Biyouna : La Tragédie Douce d’une Icône Qui a Choisi l’Ombre pour Dernier Acte de Liberté
Le Rire Exubérant, le Cœur Brisé en Secret

Mesdames et messieurs, elle faisait rire tout un peuple, de la Casbah d’Alger aux théâtres parisiens, et pourtant, elle pleurait en silence. Derrière les couleurs vives, les gestes exagérés et les répliques piquantes qui ont fait sa gloire, Biyouna cachait une vérité bouleversante : la solitude de celle qui porte trop sur ses épaules. L’annonce de son départ, survenu le 27 octobre 2023 à l’âge de 72 ans, fut à l’image de ses dernières années : sobre, discrète, presque invisible.
Jusqu’au bout, l’actrice et humoriste a choisi de taire sa souffrance, refusant les hommages, les caméras, et surtout, la pitié. Ce n’est qu’après sa mort que sa fille a brisé le silence, révélant les dernières semaines d’une femme brisée par la maladie et le poids d’un rôle qu’elle n’a jamais pu quitter. « Ce n’était pas la mort qui l’effrayait, mais le vacarme autour », a-t-elle confié les larmes dans la voix.
Le public connaissait l’icône algérienne, libre, irrévérencieuse, féministe par l’humour. Mais qui connaissait réellement la femme derrière le masque ? Aujourd’hui, pour la première fois, l’histoire intime de Biyouna se dévoile, révélant un portrait à la fois flamboyant et profondément humain : celui d’un clown magnifique dont la vraie scène fut souvent celle que le monde ne voyait pas. Son ultime choix, celui du retrait absolu, est peut-être son acte de résistance le plus fort.
I. La Naissance de l’Icône : Résistance par le Rire
Née en septembre 1952 à Belcourt, un quartier populaire d’Alger, Biyouna — de son vrai nom Baya Bouzar — a grandi dans une famille modeste. Très tôt, elle se distingue par son caractère indomptable et sa passion pour la scène. À seulement 12 ans, elle monte sur les planches en tant que danseuse avant de se tourner rapidement vers le chant, puis la comédie.
Dans une Algérie encore marquée par les stigmates de la colonisation et les contraintes du patriarcat, sa liberté de ton dérange mais captive. Dans les années 1980, elle devient l’une des premières femmes humoristes du Maghreb, s’illustrant dans des rôles provocants et audacieux. Ses spectacles, souvent teintés d’ironie sociale et de satire politique, lui valent une popularité fulgurante, mais aussi des menaces. Pourtant, Biyouna ne plie pas. Elle continue de se produire sur scène, à la télévision et au cinéma, notamment dans des productions franco-algériennes comme Le Harem de Madame Osman ou La Source des femmes.
Au-delà de ses performances artistiques, elle est perçue comme une icône féministe malgré elle. Sans jamais revendiquer de combat militant explicite, elle incarne une forme de résistance par le rire, dénonçant l’hypocrisie et l’oppression dans une société où les mots d’une femme peuvent facilement devenir des armes contre elle. Son franc-parler légendaire, son pouvoir de choquer les esprits conservateurs, tout chez elle évoque la provocation assumée, la femme libre qui ne demande pas la permission d’exister.
Dans les années 2000, Biyouna se rapproche du public français, notamment grâce à la série culte Un gars, une fille où elle incarne la mère de Jean Dujardin avec une verve inégalée. Le public hexagonal découvre alors une actrice capable de naviguer entre humour cinglant et tendresse désarmante.
II. L’Ombre de la Scène : Le Fardeau du Masque
Malgré les succès, les plateaux de télévision et les tournées, Biyouna est restée profondément méfiante vis-à-vis de la notoriété. Progressivement, les apparitions publiques se font plus rares. Elle évoque à demi-mot des problèmes de santé, mais refuse d’en dire davantage. Son retrait progressif fut annoncé, à sa façon, lors d’un entretien en 2017 : « Le jour où je ne pourrai plus rire, ce sera fini ». Elle continuait d’enregistrer quelques chansons qui abordaient la vieillesse, la solitude et la mélancolie, des indices disséminés dans son œuvre comme une écriture anticipée de sa propre disparition.
