Le fils de Romy Schneider est mort tragiquement à l’âge de 14 ans. Un décès dont l’actrice ne se remettra pas vraiment, d’autant qu’elle découvrit qu’un photographe avait pris des photos de lui à la morgue.

C’était le 5 juillet 1981… Une date funeste, qui restera à jamais gravée dans la mémoire de Géraldine Danon et de tous ceux qui connaissaient ou aimaient Romy Schneider et son fils. Ce jour-là, David, fils de l’illustre actrice de Sissi et de Harry Meyen, et amoureux de l’époque de l’actrice et réalisatrice Géraldine Danon, rentre d’une balade à vélo avec des amis, dans la propriété des Biasini à Saint-Germain-en-Laye dans les Yvelines. Comme toujours, il ne sonne pas. Le beau-fils de Daniel Biasini a pour habitude d’escalader le portail. C’est un casse-cou ! Oui mais voilà, cette fois, cette initiative va lui être fatale… Dans son élan, le jeune homme de 14 ans glisse et la grille s’enfonce dans son abdomen, lui perforant l’artère fémorale. Hélas, cette blessure va lui être mortelle et David va mourir à l’hôpital. Une douleur incommensurable pour Romy Schneider, qui dans son malheur, va devoir faire face à l’indécence d’un journaliste qui commettre l’impensable : photographier David à la morgue.

Plusieurs années plus tard, face à Michel Drucker, Géraldine Danon qui vivait à cette période un flirt avec le jeune homme, et était très proche du clan Schneider-Biasini, s’est souvenue de la détresse de l’ex-compagne d’Alain Delon : « Je crois que le plus grand drame de Romy nous l’avons vécu sur ce plateau, puisque dans Champs-Elysées, elle était venue s’adresser à ce salopard de photographe, qui avait osé photographier son fils à la morgue, recouvert d’un linceul. Je crois qu’elle voulait tuer le photographe ».

Romy Schneider a frappé sa tête contre le marbre

Dans son livre, Fille de, elle est revenue sur ce terrible drame et sur l’état de Romy Schneider à l’époque : « Elle est plus que bouleversée. Je me souviens très bien de son intervention chez vous à l’époque. Mon père a produit ce dernier film après en avoir fait plusieurs avec elle, et elle était inassurable. Il se trouve que le destin était contre elle, elle s’est tout d’abord cassée un pied, ensuite elle a subi une opération du rein et pour finir la mort de son fils… ».

Et Michel Drucker de lire un extrait de son dernier livre relatant la détresse de l’actrice : « sa voix était d’outre-tombe, elle parlait de tuer ce photographe qui avait osé prendre des clichés de son fils à la morgue. Elle frappa sa tête sur le marbre avec une désespérance abyssale.” Quelques mois après la mort de son fils, Romy Schneider est morte à l’âge de 43 ans.

Le traumatisme profond de Romy Schneider face à la perte de son fils David et à l’indignité infligée par les photographes qui ont immortalisé son dernier souffle dans la morgue continue de hanter l’histoire de l’actrice. Après la tragique disparition de son enfant, Romy a été confrontée à un choc moral inouï, bien au-delà de la douleur d’un parent qui perd un être cher. Ce qui aurait dû être un moment d’intimité et de deuil respectueux s’est transformé en une scène d’humiliation publique, exacerbée par l’indécence des paparazzis.

Romy Schneider, qui avait déjà une vie marquée par des épreuves, perdait son fils dans des circonstances dramatiques et, en outre, se retrouvait victime d’une violation atroce de son intimité. L’image de son fils, recouvert d’un linceul à la morgue, a été diffusée à l’insu de la famille, la choquant encore davantage. Géraldine Danon, qui faisait partie du cercle intime de Romy à cette époque, a décrit cette scène avec une émotion palpable : “Elle voulait tuer ce photographe.” Ce cri désespéré de Romy en dit long sur la souffrance qu’elle traversait. Les photographies prises dans la morgue étaient non seulement un crime moral, mais aussi une agression envers sa propre dignité.

Mais cette affaire n’a pas seulement affecté Romy dans sa souffrance. Elle a aussi souligné l’absurdité et la cruauté de l’industrie des médias à l’époque, obsédée par la recherche de scandales et de moments privés pour alimenter un public vorace de sensations. Cette époque, où le voyeurisme prenait le pas sur la décence, a laissé des traces indélébiles dans l’histoire de l’iconique actrice. Il faut se rappeler que les photos volées ont circulé dans les journaux comme une marchandise de la douleur, alors que Romy tentait tant bien que mal de se reconstruire après la perte de son fils.

L’effet dévastateur de cette intrusion sur la vie privée de Romy Schneider n’a pas été simplement le résultat d’un chagrin intense, mais aussi d’une profonde violation de son espace intime. Elle, qui avait déjà perdu son premier mari, Harry Meyen, et qui avait eu à faire face à de nombreux obstacles personnels et professionnels, se retrouvait au centre d’une tempête médiatique qui n’a fait qu’amplifier son désarroi.

Quelques mois seulement après la perte de son fils, Romy Schneider succombera à un épuisement psychologique et physique à l’âge de 43 ans. Le poids de son deuil, combiné à des ennuis de santé, notamment une opération du rein et une fracture de pied, l’aura épuisée au-delà de ce qu’elle aurait pu supporter. Elle qui, par le passé, incarnait l’élégance et la beauté, est devenue une image tragique de la souffrance, de la solitude et du désespoir.

Dans ses derniers jours, Romy était marquée par l’ombre de ce drame. Son apparition dans l’émission “Champs-Élysées” avec Michel Drucker, où elle a évoqué son désir de vengeance contre le photographe, restera gravée dans la mémoire collective. Sa voix, tremblante, remplie de colère et de douleur, était celle d’une femme brisée, prête à tout pour protéger ce qui lui restait de dignité. Cette scène symbolise le combat d’une mère contre une indifférence froide et impitoyable.

Romy Schneider, qui vivait une vie pleine de contradictions et de bouleversements, est partie trop tôt, laissant derrière elle un héritage artistique indiscutable. Ses films, sa beauté, et ses rôles dans des classiques du cinéma, tels que Sissi et La Piscine, continuent de la célébrer comme une icône du cinéma français. Mais son histoire personnelle, marquée par la tragédie de la mort de son fils et les violences médiatiques qu’elle a subies, nous rappelle à quel point la célébrité peut être une prison, et combien la douleur d’une personne peut être ignorée et exploitée au nom du spectacle.

Ce drame qui a touché Romy Schneider est un appel à la réflexion sur la manière dont les médias traitent la douleur humaine. Il montre à quel point le respect de la dignité et de l’intimité des individus est crucial, même dans un monde où l’accès à la vie privée est devenu monnaie courante. La souffrance de Romy Schneider reste une tragédie profondément personnelle, mais elle a aussi fait naître une prise de conscience collective sur les limites à ne pas franchir dans la quête de l’info-sensation.