustine
France 2 a choisi Kendji Girac, ancien illettré, pour présenter le magazine «J’ai pas les mots, 8 semaines pour sortir de l’illettrisme», diffusé ce mardi, à 21h10. FTV/Gilles Gustine

Il est un mal dont on parle peu. En France, près de 3,7 millions de personnes rencontreraient de grandes difficultés à lire ou à écrire. Une véritable galère au quotidien dans un monde où les mots sont partout, du supermarché au formulaire administratif. Entraînant moqueries et humiliations dès l’enfance, ces lacunes font souvent des ravages, poussant ceux qui en souffrent à développer des stratégies d’évitement ou de renfermement sur soi. Avec à la clé une estime de soi en berne.

Kendji Girac connaît bien cette spirale négative. Le chanteur aux racines gitanes a longtemps masqué son illettrisme par peur du regard des autres. Par honte, aussi. Avant de décider d’apprendre à lire et écrire pour lui et ses enfants.


Sur France 2, Kendji Girac parraine une soirée événement pour briser le  tabou de l'illettrisme


C’est donc à raison que France 2 l’a choisi pour incarner « J’ai pas les mots, 8 semaines pour sortir de l’illettrisme ». Dans ce format original diffusé mardi à partir de 21h10, sept personnes décident de suivre un stage intensif de lecture et d’écriture pendant deux mois. Objectif : changer le cours de leur destin.

De nombreuses difficultés au quotidien

Âgé de 20 à 70 ans, ce groupe de combattants vient de tous les horizons. Mais traîne derrière lui une souffrance commune. À l’instar de Mario, élagueur à son compte, qui peine à écrire le prénom de ses quatre enfants après une enfance souvent privée d’école. Ce père de famille doit ainsi faire appel à son fils pour toute la paperasse de sa PME familiale. Désireux de le soulager de cette corvée, il veut avec cette expérience être capable de « se démerder » tout seul pour faire les devis de ses clients.

Car c’est l’une des vertus de ce programme rythmé : montrer les difficultés au quotidien que doivent surmonter les personnes souffrant d’illettrisme. Cas pratique au supermarché lorsque leur formatrice, Aurore, leur demande d’écrire une liste de courses, puis d’aller chercher les produits demandés. Les sept sont obligés de s’en remettre aux passants, aux applications de leur téléphone, ou au petit bonheur la chance. Une chose est sûre : tous galèrent.

Leçons en salle de classe, atelier théâtre ou expérience dans la vie réelle, le programme est intense, sous l’œil vigilant de Kendji Girac, très impliqué. La formation porte vite ses fruits, avec de premières victoires à la clé pour ces élèves très attachants, même si la route reste longue. On se félicite en tout cas de voir le service public mettre un coup de projecteur sur cette réalité trop peu montrée à l’écran.