Sa fille, dans un témoignage intime, explique que sa mère vivait dans une tension permanente entre l’image publique de femme forte, festive et indomptable, et une réalité intérieure plus sombre, empreinte de fatigue et d’angoisse. « Elle rentrait des spectacles en silence, parfois même sans se démaquiller. Ce n’était pas une femme triste, c’était une femme qui portait trop de choses sur le dos. »
Ainsi se dessine le portrait d’une figure qui a toute sa vie fait rire les autres pour éviter qu’ils ne voient ses propres larmes. Cette dualité, propre aux grands comiques, est une tragédie douce-amère.
Le corps de l’artiste criait sa détresse bien avant qu’elle n’accepte de l’entendre. Depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, Biyouna ressentait des douleurs persistantes, des signes d’épuisement qu’elle attribuait à l’âge, au stress, aux tournées. Elle refusait les examens poussés, refusait d’entendre ce que son corps criait doucement. L’effondrement approchait.
Même lorsque les premiers signes inquiétants se multiplièrent au printemps 2023 — perte de poids rapide, difficultés respiratoires — elle tenait à ce que rien ne transpire. Sa fille raconte un détail intime et poignant : « Elle se maquillait même pour parler au téléphone, de peur qu’on entende la fatigue dans sa voix. » Cela illustre à quel point Biyouna s’accrochait à son image, non par vanité, mais par nécessité : celle de ne jamais apparaître vulnérable.
III. L’Orchestration du Silence : Mourir Sans Spectacle
Lorsque le diagnostic final tombe en septembre 2023 — une forme agressive de cancer du pancréas avec métastases osseuses — elle aurait réagi avec son humour noir légendaire : « Bon, au moins, je ne vais pas mourir bête. » Mais au fond, elle avait déjà compris et pris une décision radicale : mourir sans spectacle.
Les dernières semaines de Biyouna furent un déclin sans cri. Elle avait demandé à n’être entourée que de très peu de proches, et encore jamais tous en même temps. Elle craignait la pitié plus que la douleur. Elle redoutait que sa mort devienne un événement social ou médiatique. Pour cela, elle refusa l’idée même d’un reportage ou d’un hommage anticipé. Elle exigea que les téléphones soient éteints dans sa chambre. Une infirmière qui voulait l’installer face à la fenêtre pour qu’elle voit le paysage aurait reçu cette réponse cinglante : « Laissez-moi face au mur, c’est de là que j’ai toujours tout vu. »
Dans la nuit du 26 au 27 octobre, elle demande à ce qu’on baisse les lumières. Elle murmure à sa fille : « Tu sais, le silence, c’est ce que j’ai toujours cherché, même dans le bruit. » Puis elle ferme les yeux. Elle s’éteint seule, sans cri, sans alarme, dans un hôpital discret d’Alger.
L’annonce de sa mort fut sobre, sans cérémonie publique, sans images du corps, sans convoi officiel. Ce silence déconcerta une partie du public et des journalistes, qui s’étonnèrent d’une telle discrétion autour d’une figure aussi marquante. Mais ce silence était le fruit d’un choix réfléchi, presque artistique. « Elle voulait que sa mort soit une œuvre de retrait, pas une représentation de plus », confie sa fille. Elle disait toujours : « Mourir, c’est comme fermer un rideau. Le reste n’a pas d’importance. » Ce rejet du spectacle, dans l’ultime moment de sa vie, est le geste le plus radical d’une femme qui avait toujours vécu sous les projecteurs, parfois contre sa volonté.
