Biyouna : L’Adieu Silencieux d’une Reine Sans Couronne, Entre Indifférence d’État et Héritage Colossal
Il est des silences qui font plus de bruit que des ovations. En ce mois de novembre 2025 grisâtre, le monde de la culture franco-algérien a perdu l’une de ses voix les plus rauques, les plus vibrantes et les plus indomptables. Baya Bouzar, que l’on appelait affectueusement et parfois craintivement “Biyouna”, s’est éteinte. Mais contrairement aux légendes qu’on célèbre sous les ors de la République ou dans les cortèges officiels d’Alger, Biyouna est partie comme elle a vécu ces dernières années : discrètement, presque en secret, loin du tumulte qui fut pourtant sa signature.
Aujourd’hui, alors que l’émotion des fans contraste violemment avec l’indifférence des institutions, il est temps de lever le voile sur les circonstances de sa disparition, sur ce “double abandon” qui fait polémique, et sur l’héritage conséquent qu’elle laisse à ses deux filles.
Une fin de vie dans la pénombre d’Alger
Le rideau est tombé le 18 novembre 2025, non pas sur la scène de l’Olympia ou dans un festival de cinéma, mais dans l’intimité d’une chambre à Belouizdad (anciennement Belcourt), le quartier populaire d’Alger qui l’a vue naître et grandir. C’est là, dans cette maison de style colonial aux volets clos, que sa fille cadette l’a découverte, inanimée, après s’être inquiétée de son silence téléphonique.
À 73 ans, la diva a succombé à une insuffisance respiratoire aiguë, triste épilogue d’une bronchite chronique qui la rongeait depuis des mois. Loin des caméras, Biyouna avait refusé l’acharnement thérapeutique lors d’une brève hospitalisation en septembre, préférant rentrer chez elle. Une décision que certains qualifient de courage ultime, d’autres d’isolement tragique. Ce qui est certain, c’est que cette femme, qui a fait rire et pleurer des millions de personnes, a affronté son dernier acte dans une solitude qui interroge.
Les rumeurs, amplifiées par les réseaux sociaux, ont vite parlé d’abandon. Un journaliste de TV5 Monde rappelait récemment qu’en 2022 déjà, l’artiste se disait “épuisée par les faux sourires”. Cette fatigue morale semble avoir accompagné ses derniers souffles.
Le scandale du silence institutionnel
Ce qui choque aujourd’hui, plus que la mort elle-même – car Biyouna n’était pas éternelle, bien que son énergie le laissât croire – c’est l’absence totale de reconnaissance officielle. En France, pays qu’elle a conquis avec des films comme Le Harem de Madame Osman ou Délice Paloma, et où elle a brillé sur les plateaux de télévision, aucune chaîne nationale n’a bousculé ses programmes. Pas de bandeau hommage sur le service public, pas d’émission spéciale.
En Algérie, le constat est tout aussi amer. Un simple communiqué laconique du ministère de la Culture, publié sans cérémonie, a fait office d’oraison funèbre. Aux obsèques, qui se sont tenues dans la stricte intimité au cimetière d’El Kettar, aucun ministre, aucun ambassadeur n’a été aperçu. Seule l’image poignante de ses deux filles, dignes et voilées, marchant entre les tombes blanches, a circulé, devenant virale comme le symbole d’une injustice.
Pourquoi ce silence ? “La mort d’une reine sans royaume”, titrait un éditorialiste de Jeune Afrique. Trop algérienne pour Paris, trop libre et provocatrice pour Alger ? Biyouna n’a jamais cherché à plaire aux puissants. Elle n’a jamais reçu la Légion d’honneur, jamais été invitée à l’Élysée. Elle était une “grande gueule”, une femme qui parlait de sexe, de politique et de religion sans filtre. Dans un monde où la culture est souvent lissée et politiquement correcte, sa liberté dérangeait. Elle a payé, jusque dans la mort, le prix de son insoumission.
Une fortune insoupçonnée : l’héritage d’une vie de labeur

Si la reconnaissance symbolique a fait défaut, la réussite matérielle de Biyouna est, elle, indéniable. Contrairement à l’image parfois misérabiliste collée aux artistes en fin de carrière, Biyouna était une femme d’affaires avisée. Selon plusieurs sources concordantes, sa valeur nette au moment de son décès est estimée entre 2 et 3 millions d’euros.
Cette fortune n’est pas tombée du ciel. Elle est le fruit de plus de quarante ans de travail acharné.
Immobilier : Elle possédait la grande maison familiale de Belouizdad, rénovée avec soin, véritable joyau au cœur d’Alger. S’y ajoute un appartement en France, probablement dans le sud ou à Paris, utilisé lors de ses tournées, dont la valeur oscillerait entre 300 000 et 400 000 euros.
Droits artistiques : C’est la partie la plus dynamique de son patrimoine. Depuis l’annonce de sa mort, les plateformes de streaming enregistrent des pics d’audience pour ses films et ses albums (notamment Une Blonde dans la Casbah). Ces “royalties” assurent désormais une rente confortable à ses héritiers.
La succession s’est ouverte sans heurts en décembre 2025. Ses deux filles, seules ayants droit, ont hérité à parts égales. Loin de vouloir dilapider ce patrimoine, elles auraient, selon Alger Républicain, le projet émouvant de transformer la maison de Belouizdad en lieu de mémoire ou en centre culturel. Une manière de rendre à Alger ce que l’Algérie officielle a refusé à leur mère : une place dans l’histoire.
L’héritage d’une femme libre
Au-delà des chiffres et des polémiques, que reste-t-il de Biyouna ? Il reste une voix. Cette voix rauque de fumeuse, capable de passer du rire aux larmes en une fraction de seconde. Il reste une attitude. Celle d’une femme qui a osé vieillir sans s’excuser, qui a osé être drôle, vulgaire, tendre et intelligente tout à la fois.
Les hommages citoyens qui fleurissent de Marseille à Genève, organisés par le peuple et non par les élites, prouvent qu’elle a réussi l’essentiel : conquérir le cœur des gens. Elle a ouvert la voie à toute une génération d’actrices franco-maghrébines, leur montrant qu’on pouvait être soi-même, ni soumise ni cliché, et réussir.
Biyouna est partie sans fanfare, mais son silence résonne comme un dernier pied de nez. Elle nous laisse face à notre propre miroir : savons-nous célébrer nos icônes quand elles sont encore en vie, ou attendons-nous qu’elles disparaissent pour réaliser le vide immense qu’elles laissent ?
Adieu l’artiste. Si les officiels t’ont boudée, la rue, elle, ne t’oubliera jamais.
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