À 76 ans, Évelyne Dhéliat brise le silence : L’icône de la météo révèle son homosexualité et son mariage imminent avec une femme

Pendant plus d’un demi-siècle, son visage a été une boussole pour des millions de Français. Évelyne Dhéliat, 76 ans, n’est pas seulement une présentatrice météo ; elle est une institution, un symbole de sérénité, de rigueur et de professionnalisme. Son sourire rassurant a traversé les décennies, immuable face aux tempêtes qu’elle annonçait. Mais derrière cette image publique, solidement bâtie, se cachait un secret profond, un combat intime que personne ne pouvait soupçonner.

Aujourd’hui, l’icône décide de briser ce silence. Huit ans après un divorce discret qui avait à peine fait frémir le papier glacé, Évelyne Dhéliat choisit de révéler ce que personne n’osait imaginer : elle est homosexuelle.

Dans une déclaration d’une sincérité désarmante, la journaliste confie enfin ce qu’elle a tu toute sa vie. Une vérité gardée sous scellés par pudeur, par peur du regard des autres, et surtout, par nécessité de préserver cette image de la femme parfaite. “J’ai aimé en silence, j’ai souffert seul et aujourd’hui, j’ai décidé de vivre pleinement, de vivre libre”, a-t-elle confié, la voix chargée d’une émotion palpable.

Cette annonce n’est pas seulement un coming-out ; c’est l’épilogue d’une vie de sacrifices. Pour comprendre comment cette femme, si exposée et admirée, a pu franchir un tel cap si tardivement, il faut remonter le fil d’une existence dictée par les apparences. Mariée très jeune, à une époque où les normes sociales imposaient un cadre rigide, Évelyne Dhéliat a joué le rôle qu’on attendait d’elle. Son mariage, respecté et discret, semblait exemplaire. Mais en filigrane, elle restait une femme en quête de quelque chose de plus vrai.

Le véritable tournant ne s’est pas produit par choix, mais par nécessité. Ce sont les épreuves les plus sombres de sa vie qui l’ont forcée à cette introspection. D’abord, la maladie. En 2012, Évelyne Dhéliat affronte en silence un cancer du sein. Un combat dévastateur, qu’elle garde secret jusqu’à ce que son absence prolongée de l’antenne oblige TF1 à communiquer. Elle avouera plus tard la nature de sa maladie, mais sans jamais s’épancher. Elle souffre en silence, subit la chimiothérapie, endure les rumeurs cruelles sur le port d’une perruque, et ne pense qu’à une chose : “Est-ce que je retrouverai un jour l’antenne ?”.

Puis, en 2017, le drame absolu. Son mari, Philippe Maraninchi, son pilier depuis 1966, s’éteint brutalement des suites d’un AVC. Plus de cinquante ans de vie commune sont balayés. C’est une part d’elle-même qui s’effondre. Ce deuil, elle le vit comme le reste : dans une douleur sourde, presque clandestine. Elle a appris à souffrir debout, à maquiller la peine, à sourire à la caméra quand son cœur saignait.

C’est ce vide, cette double confrontation avec la mort – la sienne potentielle et celle de son époux – qui a commencé à fissurer le barrage. Après avoir tant donné à son image, à son public, et après avoir tout perdu, elle s’est enfin autorisée à être elle-même.

Et puis, il y a eu une rencontre.

La nouvelle élue de son cœur, celle qui lui a redonné vie, est une femme. Selon les informations, il s’agit d’une personne de dix ans sa cadette, loin du monde médiatique. Une compagne discrète, qui l’a soutenue dans l’ombre et l’a encouragée à se libérer de ce carcan de silence qu’elle portait depuis si longtemps. “Elle m’a redonné le goût de vivre et surtout le courage d’aimer au grand jour”, confie Évelyne, bouleversée.

Ce courage, elle le pousse aujourd’hui jusqu’au bout. Car la révélation de son homosexualité s’accompagne d’une autre annonce, tout aussi stupéfiante : leur mariage imminent. Une union symbolique, un acte d’amour et de vérité, prévu dans la plus stricte intimité, loin des fastes mondains.

Pourquoi avoir attendu si longtemps ? La réponse se trouve dans le poids écrasant des attentes. Être une femme publique dans les années 70, 80 et 90, c’était cocher des cases : épouse, mère, professionnelle irréprochable. Le regard des millions de téléspectateurs, si admiratif, peut devenir une prison dorée. Elle l’admet : il y avait la peur de tout perdre. La crédibilité, la dignité, le respect d’un public fidèle.

Sa carrière, c’est l’histoire d’une ascension forgée dans cette rigueur. Débutant en 1968 à l’ORTF, devenue speakerine en 1969, elle prend les rênes du service météo de TF1 en 1991. Elle a dû se battre non seulement contre les éléments, mais aussi contre le sexisme et l’âgisme rampant de la télévision. Chaque ride, chaque absence devenait un sujet de conversation. Comment, dans ce contexte, avouer une différence qui, à l’époque, était vue comme une anomalie ?

Son histoire avec Philippe Maraninchi n’avait rien d’une façade. Ce fut un amour profond, une évidence. Elle l’épouse à 18 ans. Il a 11 ans de plus qu’elle. Il devient son roc, celui qui la soutient dans ses premiers pas à l’antenne, celui qui assume une part cruciale de la vie de famille pour lui permettre de tracer sa trajectoire. Lorsque Philippe meurt en 2017, Évelyne ne perd pas seulement un époux ; elle perd son miroir, son témoin.

Ce deuil, couplé à son propre combat contre le cancer, a tout changé. Aujourd’hui, en osant se dévoiler, Évelyne Dhéliat ne perd rien. Au contraire, elle gagne une authenticité nouvelle. Elle rappelle qu’il n’est jamais trop tard pour vivre, que le bonheur n’a pas d’âge et que l’amour n’a rien de honteux. Elle ouvre la voie, une fois de plus, mais cette fois, c’est pour elle-même.