IV. L’Héritage de la Simplicité : Le Refus de l’Or
Au moment de son décès, Biyouna ne laisse derrière elle ni villa luxueuse, ni fortune pharamineuse. Son patrimoine matériel est marqué par une forme de retenue qui contraste avec l’exubérance de son personnage public. Elle refusait de déménager de sa maison modeste du quartier d’El Madania à Alger, arguant que ce n’est pas la maison qui fait le confort, mais ceux qu’on y invite. Cet appartement fut son seul véritable bien immobilier.
Côté finances, Biyouna avait toujours refusé de capitaliser sur son image. Elle rejetait les contrats publicitaires lucratifs et ne signait que des projets qui lui tenaient à cœur. Elle aurait décliné des montants à six chiffres pour des rôles comiques récurrents, au prétexte que « rire pour l’argent, c’est la meilleure façon de pleurer en silence ». Elle vivait essentiellement de ses cachets de comédienne et de ses droits d’auteur, dont une part est gérée par la SACEM.
Plus frappant encore, en l’absence de testament officiel, ce sont des lettres manuscrites exprimant ses dernières volontés qui ont été respectées par ses enfants. Aucune fondation ni dons officiels n’ont été enregistrés à son nom. Cependant, plusieurs hôpitaux d’Alger ont confirmé avoir reçu anonymement des dons d’argent dans les mois précédant son décès, accompagnés de simples mots : « Pour celles qui n’ont pas les moyens de souffrir dignement ». Des proches estiment que ces dons venaient d’elle, en toute discrétion.
Enfin, sa fille a pris une décision forte concernant ses œuvres inédites (chansons, sketchs, enregistrements personnels) : elle a choisi de ne rien commercialiser, affirmant que sa mère ne voulait pas être réexposée une fois partie. « Sa mort était une fermeture, pas une relance. » Ce choix éthique confère à son héritage une richesse intangible, transmise par la mémoire collective et non monnayable.
V. La Leçon de Dignité : Un Cri Contre l’Épuisement
La disparition de Biyouna, dans sa discrétion absolue, a ouvert un débat inattendu sur le traitement médiatique de la mort des artistes et, plus encore, sur la place des femmes libres dans l’espace public nord-africain. Son attitude interroge sur les mécanismes d’usure qu’impose le statut d’icône. Toute sa vie, elle a été perçue comme une femme forte, drôle et irrévérencieuse. Mais ce rôle fut une armure, parfois un piège. Elle devait être la preuve vivante que l’on pouvait rire de tout, même quand tout fait mal.
Dans les cercles féministes, sa trajectoire est aujourd’hui relue à travers une nouvelle lentille : celle de l’épuisement émotionnel des femmes publiques. Beaucoup ont vu dans son retrait une forme de résistance ultime, un refus d’être exploité jusque dans la mort. Pour certains, elle a élevé au rang d’art ce que l’on appelle aujourd’hui le droit de disparaître.
Son histoire intime résonne avec une vérité universelle : celle des personnes qui sourient pour cacher leur douleur. Son témoignage, transmis par sa fille, agit comme un miroir pour toutes celles et ceux qui vivent derrière des masques. « Le silence de Biyouna a plus de sens que mille hommages », écrit une internaute. Elle n’a pas eu besoin de projecteurs pour son dernier acte. Elle a choisi la retenue, la pudeur, l’effacement. Là où tant d’autres cherchent à prolonger leur lumière, elle a préféré l’ombre, laissant derrière elle non pas un monument, mais une émotion.
Biyouna n’était pas qu’une actrice. Elle était une survivante, une passeuse d’émotion, une femme qui a ri pour que d’autres ne pleurent pas. En refusant que sa mort devienne une scène, elle a affirmé une dernière fois sa liberté. Et dans cette liberté, elle a signé son œuvre la plus intime. Aujourd’hui, ce ne sont pas les honneurs qu’on retient, mais le silence qu’elle a choisi et les cœurs qu’elle a touchés. Le message qu’elle nous laisse est simple, cru et essentiel : « Ce qu’on laisse, ce n’est pas la gloire, ce sont les traces qu’on grave dans le cœur des autres. »
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